[Article modifié
le 30/01] Six ans que la salle des machines de Caramail
n'avait pas été redessinée de fond
en comble. Six ans, c'est beaucoup pour un web-mail qui
est passé d'un million de comptes ouverts
en 1999 à 20 millions en 2002. De l'aveu même
de Malte Pollman, chef de produit e-mail à la maison
mère (Lycos Europe), "les solutions techniques
mises en oeuvre ont clairement atteint leurs limites".
Résultat ? Un site lent, des mails qui mettent
parfois plusieurs heures à passer et par contrecoup
la grogne des professionnels, trop souvent submergés
par le flot des messages régurgités par
les serveurs encombrés de Caramail (lire
notre article).
Pour
Malte Pollman cependant, "Caramail n'a pas perdu
de clients ces derniers temps". Mais la filiale
de Lycos a tout de même décidé de
revoir sa
copie, et de devenir
le "Web-mail le plus rapide d'Europe". Et
pour cause :
Lycos vit de la publicité et doit afficher une
bonne qualité de service. "Il faut que nos
abonnés inscrits soient aussi des abonnés
actifs", explique Malte Pollman. Sur les 20 millions
de comptes ouverts, seuls 4,1 millions sont considérés
comme réellement actifs actuellement.
La solution ? Lycos
Europe a tout bonnement décidé d'abandonner
sa salle des machines vieillissante pour se concentrer
sur le développement d'une nouvelle architecture.
Aujourd'hui, un an après le lancement du projet,
Caramail commence sa migration vers la V2
: "20 % des comptes ont été
transférés, précise Malte Pollman.
Nous prenons notre temps pour que tout se passe bien,
le basculement devrait s'achever dans les prochains
mois".
Migration
en cours
Essai transformé ?
Difficile à dire, dans la mesure ou la migration
n'est pas achevée. Cependant, Lycos Europe a
déjà pu effectuer des mesures sur sa propre
marque de Web-mail - Lycos Mail -, d'ores
et déjà passée à la V2 :
"il s'agissait d'un test grandeur réelle,
et il est plutôt convaincant : Mercury Interactive
a mesuré les temps d'accès au Web-mail :
avec 3 secondes en moyenne, nous sommes deux fois plus
rapides que Hotmail".
Ces tests ont été
réalisés depuis vingt endroits différents
en Europe. Le prestataire qui les a effectués
est un acteur reconnu de la mesure de performance.
Quelques
incertitudes
Deuxième interrogation, plus technique encore :
le serveur de mails sera-t-il aussi rapide que le serveur
Web ? Une subtilité qui mérite qu'on
s'y attarde : accéder à sa boite
aux lettres rapidement, c'est une chose. Encore faut-il
qu'elle soit remplie de mails frais. Et c'est promis :
"Les mails mettront moins de temps à arriver
qu'auparavant".
Dificile pour autant de
garantir l'instantanéité : "Nous
n'y pouvons rien. Lorsque nous subissons des pics de
spam, nos serveurs mettent nécessairement un
peu plus de temps à séparer le bon grain
de l'ivraie, explique Malte
Pollman. Pour nous,
il est préférable que les mails de nos
clients transitent plus lentement et que leur boîte
à lettres soit nettoyée".
Caramail parviendrait ainsi
à filtrer 80 à 85 % des 'messages
poubelle' sans éliminer de mails 'réels' :
"aucun particulier ne nous a jamais fait part d'un
mail égaré. Ce qui suppose d'analyser
en temps réel la provenance de chaque mail, la
récurrence de certains mails, le temps qui sépare
chaque émission, d'entretenir une liste noire
sans exclure les sociétés commerciales,
etc ..."
Un travail coûteux
en terme de puissance processeur : 100 critères
en tout sont combinés pour parvenir à
ce taux d'efficacité de 80 %. Un travail
qui sera bientôt remis en question, puisque "les
spammeurs vont bientôt trouver des parades à
toutes nos techniques anti-spam. Il faudra alors passer
à des outils d'analyse du contenu, qui seront
capables - en croisant différents critères -
de parvenir à un taux d'efficacité supérieur
à 99 %".
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Caramail indisponible depuis samedi |
Mardi, le service
d'e-mails de Caramail était indisponible.
La raison ? Le ver Sapphire, bien entendu.
Mais pourquoi Caramail n'a-t-il pas relancé
la machine lundi comme la plupart de ses concurrents ?
"Nous faisons un point toutes les demi-heures -
rassure Malte Pollman. Nous avons donc estimé
lundi soir que le danger était écarté.
Mais nous avons du nous rendre à l'évidences
ce mardi : le ver est encore présent
et engendre toujours un traffic important. Nous
avons donc décidé d'arrêter
nos serveurs à midi. Non pas que nous soyons
mal protégés contre Sapphire mais
parce que nous craignons que notre infrastructure
ne résiste pas à la surcharge de
traffic occasionnée par le ver. Nous réouvrirons
les vannes dès que possible. Notez bien
que nous n'avons perdu aucun des mails de nos
clients".
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