> Pourquoi
une nouvelle version du protocole IP ?
La version 6 du protocole IP remplace la version 4, créée
il y a plus de 20 ans. Cette dernière est aujourd'hui
inadaptée aux contraintes de l'Internet et à
l'explosion du nombre d'adresses IP (plus de 4 milliards
d'adresses Internet dans le monde), notamment en raison
de son mode d'adressage qui prévoit une allocation
d'espace de 32 bits alors que le protocole IPv6 permettra
un adressage de 128 bits. IPv6 a été défini
par l'IETF
(Internet Engineering Task Force) dès 1994 et porte
parfois aussi le nom de Next Generation Internet Protocol
ou IPng.
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Comment va être gérée la coexistence
des deux versions ? Une période
de transtion est prévue sur les prochaines années,
faisant cohabiter les deux versions en parallèle
et permettant une montée en charge des connexions
et des débits. Les infrastructures matérielles
des réseaux doivent être modifiées
pour pouvoir supporter cette montée en charge.
Mais en raison de la multiplication des appareils qui
arrivent sur le marché et qui requièrent
une connexion, les astuces de type adresses IP dynamiques
ou systèmes de traduction d'adresses réseau NAT (Network
Address Translation) ne suffiront bientôt plus.
Ajoutons que la norme IPv6 est conçue aussi bien
pour des réseaux à très haute performance
tels que les Gigabit Ethernet que pour des réseaux
plus modestes.
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Qu'apporte de plus ce nouveau protocole ?
IPv6 va permettre à
beaucoup plus d'appareils de toutes sortes - notamment
mobiles - de se connecter à Internet et d'échanger
plus de données. Cela est principalement dû
à sa capacité à coder chaque adresse
Internet avec non plus 4 octets mais avec 16 octets. Par
ailleurs, la version 6 simplifie l'administration des
réseaux car elle supporte les fonctions d'auto-configuration,
ce qui permet d'éviter la configuration manuelle
des adresses IP lors de la migration ou de l'extension
d'un réseau. De plus, IPv6 apporte plus de fonctions
de sécurité.
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Quelles autres nouvelles caractéristiques sont
apportées par IPv6 ? Le protocole apporte
d'autres nouveautés. Parmi elles, un routage multicast
amélioré grâce à un nouveau champ "scope"
qui définit précisément l'étendue d'un groupe
multicast. Le multicast désigne la
technique qui permet l'acheminement de données
à plusieurs utilisateurs différents, ce
qui est très utile pour des applications multimédia
ou les vidéo conférences. Autre nouveauté,
la création d'adresses anycast, adresses
assignées à plus d'une interface de routeur. Enfin, dans
la version 4, certains champs d'en-têtes avaient
été supprimés ou rendus optionnels,
afin d'alléger le trafic. Avec IPv6, ces en-têtes
sont devenus deux fois moins longs qu'auparavant (alors
que l'adresse IP est quatre fois plus longue).
La migration n'est pas simple
et fait appel à des compétences pointues.
Afin d'éviter toute interruption de service, il
peut être opportun de mettre en place un routeur
compatible avec les deux normes dans un premier temps,
tout en faisant migrer les utilisateurs vers IPv6 et en
assurant une continuité de service par des techniques
de tunneling (encapsulation des packets IPv6).
C'est en tout cas ce que préconise l'IETF. Il est
à noter par ailleurs que la plupart des dernières
versions des différents systèmes d'exploitation
du marché intègre désormais les spécifications
IPv6.