Il y a quelques mois, l'idée
tenait de la science fiction. Elle est aujourd'hui devenue
réalité : "Après une étude
marketing poussée, nous avons conclu que les clients
étaient demandeurs d'un réseau Wi-Fi national
couvrant tous les Etats-Unis", explique Najji Najar -
directeur du e-business mobile IBM Emea. Résultat :
IBM va installer plusieurs milliers de HotSpots dans 50
grandes villes américaines pour le compte de Cometa.
Son client et partenaire a en effet annoncé
hier le lancement d'un réseau national - le
troisième en date, mais sans doute le plus ambitieux
outre atlantique. Précisons que Cometa a été
créé par deux investisseurs américains -
Apax et 3i - autour de ce même projet Wi-Fi.
Dans chaque ville, les
HotSpots seront présents dans plusieurs lieux
publics, identifiés par un sigle "Cometa" -
restaurants, hôtels, universités, magasins,
etc. Seuls les aéroports ont été
écartés de la liste, "dans un premier
temps", prend la peine de préciser Najji
Najar. Dans la majorité des cas, les communications
seront acheminées via des lignes à haut
débit estampillées AT&T. Avec un souci
majeur : la qualité de service, qui doit
être excellente.
Et pour cause : Cometa
vise avant tout les entreprises, qui ne transigent pas
sur ce point. Ce sont elles, "plus que le grand
public", qui feront le
succès
ou l'échec du réseau de HotSpots. Mais
Cometa ne néglige pas pour autant les particuliers :
"Notre partenaire va vendre l'accès à
ses HotSpots aux FAI et aux opérateurs de télécom,
qui seront libres d'intégrer ce service à
leurs offres professionnelles ou grand public".
Et l'Europe ?
Cometa n'aura donc aucun contrôle sur l'usage
final de ses points d'accès en Wi-Fi. L'entreprise
se contentera d'établir une passerelle entre
chaque HotSpot et chaque FAI - ou opérateur.
Un pont sophistiqué, puisqu'il devra faire en
sorte que chaque client final retrouve tous les services
que son FAI lui propose d'ordinaire - ou toutes
les fonctionalités que son réseau privé
virtuel (VPN) comporte. Chaque FAI, et chaque opérateur
télécom sera libre d'établir un
partenariat avec Cometa, et de proposer de ce fait une
couverture nationale à ses clients.
Une perspective qui fait
rêver... Pourra-t-on dans proche futur se connecter
à sa messagerie - ou à son ERP -
depuis le café du commerce n'importe où
en Europe ? Peu probable : "Nous surveillons
le marché de très près, assure
Najji Nadjar. Mais il existe encore des barrières
qui nous empêchent de concevoir le vieux continent
comme un tout cohérent. Pour l'instant, nous
établissons des partenariats au cas par cas,
comme nous l'avons fait avec Nokia en Irlande".
Ces barrières finiront-elles
par tomber ? "Pour ce qui est de la législation,
nous regardons attentivement du côté de
Bruxelles. L'Union européenne harmonisera sans
doute les règles juridiques européennes,
qui sont trop disparates d'un pays à l'autre."
Si tel est le cas, il restera encore à lisser
les variables commerciales, qui font que "chaque
pays en Europe est caractérisé par un
niveau de maturité différent". Un
constat qui n'empêche pas Najji Najar de rester
optimiste, et de pronostiquer une suite dans un prochain
épisode. Wait and see.
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