Mayetic crie haut et fort
que sa solution collaborative sous interface Web ne craint
pas la concurrence. Etonnant pour une petite entreprise
de 25 personnes qui vient tout juste de lever 2,2 millions
d'euros. Pourtant, force est de constater que le produit
est fort complet : l'espace collaboratif de Mayetic offre
le chat, la visioconférence, le partage d'applications,
la publication facilitée de textes et de fichiers,
la recherche en texte intégral, le workflow, etc.
Il ne manque à Mayetic que les annuaires de compétences,
les annuaires électroniques et l'agenda partagé
pour réussir un sans faute.
Politique
marketing embryonnnaire
A
quoi vont servir ces 2,2 millions d'euros, investis
par CDC Kineon ? A sécuriser l'assise financière
de Mayetic, sans déposséder les fondateurs
de leur contrôle sur l'enteprise. Cette somme
permettra également de poursuivre les développements,
et de parfaire le produit.
Mais le plus important
est ailleurs : il s'agit de faire connaître
Mayetic. "Nous n'en avons jamais eu les moyens,
regrette Bruno de Bauregard, co-fondateur et PDG de
Mayetic. Nous venons donc d'embaucher un directeur marketing,
qui va dans un premier temps se concentrer sur le marché
français - où se trouvent 99 %
de nos clients. Pour le reste, la politique marketing
reste encore à définir, et nous le ferons
dans la sérénité".
Les Etats-Unis pourraient
être la prochaine cible de Mayetic. Sur ce marché,
les offres d'Intraspect, OpenText, ActiveWeb et surtout
d'eRoom seront de très sérieux concurrents.
Habile
stratégie d'intégration
Pour en arriver à
ses frotter à ces acteurs internationaux, Mayetic
a suivi un modèle de développement original.
"Au coeur de Mayetic, il y a deux moteurs logiciels
excellents : celui de Lotus Quickplace, et celui
de Mediapps Netportal", rappelle Bruno de Bauregard.
Les technologies appartiennent donc à d'autres
éditeurs, mais Mayetic les a intégrées
dans son propre espace de travail collaboratif, moyennant
quelques développements propriétaires
qui enrichissent le tout.
Le
modèle économique s'est révélé
bénéfique: "Si nous avions dû
développer ces briques nous-mêmes, cela
nous aurait coûté 100 millions
d'euros sur 5 ans. Impensable pour un éditeur
français : nous aurions fini comme tant
d'autres au tribunal du commerce. Le marché français
est trop petit pour amortir un tel budget de R&D",
commente Bruno de Bauregard.
Dès le départ,
Mayetic parvient à autofinancer son produit :
"Nous n'étions qu'une petite entreprise
de services spécialisée dans les outils
collaboratifs Lotus. Mais nos revenus assez confortables
nous ont permis de nous lancer dans cette aventure".
Toute médaille a son revers : Mayetic doit aujourd'hui
reverser des royalties à IBM et à Mediapps.
Pas de quoi ébranler
la rentabilité de l'entreprise toutefois :
"Sur l'année 2001, nous avons réalisé
un chiffre d'affaires de 1,8 million d'euros avec une
marge de 12,7 %". Des partenariats privilégiés
avec les fournisseurs de technologie permettent d'atteindre
ces résultats.
Les
vertus du hasard
A l'origine, le projet de Mayetic n'avait pas vocation
commerciale : "En 2000, nous voulions seulement
faire partager les promesses du collaboratif au plus
grand nombre, dans l'optique de réduire la fracture
numérique. Le deuxième objectif était
de nous donner une certaine visibilité".
Objectifs atteints puisque l'espace de travail collaboratif
gratuit de Mayetic - sur Internet - compte
aujourd'hui 25 000 utilisateurs dans 81 pays -
universités, administrations et associations
inclus.
Les choses évoluent
rapidement et Bruno de Bauregard est contacté
par des enteprises de toutes tailles : "ils
voulaient héberger Mayetic en interne pour des
raisons de sécurité, et personnaliser
le produit avec leur propre marque de fabrique".
Un service que Mayetic
décide de leur faire payer. Le Club Med et France 3
adoptent rapidement la nouvelle offre qui relie près
de 4 500 collaborateurs dans chacune des structures.
Le début du succès...
|