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Quand l'OTAN ou la Russie disposent du code source de Windows
60 pays vont avoir également accès à ce code, ainsi qu'aux archives de sécurité de Microsoft. L'objectif : couper l'herbe sous le pied de Linux, et couper court aux accusations d'espionnage industriel. (Jeudi 16 janvier 2003)
     
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Face à la menace grandissante que représente le système Linux, Microsoft a changé de stratégie : la firme de Redmond répond désormais de manière dépassionnée aux questions que ses clients se posent quant à la qualité comparative des deux OS.

Et parmi les clients d'importance de Microsoft... figurent un certain nombre de gouvernements, qui s'interrogent notamment sur le prix des produits de l'éditeur, et sur l'opportunité de faire affaire avec un deuxième fournisseur, qui leur permettrait de ne plus être dépendant d'un seul, monopolistique qui plus est... Sans oublier le problème de la sécurité de Windows, réputée moins bonne que celle de Linux.

Mesure apparemment radicale

Microsoft a réagi en renforçant la protection de son code, mais cela n'a pas suffi : les gouvernements continuaient de se plaindre d'un manque de transparence à cet égard. Qu'à celà ne tienne : l'éditeur a annoncé lundi que 60 états peuvent désormais avoir accès au code source de Windows.

Microsoft n'y a pas été par quatre chemins : les gouvernements pourront analyser le code source de Windows (versions pro et grand public de Windows 2000, Windows XP, Windows Server 2003 et Windows CE), soumettre ce code à leurs propres tests de sécurité, interroger directement les développeurs de Microsoft, et même avoir accès aux documents de sécurité interne qui concernent Windows. Les portes des locaux de Microsoft leur seront grandes ouvertes. Nul doute que les services secrets des 60 pays "éligibles" se bousculeront au portillon.

Précisons que Microsoft partage déjà, aussi bien avec des entreprises que des gouvernements, une partie du code source de Windows dans le cadre de l'initiative Shared Source depuis 2001. Par ailleurs, le Government Source Licensing Program (GSLP), qui donne droit à un support de l'éditeur, est également en vigueur.

Contrer Linux... et séduire la Chine !
Qu'espère Microsoft avec cette nouvelle décision ? Couper l'herbe sous le pied de Linux, dont le code est public et peut par conséquent être analysé par quiconque en a les compétences. Linux se targue d'être plus sûr ? Aux experts d'en juger. Microsoft semble confiant dans sa plate-forme pour jouer ainsi carte sur table...

Dans tous les cas, il fallait que le géant réagisse : plusieurs Etats - dont le Brésil et l'Allemagne - considèrent l'adoption de Linux de plus en plus sérieusement. Des projets de loi sont en cours d'élaboration. Il n'est pas jusqu'au Gartner qui décourage l'utilisation de certains packages logiciels estampillés Microsoft, en raison de leur faible niveau de sécurité.

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Mais il y a plus : en agissant ainsi, Microsoft pourrait viser explicitement la Chine, qui se méfie semble-t-il des produits de Microsoft. "L'empire du milieu" donnerait en effet du crédit aux rumeurs selon lesquelles Microsoft a placé des "backdoors" dans Windows, qui permettent aux services secrets américains de se livrer à des activités d'espionnage à distance.

En ouvrant son code aux officiels chinois, le géant effacerait une bonne partie des soupçons nourris par la Chine et d'autres pays. Ce serait en quelque sorte la fin d'une rumeur qui a fait couler beaucoup d'encre : celle qui veut que Bill Gates travaille de concert avec la CIA.

[Nicolas Six, JDNet]
 
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