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Acteurs |
Oracle
rehausse son offre sur PeopleSoft |
Oracle dépose à son tour une plainte et place la barre à 19,15 dollars l'action PeopleSoft, au lieu des 16 dollars initiaux.
(Jeudi 19 juin 2003) |
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La tentative de rachat de
PeopleSoft par Oracle sera-t-elle le feuilleton de l'été
? Cela en prend la tournure. Oracle a en effet rehaussé
son offre publique d'achat (OPA) sur PeopleSoft en la
faisant passer de 16 à 19,15 dollars, tout en annonçant
avoir déposé une plainte contre PeopleSoft
et J.D. Edwards pour entrave à son OPA.
Le montant global de l'opération, si elle se réalise,
se monte désormais à 6,3 milliards de dollars,
contre 5,1 auparavant.
Acquérir
100% de PeopleSoft et maintenir ses produits
Larry Ellison,
le P-DG d'Oracle, déclare avoir récemment
contacté les principaux détenteurs d'actions
PeopleSoft et leur avoir demandé à quel
prix ils seraient prêts à vendre. C'est la
raison de cette surenchère, destinée à
acquérir 100% du capital de PeopleSoft.
"Contrairement à ce que le management de PeopleSoft
tente de faire croire, Oracle a l'intention d'assurer
le support des clients et des produits PeopleSoft pendant
plusieurs années. La satisfaction des clients est
une clé du succès de l'acquisition. [...]
Nous pensons qu'une majorité de détenteurs
d'actions PeopleSoft va contacter la direction de PeopleSoft
pour lui demander d'accepter l'offre", précise
le P-DG d'Oracle.
Un
coup de "pub" avant tout ?
Un avis que ne partage pas Xavier Homé, ancien
de chez SAP et co-fondateur d'Artens,
société de conseil dans le secteur du décisionnel SAP.
"Je pense que Larry Ellison ne veut pas racheter
PeopleSoft, c'est avant tout un coup de pub. Oracle a
de l'argent et le fait savoir, mais cet argent provient
essentiellement du secteur des bases de données,
pas des systèmes d'application où Oracle n'est
pas reconnu comme un des leaders mondiaux. Si l'OPA se
fait, ce sera une très bonne chose pour SAP car
fusionner trois systèmes et faire migrer les clients
vers tel ou tel produit est très complexe. Les
craintes des clients sont à mon avis fondées.
Quand on choisit un ERP, c'est du long terme, on n'aime
pas beaucoup les changements", déclare le
dirigeant.
Attaquer
pour faire sauter la "pillule empoisonnée"
Comme si cela ne
suffisait pas, Oracle a par ailleurs déposé
une plainte dans l'Etat du Delaware contre PeopleSoft
et sa direction et contre J.D. Edwards, en réponse
à leurs "efforts collectifs pour annihiler
la capacité des actionnaires de PeopleSoft à
accepter l'offre d'Oracle" et "à l'incapacité
de PeopleSoft à agir selon les intérêts
de ses actionnaires".
Cette plainte vise expressément le dispositif anti
OPA hostile de PeopleSoft (poison pill) qui pourrait
considérablement alourdir la facture d'Oracle dans
cette transaction. Ces clauses - dont bon nombre de sociétés
cotées disposent d'ailleurs - permettent, même
si Oracle convainc tous les investisseurs de PeopleSoft
de vendre leurs actions, aux membres de la direction et
fondateurs de PeopleSoft (le board) de vendre suffisamment
d'actions à un prix bas à d'autres acheteurs
pour qu'Oracle ne parviennent pas à s'emparer de
la majorité des 51 %, sauf à grand renfort
de fonds supplémentaires.
Une affaire qui, comme on
le voit, risque de nous occuper une bonne partie de l'été,
si ce n'est plus. "Il faudra également compter
sur une fuite des cerveaux en cas d'OPA réussie.
Ceux qui ne veulent pas perdre leurs compétences
ERP iront postuler chez SAP, voire chez Microsoft, mais
ne resteront pas chez Oracle dont ce n'est pas le coeur
de métier", conclut Xavier Homé, de
la société Artens . Tout un programme...
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