Les entreprises ont-elles
vraiment besoin du wireless data, ou est-ce le wireless
data qui a besoin des entreprises ? Pour répondre
à cette question, IBM a pris son bâton de
pélerin et a interrogé 427 personnes en
Europe, celles dont l'opininon compte dans le secteur
des technologies de l'information. Et ô surprise,
il semble bien que les décideurs et les consultants
senior s'intéressent de très près
au sans fil. 13 % des personnes interrogées
ont déclaré avoir d'ores et déjà
mis en place une stratégie sans fil dans leur enteprise,
et 87 % prévoient de mettre en chantier des
projets d'ici à mi-2003.
En interne
ou en externe ?
Mais
qui sont au juste ces décideurs qui font et défont
le sort des technologies sans fil en entreprise ?
"Dans plus de 60 % des cas, il s'agit tout
simplement
des
responsables du système d'information -
explique Naji Najjar, drecteur e-business mobile IBM
EMEA Région Ouest. Le reste du temps, c'est une personne
qui s'occupe exclusivement des communications sans fil,
data et voix inclus."
Tout aussi instructif :
dans 57 % des cas, ces décideurs font confiance
à leur prestataire de services habituel pour
implémenter les technologies sans fil. Le rapport
de Big Blue prend la peine de préciser que "ce
n'est pas étonnant puisque le déploiement
[de ces technologies] requiert des compétences
que certaines entreprises n'ont pas". Rappelons
tout de même que la firme qui met en avant ces
chiffres est elle-même le premier prestataire
de services pour solutions sans fil dans le monde -
selon IDC.
B2E
avant tout
Qu'est-ce qui fait avancer
le sans fil en entreprise ? "Des applications
d'abord, et non pas surtout des technologies. Les décideurs
sont sensibles à ce qu'il sera possible de faire
avec le sans fil : déployer un réseau
interne souple et utilisable depuis n'importe quel point
de l'entreprise, permettre aux cadres de consulter leur
courrier électronique en dehors de l'enteprise.
La première vague du sans fil est donc estampillée
B2E. Le reste devrait suivre".
Mais les applications se
basent bien sur de nouvelles technologies, dont IBM
a tenté d'évaluer la pénétration
en enteprise. Big Blue n'a pu recueillir de chiffres
que pour le WiFi, qui bénéficie d'un taux
de pénétration de 15 % dans les entreprises
européennes sondées, et de 7 % en
France. Dans l'hexagone, 15 % des enteprises sont
déjà en train d'expérimenter le
WiFi, et 27 % prévoient de s'équiper
sous peu. La France est, comme souvent, en retard.
Aucune
indice sur la mobilité
Quid du GPRS ? Le rapport n'apporte aucune précision
sur le taux de pénétration de cette technologie.
Ce qui est d'autant plus gênant que le WiFi ne
peut pas être considéré comme le
symbole de la mobilité. Naji Najjar concède
volontiers que "dans la quasi totalité des
cas, le WiFi est utilisé comme une alternative
plus commode au traditionnel réseau Ethernet,
et non pas comme un point d'accès en dehors de
l'entreprise".
Naji Najjar se rattrape
en pointant l'émergence en Europe d'applications
WiFi plus originales : "On peut se connecter
à une borne WiFi dans les aéroports suisses.
Les pays nordiques proposent déjà un abonnement
à des services WiFi publics. Le WiFi commence
vraiment à concurrencer le GPRS, en proposant
des débits beaucoup plus élevés
mais - il faut bien le dire - une couverture
qui restera toujours moins étendue".
Pour ce qui est de la France,
tout reste à faire. Les entreprises européennes
sont donc intéressées par le sans fil,
mais sans doute beaucoup plus par le WiFi dans son acception
la plus classique. Pour ce qui est des points d'accès
publics au WiFi, "les choses bougent", conclut
Naji Najjar. "Il ne reste plus qu'à trouver
des modèles économiques attirants. Les
entreprises suivront sans aucun doute."
|