Acteurs
Ces lobbies qui veulent étouffer Linux
La communauté du logiciel libre s'organise pour faire voter des lois en sa faveur. Mais les géants de l'édition ne l'entendent pas de cette oreille. Une belle bataille en perspective. (Lundi 21 octobre 2002)
     
Sur le Web

CompTIA
SincereChoice

Face à la puissance de feu des grands éditeurs, leurs stratégies d'endiguement, leurs budgets marketing, Linux ne peut compter que sur ses qualités intrinsèques pour s'imposer - tant bien que mal. Pourtant, les partisans de l'OS au pingouin ont récemment trouvé un levier qui pourrait leur permettre de répondre à la force par la force : l'arme juridique.

Une menace perçue comme sérieuse par la galaxie propriétaire
Retraçons les faits: en mai dernier, plus de 8 000 sociétés de toutes tailles - appartenant au monde de l'informatique et des télécoms - se sont rassemblées sous la bannière de l'Initiative for Software Choice (alias CompTIA). Un groupe qui a toutes les allures d'un lobby et dans lequel figure évidemment le plus gros parmis les gros, Microsoft.

Mais qu'est-ce qui fait si peur à l'Initiative for Software Choice ? Rien de moins que 66 propositions législatives rencensées dans 25 états du monde - Californie, France, Angleterre, Pérou, Brésil, Allemagne, etc ... - et qui vont très nettement dans le sens du logiciel libre.

Discrimination ?
Leur crédo ? La discrimination positive, qui passe dans certains cas par l'imposition pure et simple du logiciel libre dans les administrations. Leur justification ? Les logiciels open source permettraient non seulement d'améliorer la sécurité des réseaux gouvernementaux, mais aussi de donner aux administrations une certaine indépendance envers leurs fournisseurs, qui se résument bien souvent à un éditeur unique. S'enfermer dans un rapport de clientèle unilatéral serait préjudiciable aux administrations.

Comment l'Initiative for Software Choice compte-t-elle combattre cette lame de fond juridique ? En se faisant l'avocat de la liberté - celle de choisir ses logiciels sans subir de pression. Une posture que l'on n'attendait peut-être pas de la part d'acteurs comme Microsoft, diront les mauvaises langues, mais qui devrait leur permettre de lutter efficacement contre les projets de loi mentionnés plus haut.

Groupe de pression
Le directeur de CompTIA - Bob Kramer - a déclaré au cours d'une conférence sur l'open source et l'administration que les logiciels libres n'avaient pas besoin de discrimination positive, puisque "l'open source se bat déjà très efficacement sur le marché". Et de rappeller les chiffres de la croissance des revenus de l'OS au pingouin entre 2 000 et 2 001 - 2188 %, ainsi que les prévisions de chiffre d'affaires pour 2004 : 30 % des revenus de Windows.

Mais notons aussi au passage que Bob Kramer a déclaré : "CompTIA n'est pas la marionnette de Microsoft". Tous les membres de cette organisation seraient touchés par une loi discriminatoire contre le logiciel propriétaire. Une très bonne raison de créer un lobby, mais une moins bonne raison d'arborer ostensiblement le blason du libre choix.

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Pratiques anticoncurrentielles ?
Face aux critiques, l'une des figures emblématiques du logiciel libre (et ancien d'HP), Bruce Perens, ne se démonte pas et a lancé un site et une association qui font miroir à ceux de la CompTIA - Sincere Choice. Et il clame à qui veut bien l'entendre que la discrimination est dirigée contre le libre, et non contre les logiciels propriétaires. La loi américaine serait en effet très favorable à toutes les productions de la propriété intellectuelle. Et les éditeurs issus de ce monde joueraient un jeu bien loin du fair play préconisé par le CompTIA.

Bruce Perens revendique donc le vote d'une loi qui obligerait les éditeurs à faciliter la compatibilité entre les fichiers issus des deux mondes. Imaginons un instant un OpenOffice 100 % compatible avec Microsoft Office, et achevons de nous convaincre que l'idée de Perens est loin d'être illégitime.

[Nicolas Six, JDNet]
 
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