Microsoft en quête de
respectabilité ? L'impression est tenace, alors
que le géant de Redmond multiplie les initiatives
pour se donner l'image d'ouverture qui lui fait cruellement
défaut.
On
pense ainsi à la stratégie du shared
source (dont la plus récente manifestation,
relatée dans notre dernière
édition, s'applique au code de Passport,
la solution de single sign on de l'éditeur),
mais aussi à soumission des principaux éléments
constitutifs de l'environnement .Net à l'ECMA
(European Computer Manufacturer Organisation), qui a
certifié ces technologies en tant que standards
en décembre 2001.
Java
n'a pas suivi le même chemin
L'ECMA ne semblait pas suffire
à Microsoft. En effet, ces mêmes briques
(à savoir le langage de développement
orienté-objet C# et le Common Language Infrastructure
- CLI -, assurant l'interface entre le processeur ou
la plate-forme et le code) sont aujourd'hui soumises
à l'ISO (International Standards Organization),
un organisme dont le degré de reconnaissance
est il est vrai probablement plus large que l'ECMA.
Lundi 14 octobre, la ratification par l'ISO ne semblait
plus faire de doute, et le C# était donc en passe
d'acquérir un statut que Java lui-même
ne possède pas. En 1999, Sun avait ainsi renoncé
à la double ratification ECMA et ISO de son langage,
afin de garder la main sur la technologie, et pour des
raisons de flexibilité - en effet, les processus
d'évolution du langage une fois standardisé
auraient été plus longs, au point que
même certains développeurs Java s'étaient
réjouis à l'époque de l'abandon
de la procédure.
Pour autant, Java est aujourd'hui
considéré par un très grand nombre
d'acteurs (éditeurs, développeurs, décideurs...)
comme un standard de facto, avec ou sans ratification
par des organismes de standardisation.
Portes
ouvertes pour .Net sous d'autres systèmes d'exploitation
Pour Microsoft,
ces considérations restent vraies, et comment
ne pas rappeller que, suite à la ratification
de l'ECMA, un projet open source mené
par Ximian et dénommé Mono, a été
lancé avec pour objectif le développement
d'une plate-forme permettant aux applications .Net de
tourner sous Linux et systèmes Unix. D'ailleurs,
Microsoft lui-même s'est attaché à
produire une plate-forme similaire pour FreeBSD (un
autre Unix-like): les mauvaises langues diront
que c'était pour que d'autres ne le fassent pas.
Alors, C# et CLI ratifiés
ISO: opération de séduction avant tout ?
Ou vraie volonté de favoriser l'interopérabilité
de son environnement .Net avec d'autres systèmes
d'exploitation ? Notons pour un début de réponse
que tout acteur souhaitant tirer profit de .Net ailleurs
que sous Windows doit redevelopper la plate-forme à
partir des briques standardisées, afin d'adapter
celle-ci aux spécificités du système
concerné.
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