Standardisation:
les Web Services provoquent des remous
Alors que la séparation des tâches entre l'OASIS et le W3C paraissait jusqu'ici assez nette, l'émergence des Web Services vient brouiller les pistes. Une occasion de faire le point sur les objectifs affichés par les grands consortiums Internet. (Lundi 5 mai 2003)
Fin 2002, Sun soumettait au
W3C un langage (WSCI) dessiné pour orchestrer plusieurs
composants publiés sous forme de Web Services (voir
l'article).
Cette initiative recevait alors le soutien de plusieurs
ténors du secteur informatique, dont BEA, SAP,
Hewlett-Packard, Oracle et Tibco.
Elaboré par Microsoft et IBM, le projet BPEL4WS,
principale proposition concurrente au WSCI, a lui été
confié à l'OASIS (lequel vient, mardi 29
avril, de lancer les travaux correspondants), groupement
créé pour compléter les travaux du
W3C sur le terrain des échanges interentreprises
(voir le tableau ci-dessous).
Un
concurrent incompatible avec les conditions du W3C Conçu courant
2002, rappelons que le BPEL4WS (pour Business Process
Execution Language for Web Services) est issu de la consolidation
des spécifications XLang (Microsoft) et WSFL (IBM) au
sein d'une troisième infrastructure (BPMI).
Pourquoi
ce langage n'a t-il pas été pris en compte
par le W3C ? Interrogé sur le sujet lors de
la soumission du WSCI, on se rappelle que ses dirigeants
avaient émis de sérieux doutes quant à
la possibilité d'intégrer l'initiative d'IBM
et de Microsoft. Raison invoquée: le code en question
ne remplissait pas les conditions du consortium en matière
de licence, l'absence de royalties notamment. "S'il désire
être accueilli comme il se doit sur ce sujet, Microsoft
devra donc se prononcer clairement sur le sujet", avait
alors déclaré le W3C.
Vers
une collaboration plus étroite entre W3C et OASIS De
leur côté, Microsoft et IBM indiquent avoir
choisi l'OASIS "dans la mesure où celui-ci
planche depuis longtemps déjà sur certaines
de leurs propositions communes" - autour des Web
Services notamment (WS-Security, etc.)... Les deux éditeurs
indiquent en outre que le groupement dispose également
d'une politique de licences évitant le paiement
de royalties... Aux dires de certains analystes, elle
se révélerait cependant moins rigoureuse
que celle définie au sein du W3C.
Au total, ce nouveau chevauchement
contribue à brouiller les cartes sur le terrain
de la normalisation des processus en matière de
Web Services. Il est vrai que cette couche tend à
se placer à la frontière des mondes du W3C
et de l'OASIS, entre problématiques de publication
fonctionnelle et gestion des mécanismes BtoB. Sans
doute ce chantier devra t-il donner lieu pour aboutir
à une coopération plus intime entre les
deux parties.
Les
principaux consortiums de standardisation IP/Web
Consortium
Commentaire
WS-I Web Services Interoperability Organisation
Ce
groupement a été lancé par Microsoft et IBM début
2002 en vue de faciliter la mise en oeuvre de Web
Services compatibles entre-eux, quels que soient
les plates-formes et langages sous-jacents utilisés.
Pour ce faire, il publie une série de guides de
bonnes pratiques et fournit des outils de test de
compatibilité. Pour l'heure, le WS-I compte près
de 150 membres, dont Sun.
OASIS Organization for the Advancement of Structured
Information Standard
OASIS
exploite les technologies définies au sein du
W3C, le XML notamment, en vue de répondre aux
problématiques d'échange de données et d'orchestration
de processus inter-organisation. Dans ce contexte,
il s'intéresse à la fois à la standardisation
des démarches commerciales (avec ebXML) et légales
(avec LegalXML), tout en intégrant certaines problématiques
sous-jacentes (gestion des droits numériques,
etc.).
Organisme
officiellement chargé de normaliser les standards
liés au Web, le W3C a notamment publié les spécifications
du langage de présentation HTML et de formats
d'images (PNG, etc.). Il couvre également XML
et ses dérivés en matière de publication de contenus
et d'applications (Web Services, etc.). Il compte
notamment parmi ses membres France Telecom, IBM,
Microsoft et Sun.
Créé en 1986, l'IETF est un organisme indépendant
qui a pour but de travailler sur les couches réseau
reposant sur le protocole IP (Internet Protocol).
Routage, transport, sécurité, etc. Dépendant de
l'ISOC (Internet Society), L'IETF réalise des
notes de recommandations techniques touchant à
de très nombreux domaines.