TRIBUNE 
Collaboratif : bien perçu, mais...
par Pierre Lombard
Directeur e-business, Benchmark Group (18 février 2003)
         
 

La notion de logiciel collaboratif est très vaste. Trop vaste ? Elle recouvre en effet tout ce qui permet de communiquer et de travailler ensemble dans une entreprise, du simple dispositif qui permet de s'échanger des mails à la plate-forme d'ingénierie partagée, la maquette numérique, utilisée par les ingénieurs de l'automobile pour mettre au point des prototypes de voiture. Nous avons tous présent à l'esprit les avantages que peuvent présenter ces outils. Ils accélèrent la circulation de l'information entre les collaborateurs. Ils permettent à plusieurs personnes de travailler sur une même application, de faire progresser un document, un projet vers un but commun. Ils peuvent encore faire gagner du temps en autorisant le partage de savoir-faire, en évitant de recréer des procédures. Avec la notion de workflow enfin, ils permettent de contrôler et d'accélérer les interactions entre les différents intervenants qui participent à une tâche.

De plus, à l'heure d'Internet, l'utilisation de logiciels collaboratifs pourrait largement dépasser le cadre de l'entreprise pour lui permettre de se synchroniser avec ses partenaires. Les tâches de planification pourraient en particulier être améliorées. Aberdeen Group recommande à ce titre l'établissement de plannings collaboratifs pour établir des prévisions fines de besoins à communiquer aux fournisseurs. Ces derniers pourront ainsi mieux préparer leur production. Des plannings de promotion des produits pourraient également être partagés entre les responsables d'une chaîne commerciale et ses distributeurs.

Les avantages du travail collaboratif, en particulier les réductions de coût qu'il peut entraîner, sont donc bien perçus : lors d'un sondage mené au printemps dernier sur Journal du Net Solutions, 65% des répondants avaient jugé ces outils utiles ou très efficaces. Pourtant, leur utilisation n'est pas encore généralisée. Il faut peut-être leur laisser de s'implanter : certains d'entre eux, tel eRoom, sont encore dans une phase d'évangélisation du marché et ne sont pas disponibles sur les postes de tout un chacun, loin de là. Pourtant, même quand les outils sont largement diffusés, on semble les bouder. Combien d'entre nous utilisent toutes les fonctions collaboratives d'Outlook (agenda partagé, affectation et suivi des tâches, etc.), les fonctions avancées de révision de Word ?

Il y a au moins trois raisons qui peuvent expliquer cet usage frileux :
La première tient sans doute à une absence de formation. Si l'on n'utilise pas ces fonctions, c'est peut-être tout simplement que l'on ignore leur fonctionnement, voire leur existence.
La deuxième tient à la motivation que l'on reçoit de la part du management : est-on suffisamment incité à utiliser des outils collaboratifs ? Leur rentabilité a-t-elle été effectivement démontrée au sein de l'entreprise ? Leur usage est-il encadré dans le cadre de nouvelles méthodes de travail ? A-t-on vraiment envie de changer ses habitudes ?
La troisième tient à la culture de l'entreprise. Les outils collaboratifs respectent rarement la hiérarchie. Ils ne fonctionneront que dans des structures où les organigrammes auront été considérablement aplatis et où chacun accepte de collaborer sur un pied d'égalité.

Comme souvent, c'est ce facteur humain qui est le plus difficile à maîtriser...

 
 Pierre Lombard
 
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters