Syntegra - une SSII
d'envergure internationale qui compte 500 salariés
en France - rachète KPMG Consulting France -
un cabinet de conseil qui compte environ 250 employés.
La transaction dont le montant n'a pas été
révélé devrait être validée
d'ici la fin du mois par la DGCCRF : les deux entreprises
ne sont pas leaders de leur secteur, et l'on ne doit assurément
pas craindre une situation de monopole. Dans 4 à
5 mois, les deux entreprises intègreront les mêmes
locaux à La Defense.
Ce
rapprochement n'est pas le fruit du hasard : KPMG
Consulting France tentait depuis plusieurs mois de renforcer
ses capacités d'implémentation, tandis
que Syntegra lançait un vaste plan de
création d'un
pôle consulting. La fusion du consultant et de
la SSII permet aux deux entreprises d'accélérer
la mise en oeuvre des choix stratégiques qui
avaient été arrêtés. "Nous
avons gagné deux ans sur notre planning stratégique"
précise Guy Bonassi, Président de Syntegra
France.
Le sens
de l'histoire
Original ? Tout au contraire, puisque la plupart
des gros acteurs du consulting ont emprunté la
même voie : "Cap Gemini a fusionné
avec Ernst&Young, Price avec IBM, et Accenture a
pris le virage de l'implémentation il y a bien
longtemps déjà" énumère
Guy Bonassi.
La raison ? Le président
de KPMG Consulting France éclaire notre lanterne :
"Certains grands comptes auront toujours besoin
d'une prestation d'implémentation pure, et d'autres
d'un service de conseil pur. Nous continuerons de satisfaire
leur demande. Mais on nous demande de plus en plus une
solution globale. Nos clients souhaitent que nous nous
engagions à fournir un service complet, depuis
la définition des grandes orientations du changement
jusqu'à la pose de la dernière brique".
Le nouveau Syntegra France
est-il suffisamment armé pour cet ambitieux objectif ?
"Nous couvrons désormais un pan assez large
de l'informatique : ERP, CRM, BI et SCM essentiellement.
Nos compétences s'y complètent très
bien" argumente Guy Bonassi (Syntegra).
"Certaines sont toutefois redondantes, reconnaît
JP. Choquel (KPMG), alors que d'autres manquent encore
à l'appel". Guy Bonassi renchérit :
"sur le plan du conseil, il faudra que nous renforçions
nos compétences dans le secteur financier et
public. En matière d'implémentation, il
faudra que nous devenions meilleurs en informatique
technique".
Consulting
à visage humain
Dans tous les cas, Syntegra n'a pas vocation
à devenir un rouleau compresseur du type IBM
ou CGEY : "nous sommes clairement plus petits,
reconnaît Guy Bonassi (Syntegra), mais
nous comptons bien mettre en avant nos références,
ainsi que notre approche particulière du consulting.
Nous refusons tout forme d'arrogance, nous pronons la
simplicité". Une couleur particulière
que revendique aussi KPMG : "il faut surtout
écouter le client et bannir l'approche qu'on
pourrait qualifier ainsi : poussez vous je vais
vous montrer. C'est la meilleure façon de
faire échouer le projet, et de générer
un fort rejet chez le client".
Dans un an, la marque KPMG
Consulting France va disparaître. Un gros challenge
qui fait dire à JP. Choquel (KPMG) qu'il "va
falloir investir beaucoup d'argent dans la promotion
de la marque Syntegra". Mais à l'heure
où la plupart des cabinets de consulting changent
de nom, KPMG pouvait-il choisir meilleur moment pour
changer d'identité ?
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