Olivier
Campenon (British Telecom): "Nous nous concentrons exclusivement
sur les grands comptes"
L'opérateur entend redynamiser son positionnement dans l'Hexagone. Une stratégie précisée ici par le patron de l'entité française. (Mardi 17 juin 2003)
British Telecom entend redynamiser
son positionnement dans l'Hexagone. Une stratégie
qui, pour l'heure, se manifeste par une offre de prestations
de service ciblant exclusivement les grands comptes.
Ancien PDG de Siris, opérateur acquis l'année
dernière par le groupe LDCom, Olivier Campenon
a été nommé il y a quelques jours à
la tête de British Telecom France : la nouvelle
entité chargée de mettre ce plan en action.
Il détaille ici les enjeux de ce retour d'outre-Manche...
JDNet
Solutions. Y a-t-il une place pour un nouvel opérateur
sur le marché français ? Olivier Campenon.
British Telecom est loin
d'être un nouvel entrant en France. Rappelons que BT s'était
rapproché de la Compagnie Générale des Eaux en vue de
créer Cegetel en 1996. Une société qui a décidé depuis
de retrouver sa liberté. Aujourd'hui, il est vrai que
le marché français demeure assez fermé. Malgré l'ouverture
de ce créneau à la concurrence depuis environ cinq ans,
on constate que France Télécom conserve encore quelque
95% de parts de marché. Dans ce contexte, la force de
British Telecom réside dans sa capacité à proposer aux
grands groupes des services réseau à la fois nationaux
et internationaux. Sur ce segment en France, seul Equant
(France Télécom) reste pour nous un rival sérieux.
Face
à Equant, nous mettons en avant notre palette de
solutions et de prestations. Cette offre, baptisée
BT Solutions, qui repose sur un effectif de 5000 personnes
à travers le monde nous permet notamment de réaliser
des services sur mesures.
Quels
sont les métiers que British Telecom compte développer
en France ? Comme ses équivalents
dans d'autres pays, British Telecom en France a pour mission
de se concentrer principalement sur trois métiers
principaux : l'hébergement dédié
ou mutualisé à forte valeur ajoutée
(maintenance applicative, etc.), la reprise de systèmes
d'information (des équipements aux applicatifs),
ainsi que la commercialisation de services IP/MPLS - en
tirant partie du réseau déployé par
British Telecom (dans 62 pays). Pour mener à bien
ces missions, nous disposons des compétences et
de l'infrastructure du français Fluxus [hébergeur
acquis par BT en 2001]. Afin de compléter ces ressources,
nous sommes prêts à investir en fonction
des besoins et des projets qui se présenteront.
Cette stratégie, lancée voilà quelques mois
à l'échelon européen, commence tout
juste à porter ses fruits. Plusieurs grands acteurs
nous ont déjà fait confiance. Parmi eux,
on compte par exemple Unilever (contrat à hauteur
d'un milliards d'euros et l'Etat de Bavière (contrat de
200 millions d'euros) : tous deux nous ont confié
la gestion de leur système d'information.
En 2001,
British Telecom lançait en France un portail Internet
mobile (Genie.fr), concurrent direct de Vizzavi, avant
de l'abandonner quelques mois plus tard. Le marché
grand public n'est plus d'actualité ?
Après les nombreuses
opérations de croissance externe opérées
durant les années folles de 1999 et 2000, British
Telecom a décidé de se recentrer à
l'international autour d'une stratégie claire.
Certes, le marché grand public est toujours attirant.
Cependant, mieux vaut se focaliser sur un métier
unique. C'est là un gage de réussite.