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Acteurs |
PeopleSoft
et J.D. Edwards contre attaquent |
L'affaire de l'OPA d'Oracle prend des tournures de guerre juridique des tranchées, tandis que les P-DG se ménagent des parachutes dorés.
(Mardi 17 juin 2003) |
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Revirement de situation chez
PeopleSoft qui a finalement décidé, vendredi,
de lancer une action en justice contre Oracle. Le 11 juin
dernier, PeopleSoft avait retiré une première
plainte à l'encontre de son concurrent. Mais cette
fois-ci, l'entreprise - cible de l'OPA à 16 dollars
lancée par le spécialiste des bases de données
Oracle - accuse fermement son potentiel racheteur d'utiliser
l'arme de l'OPA pour empêcher sa propre opération
de rachat de J.D. Edwards.
J.D.
Edwards à l'attaque un jour avant
Jeudi dernier,
la veille donc du dépôt de la plainte de
PeopleSoft contre Oracle, J.D. Edwards avait de son côté
déjà démarré la contre attaque
contre Oracle en déposant une plainte pour le même
motif d'entrave délibérée à
la fusion avec PeopleSoft. J.D. Edwards demande dans le
cadre de cette plainte des dommages et intérêts
de 1,7 milliard de dollars, somme à laquelle il
faut ajouter un montant indéterminé pour
l'aspect "punitif" de l'affaire.
J.D.
Edwards en avait profité, dans la foulée,
pour lancer une seconde action en justice directement
contre le P-DG d'Oracle, Larry Ellison et son vice-président,
Chuck Phillips, pour mauvais comportements
et pratiques commerciales déloyales.
"Le travail
de fusion entre J.D. Edwards et PeopleSoft continue de
toutes les façons. Les présidents poursuivent leurs
discussions, des réunions
ont lieu entre les grands services. N'oublions pas qu'un
contrat existe et, de part et d'autre, nous avons envie
d'avancer, malgré l'OPA", déclarait
vendredi dernier Roselyne Zubar, responsable marketing
France chez J.D. Edwards, de retour des Etats-Unis où
nombre de déclarations de la direction de l'entreprise
avaient eu lieu.
Les
P-DG sur un siège éjectable ?
Dans le même
temps, on apprenait que le P-DG de PeopleSoft, Craig Conway,
avait vu son "parachute
doré" sensiblement augmenté à
peine un mois avant l'annonce du projet de fusion entre
PeopleSoft et J.D. Edwards. Ce contrat, prévu pour
indemniser le dirigeant en cas de prise de contrôle
de l'entreprise par une autre société, inclut
une prime équivalente à deux ans de salaire
de base (soit 2 millions de dollars) à laquelle
il faut ajouter un "bonus" équivalent
à plusieurs millions de dollars en actions.
Parallèlement, Roselyne Zubar nous confirmait vendredi
que le P-DG de J.D. Edwards, Bob Dutkowsky, a accepté
de signer une prolongation de contrat de six mois, le
temps que la fusion avec PeopleSoft se fasse (si elle
doit se faire), le P-DG du nouveau groupe constitué
devant être Craig Conway.
Les
lois anti-trust rentreront-elles en action ?
Pour finir sur ces derniers rebondissements, une autre
carte jouée par PeopleSoft et J.D. Edwards pour
contrer l'OPA d'Oracle consiste peut-être aussi
à actionner les lois anti-trust en vigueur aux
Etats-Unis, la formation d'un groupe Oracle/Peoplesoft/
J.D. Edwards pouvant être considérée
comme dangereuse.
Même si cette hypothèse est incertaine, elle
prendra dans tous les cas de très longs mois pour
aboutir, ce qui, au final, peut faire le jeu d'Oracle
si son dessein est effectivement, comme l'en accuse PeopleSoft,
d'empêcher ou
de retarder la fusion PeopleSoft / J.D. Edwards.
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