Comme le soulignait une récente
chronique
dans nos colonnes, les solutions de travail collaboratif
sont globalement bien perçues mais relativement
peu utilisées en regard du formidable potentiel
d'améliorations qu'elles sont susceptibles d'apporter
au sein de l'entreprise.
Les raisons ? L'absence de formation ou l'insuffisante
sensibilisation insufflée par les cadres de la
société à leurs collaborateurs. Ou
bien encore la culture d'entreprise, incompatible avec
cette conception du travail.
Une autre explication peut également être
trouvée dans la façon dont les offres adressent
le marché. Trop monolythiques, trop globales voire
complexes, elles manquent peut-être tout simplement
de souplesse. C'est en tout cas ce dont certains éditeurs
semblent avoir récemment pris conscience.
Une
fracture nette entre siège et terrain Si l'on prend l'exemple
d'une entreprise spécialisée dans la grande
distribution, on a affaire à des populations dont
les besoins sont de natures très différentes.
Les salariés du siège sont de gros consommateurs
de planification de réunions et, plus globalement,
de gestion de projet.
Les employés au contact de la clientèle
ou ceux responsables de la logistique veulent, quant à
eux, essentiellement pouvoir consulter leurs e-mails et
leurs plannings personnalisés. Enfin, les commerciaux,
représentants et autres personnels délocalisés
et mobiles ont à peu près les mêmes
attentes mais aux quatre coins de l'hexagone ou dans différents
pays.
Une
niche à exploiter
La fracture apparaît donc clairement entre les utilisateurs
sédentaires, amenés à se rencontrer
et à travailler ensemble fréquemment et
ceux, éloignés, géographiquement
éclatés, qui ont des besoins plus limités
mais non moins pointus et stratégiques pour l'entreprise.
D'un côté, des systèmes lourds - mais
complets - de travail collaboratif sont mis en place.
De l'autre, des versions allégées, proposant
des briques ciblées, sont proposées, le
plus souvent en ligne.
Les éditeurs sont donc
en train de s'adapter à cette demande accrue de
modularité. IBM a lancé l'offensive depuis
la fin 2002 avec la version 6.5 de Lotus Notes. Microsoft
n'a pas tardé à répliquer avec Titanium,
nouvelle version d'Exchange qui intègre notamment
les fonctionnalités d'Outlook pour les terminaux mobiles
comme les pocket PC ou les assistants personnels, grâce
au Mobile Information Server 2002 embarqué. Oracle, Sun
et autres Critical Path sont eux aussi aux aguets, profitant
de l'éclosion de ce nouveau segment de marché
pour éviter le choc frontal avec IBM et Microsoft.