Après avoir travaillé
de concert pour isoler les redondances entre les deux
entités, les équipes dirigeantes d'IBM et
de PwCC ont annoncé que 4000 employés devront
être licenciés pour que la fusion des effectifs
donne une rentabilité optimale. Mais le plan de
licenciement n'a pas encore été finalisé:
on ignore donc encore si les coupes sombres toucheront
majoritairement l'acheteur (plus précisément
IBM Business Innovation Service) ou l'acheté. Il
est même possible que le plan soit édulcoré -
voire ajourné - si le marché se retourne.
Dernière hypothèse à considérer :
celle d'un départ massif des consultants de PWC,
rendant tout plan social inutile.
Période
de vaches maigres
Dans l'immédiat, les licenciements sont programmés
pour le quatrième trimestre. Ils devraient toucher
5 % des effectifs de la nouvelle entité -
qui en
compte
80 000. La sélection des entités
qui peuvent être allégées se poursuit,
mais le service le plus menacé serait le support
technique : IBM souhaite désormais que ses
consultants gardent un contact permanent avec leurs
clients, ce qui rend la sollicitation du support technique
moins courante.
Le plan social d'IBM intervient
dans un contexte difficile pour le consulting technologique
et pour l'informatique en général. La
conjoncture a récemment forcé IBM à
un licenciement massif de 15 613 employés -
soit 5 % de ses effectifs. PWC Consulting a lui
aussi été contraint de se débarrasser
de 15 % de son capital humain - soit 5 000
personnes. Plus grave encore pour PWC : la partie
consulting du groupe a beaucoup souffert du scandale
financier qui a agité les grandes enteprises
américaines. De nombreuses directions cherchent
en effet à confier les audits financiers et le
conseil à deux prestataires différents,
or PWC est présent dans chacune de ces branches.
La branche consulting a donc souffert de ses liens étroits
avec la branche audit.
Armes
égales avec Accenture sur le segment des grands
comptes
Rappelons
que le rachat de PwCC permet à IBM de gagner
en crédibilité dans le domaine du conseil.
Selon Nicole France, Senior Analyst au Gartner, "IBM
est reconnu pour ses compétences technologiques
alors que PWC est plus apprécié pour son
aptitude à gérer les problématiques
management".
Cette consolidation devrait donc permettre à
IBM de "lutter à armes égales avec
Accenture" sur le segment des grands comptes.
Inversement, PwCC gagne une couverture géographique
élargie, "pour preuve : IBM est bien
implanté en France alors que PWC ne l'est pas",
précise Nicole France.
Au milieu de ce tableau,
une incertitude demeure pour le marché hexagonal :
IBM va-t-il décider d'abandonner sa clientèle
locale pour se concentrer sur les grands comptes, ou conservera-t-elle
son réseau très ramifié ? De
l'avis de Nicole France, "Il est probable que Big
Blue ne se désengage pas du terrain, en dépit
de son appetit récent pour les marchés de
très grosse envergure".
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