Décidément, l'américain SCO
(ex-Caldera) ne cesse de faire parler de lui. L'éditeur
qui, rappelons le, possède les droits de propriété d'une
des versions du système Unix (Unix System V) les
plus utilisées - ainsi que les brevets correspondants
- serait sur le point de signer un accord de licence avec
Microsoft autorisant ce dernier à exploiter le noyau en
question. C'est ce qu'a indiqué récemment un responsable
de la firme de Redmond à notre confrère américain News.com.
Cette information intervient alors que SCO vient d'intenter
un procès contre IBM en l'accusant de violer les
secrets de fabrication de son Unix System V en faveur
d'une stratégie de développement en faveur
du système d'exploitation Linux - qui, notons le,
est considéré pour beaucoup comme un clône
de Unix. "Si nous tentons de faire barrage à Big Blue,
c'est que nous avons espoir de gagner, indiquait début
mai dans nos colonnes François Mauny, directeur de SCO
France (voir l'article).
En cas de décision en notre faveur, les autres fournisseurs
Linux auront tout intérêt à transiger."
Microsoft:
après le discours, les actes
Quels sont le
ou les objectifs poursuivis par Microsoft à travers
cet achat ? "Cette acquisition qui montre
bien notre volonté de respecter la propriété
intellectuelle d'autrui a principalement pour but d'améliorer
la compatibilité des flux IP (Internet Protocole) exécutés
autour de nos solutions mais également de faciliter
la mise en oeuvre de services [Windows Services for
Unix] assurant une meilleure interopérabilité de notre
plate-forme avec les systèmes Unix, lâche
t-on chez Microsoft pour expliquer l'opération.
"Cet achat contribuera évidement à renforcer
le poids de SCO dans cette affaire [face à IBM],
Jacques Le Marois président directeur général de MandrakeSoft,
éditeur français d'une distribution Linux.
Puis, il met en garde : l'absence de législation
européenne sur le terrain des brevets protége
les éditeurs de ce côté de l'Atlantique
contre tout attaque de ce type. Mais un texte actuellement
en préparation à Bruxelles qui pourrait
changer la donne."
La menace
planne sur l'Europe
La réaction
de Loïc Dachary, vice-président de la Free Software
Foundation Europe, va dans le même sens. "Cette annonce
met en valeur les effets néfastes que pourraient entraîner
en Europe le vote d'un tel texte, et notamment le fait
que les brevets [qui ne s'appliquent pas un code, mais
à une idée] peuvent-être exploités comme armes anti-concurrentielles,
sans pour autant reposer sur des bases de travail réelles",
souligne t-il. Et Jacques Le Marois de compléter : SCO
n'a d'ailleurs toujours pas dévoilé les preuves concrètes
de ce qu'il avance, des extraits de codes sources similaires
par exemple".
Côté Microsoft,
dont l'International Herald Tribune revélait
jeudi dernier en se basant sur un e-mail interne que
le géant aurait systématisé une politique de
remise de prix sur Windows en cas de compétition avec
Linux, il est encore trop tôt pour dire si le
"renfort" apporté à SCO est
une opération visant frontalement l'OS libre.
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