Trois ténors américains
de l'industrie logicielle, IBM, Oracle et Red Hat, ont
annoncé simultanément la semaine dernière
leur volonté de rendre le système Linux
conforme au programme de certification du National Information
Assurance Partnership (NIAP), un projet lancé par
deux organismes fédéraux américains,
l'Institut national des standards et des technologies
(NIST) et l'Agence de sécurité nationale
(NSA), en vue d'évaluer la fidélité
des solutions informatiques aux standards internationaux
- définis par des consortiums tels que le W3C ou
l'IETF.
Baptisé Common Criteria Evaluation and Validation
Scheme for IT Security (CCEVS), le programme en question,
né d'un partenariat entre secteurs public et privé
aux Etats-Unis, se donne pour principal objectif d'assister
les entreprises dans le choix de technologies en conformité
avec leur condition de sécurité.
Le
renforcement de la sécurité de Linux
Le ton est donné.
A l'heure où la plupart des grands éditeurs
font désormais une place de choix à Linux
dans leur stratégie de recherche et développement,
cette initiative cherche à garantir un certain
niveau de sécurité et de stabilité
aux implémentations du
noyau (kernel) Linux.
Big Blue, dont le centre de R&D dédié
à Linux (Linux Technology Center) devrait être
prochainement impliqué dans ce chantier, a indiqué
oeuvrer notamment à la mise en conformité
de sa gamme eServer, optimisée pour Linux. Quant
à Oracle et Red Hat, ils signent leur communiqué
en commun, en désignant pour l'occasion la distribution
Advanced Server du second.
Le désir
de faire de l'ombre à Microsoft
Les deux fournisseurs
ne s'en cachent pas: en renforçant la sécurité
de Linux, l'ambition est bien de fournir une solution
alternative au système d'exploitation de Microsoft...
Comme IBM, Oracle et RedHat
entendent en premier lieu tirer parti de cette nouvelle
certification pour convaincre le gouvernement et l'administration
américaine des bienfaits de Linux. Et derrière
cette stratégie se profile une politique commerciale
ciblant le secteur public aux Etats-Unis. Un segment
sur lequel Microsoft est loin d'avoir la cote... quelques
mois après sa demi-victoire dans le procès
anti-trust intenté par plusieurs états
américains.
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