Le nerf de la guerre pour
les services de géolocalisation ? Le contenu.
Prenons l'exemple d'un utilisateur à la recherche
d'une pharmacie. D'une part, plus le nombre d'officines
référencées est grand, plus notre
utilisateur aura l'impression d'être bien renseigné;
d'autre part, celui-ci ne se contentera pas de la quantité,
mais s'attardera aussi sur la qualité des références.
Qui n'apprécierait pas, en effet, de connaître
les horaires d'ouverture de la pharmacie la plus proche
à, disons, sept heures du soir ?
Oui mais voilà :
la traque de l'information coûte cher aux sociétés
de géolocalisation, auxquelles s'offrent trois
solutions : dénicher les données
à la main en contactant chaque
commerçant, exploiter les bases de données
existantes - celles du guide Michelin par exemple -
ou lancer des robots à la recherche des informations
sur Internet. Avec une efficacité relative dans
ce troisième cas de figure.
Deux initiatives permettent
d'espérer que les choses vont changer, et que
les acteurs de la géolocalisation trouveront
plus facilement des informations sur Internet. Citons
d'abord SmbMeta, une norme en cours d'élaboration
qui permet aux PME de préciser dans leur page
d'accueil (mais de manière invisible à
l'internaute) : leur localisation, leurs horaires
d'ouverture, et bien d'autres détails.
Qui
doit payer ?
Mentionnons aussi l'offre fraîche émoulue
de Metamend. L'entreprise canadienne scanne les sites
Internet, y trouve parfois des adresses physiques, et
les convertit en coordonnées spatiales. Elle
propose ensuite au commerçant d'intégrer
ces données dans ses pages Internet, de façon
à ce que n'importe quel service de géolocalisation
puisse y accéder.
Problème :
les solutions de SmbMeta et Metamend tablent sur un
effort financier du commerçant. "A l'heure
qu'il est, je ne suis pas convaincu que les commerçants
soient prêts à investir, même si -
en toute logique - ce serait à eux de payer.
Les opérateurs télécoms n'ont pas
beaucoup communiqué autour de la géolocalisation :
les commerçants les connaissent peu ou prou.
Nous avons donc dû choisir d'aller nous même
à la pêche des informations, et de facturer
le coût de cette recherche à l'utilisateur
final" affirme Thierry Marigny, PDG de Cityneo,
société spécialisée dans
les services mobiles.
Une réalité
bien amère pour les moteurs de recherche :
Fast (AllTheWeb) et Google travaillent sur la géolocalisation,
mais ils ne peuvent pas facturer à leurs utilisateurs
le prix d'une base de données qui couvrirait
les commerçants du monde entier. Les deux moteurs
de recherche gagneraient donc beaucoup si SmbMeta ou
Metamend étaient opérationnels.
L'huile
de coude reste imbattable
Mais - comme l'a déclaré le vice
président de Fast à News.Com - "tant
que tout le monde ne recourt pas à Metamend,
ce n'est à mon sens pas une solution très
utile". Il est peu probable qu'une entreprise mobilise
rapidement les efforts d'un partie significative des
commerçants présents sur le Web. Et même
si c'était le cas, rappelons que tous les commerçants
sont très loin d'avoir une présence sur
Internet.
Les services de géolocalisation
les plus efficaces restent donc ceux qui fonctionnent
à l'huile de coude, à l'image de Cityneo.
Cette entreprise française pioche dans les bases
de données de plusieurs partenaires - Nova,
le Petit Futé, etc - et moissonne surtout
des informations sur le terrain : "nous avons
des équipes de phoning qui appellent chaque commerçant,
récupèrent toute une série d'informations -
dont les horaires d'ouverture - et génèrent
des coordonnées spatiales".
Un travail laborieux qui
a permis à Cityneo de référencer
les services et commerces de 50 grandes villes françaises.
Avec exhaustivité ? "Oui pour les commerces
stratégiques. L'expérience nous a prouvé
que les clients appréciaient peu qu'une ville
soit mal passée au crible. Mais nos référencements
sont sélectifs : nous intégrons chaque
pharmacie, mais nous n'intégrons pas chaque coiffeur".
L'information fournie par
Cityneo est riche, mais elle est payante. L'entreprise
a choisi de commercialiser son service à travers
les réseaux de téléphonie mobile
des trois opérateurs français : "Le
mobile est le seul modèle économique rentable
pour nos services". Quid d'Internet ? "Nous
réfléchissons à une vraie présence
sur Internet. Mais si nous y venons, ça ne sera
pas pour gagner de l'argent, mais plutôt pour
nous faire mieux connaître."
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Repères |
Support :
Les solutions de géolocalisation
sont accessibles depuis un téléphone
portable, un PDA ou une voiture - par Internet
ou grâce aux services des opérateurs
télécoms. On peut aussi accéder
aux services de géolocalisation depuis un
poste fixe. Le service change alors de nature :
l'utilisateur n'est plus dans l'urgence et ne souffre
plus de l'inconfort de l'écran lorsqu'il
cherche un service ou un commerçant.
Précision
de la localisation :
Lorsque l'utilisateur est en déplacement,
il est très important de localiser sa position
géographique avec beaucoup de précision -
afin de lui indiquer les services les plus proches.
Deux technologies s'affrontent : le GPS et
le "Cell ID". Le GPS s'appuie sur des
informations émises par des satellites, il
permet de localiser un individu à dix mètres
près. Problème : il faut s'équiper
d'un petit module coûtant plus de 150 €
et rester à l'extérieur pour capter
le satellite.Le
Cell ID s'appuie sur les cellules du réseau
de téléphonie mobile. Il autorise
une précision de l'ordre de 100 mètres
en ville, mais on descend à 5 kms en
rase campagne. Il reste accessible en intérieur.
Une troisième technologie basée sur
la triangulation des cellules GSM est indisponible
en France et en Europe. Elle affiche une précision
de l'ordre de 10 mètres en intérieur
comme en extérieur, mais elle est délicate
à déployer.
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