Sans
fil longue portée: les technologies et leurs niveaux
de sécurité
Les technologies de communication cellulaire présentent des caractéristiques variées au regard du danger de l'interception des données. (Jeudi 15 mai 2003)
En matière de communication
sans fil cellulaire longue distance, quel est le niveau
de danger d'interception des données ? Un rapide
examen permet de s'aperçevoir que les caractéristiques
des technologies impliquées varient grandement
sur ce point.
FDMA
et TDMA : analogue et digital Pour assurer une
communication téléphonique sans fil entre
deux personnes, un opérateur téléphonique
alloue deux fréquences, l'une pour la parole, l'autre
pour l'écoute. Avec la technologie FDMA (Frequency Division
Multiple Access, AMRF en français), utilisée
pour les communications de type analogue (comme l'accès
aux satellites), l'opérateur découpe le
spectre de fréquences qui lui est alloué
en canaux individuels, chaque canal ayant une largeur
entre 10 et 30 kHz. Cette manière de procéder
assure une sécurisation des échanges toute
relative, n'importe quel équipement d'écoute
parvenant aisément à intercepter les deux
fréquences utilisées.
La technologie TDMA (Time Division Multiple Access), utilisée
pour les signaux digitaux, peut en revanche diviser chaque
fréquence du spectre alloué à l'opérateur
en six parties distinctes dans le temps, offrant de ce
fait la possibilité de faire cohabiter simultanément
six sessions "voix/données" (de 7 millisecondes
chacune) sur la même fréquence. Un mécanisme
de rotation de ces sessions et d'allocation des données
à chacune d'elles, puis de transmission et d'extraction
de ces données, assure la bonne coexistence des
six communications simultanées.
C'est précisément ce mécanisme qui
contribue à rendre plus difficile leur interception
et leur écoute, même si rien n'est impossible
en la matière, surtout si dans la chaîne
de transmission se trouve une portion filaire (cas par
exemple d'une connexion entre un téléphone
mobile et un site Web).
Les
principales technologies sans fil longue distance
Sigle
Signification
Commentaire
Sécurité
FDMA
Frequency Division Multiple Access
Technologie
utilisée pour les communications en mode
analogue. Divise le spectre alloué à
l'opérateur en fréquences individuelles.
Ecoute facile
-
TDMA
Time Division Multiple Access
Technologie
utilisée pour les communications digitales.
Chaque fréquence est divisée en
6 sessions voix/données distinctes, ce
qui rend leur interception plus difficile.
+
GSM
Global
Systems for Mobile communications
Variante
du TDMA essentiellement utilisée en Europe.
Chaque fréquence est divisée en
8 sessions voix/données. Utilise une carte
SIM (Subscriber identity Module) et un PIN, qui
permettent d'identifier l'utilisateur et le matériel
sur le réseau. Le cryptage est par ailleur
facilité.
++
CDMA
Code
Division Multiple Access
Chaque
paquet de signaux est codé de manière aléatoire.
De plus, cette technologie utilise un spectre
très large de fréquences, rendant
l'interception des données beaucoup plus
complexe.
+++
GSM et CDMA : carte SIM et codage des données La technologie
GSM (Global Systems for Mobile communications), essentiellement
utilisée dans les pays européens, couvre
une large palette de matériels et de services.
Variante du TDMA, le GSM possède néanmoins
une particularité de taille en matière de
sécurité : la carte SIM (Subscriber Identity
Module). Cette dernière est rattachée à
l'utilisateur et non au matériel utilisé,
faisant ainsi office d'outil d'authentification, d'autant
plus qu'un code secret (PIN : Personal Identification
Number) est demandé pour toute utilisation. La
carte SIM permet aussi d'identifier le téléphone
en lui-même sur le réseau et, le cas échéant,
de crypter les données échangées.
Dernière technologie
mise en oeuvre - surtout par l'armée américaine
- le CDMA (Code Division Multiple Access) ne divise pas
le spectre en fréquences mais utilise une très
large portion du spectre radio. Chaque paquet de signaux
est codé à chaque session, ce qui permet
de le différencier de tout autre paquet. La méthode
de différenciation n'est donc plus basée
sur la fréquence ou sur une de ses subdivisions,
mais bien sur un code aléatoire unique. De plus,
intercepter des signaux sur une très large bande
de fréquences est beaucoup plus complexe que sur
une ou deux fréquences isolées.
Nous laissons ici de côté
les protocoles permettant des transmissions à débits
hauts (UMTS, EDGE) ou intermédiaires (GPRS), ainsi
que les protocoles de communication sans fil à
courte portée (802.x, Bluetooth...), lesquels feront
l'objet d'un panorama séparé.