Acteurs
Quand Microsoft est accusé de contrefaçon
Le géant de Redmond est aux prises avec deux créateurs de logiciels qui lui reprochent d'avoir intégré des fonctionnalités dans un logiciel d'animation 3D. Déjà condamné en première instance, Microsoft a fait appel.  (Mardi 24 juin 2003)
Un différend oppose depuis 1994 deux créateurs de logiciels français au géant Microsoft. L'affaire porte sur un logiciel d'animation 3D - baptisé Character - qui a été intégré au logiciel Softimage racheté, ainsi que la société du même nom, par Microsoft en 1994.

En jeu : 19 millions d'euros demandés par les plaignants et un jugement pour contrefaçon, concurrence déloyale et parasitisme.

Microsoft, condamné en première instance (en octobre 2002) à verser 425 000 euros de dommages et intérêts aux auteurs de Character - Raymond Perrin et Isabelle Cuadros - a fait appel. Un appel qui a eu lieu le 17 juin dernier auprès de la 12e Chambre d'Appel de Versailles. Verdict le 9 octobre prochain.

"Microsoft doit rendre toutes les fonctionnalités de notre logiciel ! On sait qu'elles étaient très importantes pour cette société à un moment donné. Si Microsoft voulait les garder, il fallait qu'il les achète !", déclare avec calme mais détermination Isabelle Cuadros que nous avons jointe dans le sud de la France. Des déclarations qui arrivent alors que près de sept années de procédure et d'expertises multiples se sont écoulées après la signature d'un accord de commercialisation entre Softimage et Syn'x Relief, au sujet du logiciel Character.

Chronologie

1990 : création du film de démonstration "le Pantin", par Syn'x Relief, qui remporte de nombreux prix
1992 : contrat de commercialisation de 2 ans signé entre Softimage et Syn'x Relief, société de R. Perrin et I. Cuadros
Février 1994 : rachat par Microsoft de Softimage
Mars 1994 : reconduction d'un an du contrat avec Syn'x Relief
Juin 1994 : dénonciation du contrat par Microsoft
1996 : dépôt de bi
lan de Syn'x Relief
1998 : revente de Softimage à Avid

Du côté de Microsoft, Maître Isabelle Renard - avocate en charge du dossier - précise que Microsoft est attaché à la procédure d'appel car il n'y a selon la société de Redmond absolument pas contrefaçon. "Les huit fonctionnalités en question ont été entièrement réécrites par Softimage, qui était déjà un gros logiciel d'animation. Le logiciel Character a été intégré à Softimage mais la principale fonctionnalité qui nous intéressait à l'époque, "Compute", n'a pas séduit nos clients, elle a été retirée du logiciel et le contrat a été arrêté".

Appréciation au regard des codes et non des fonctionnalités
Une interprétation des faits très réductrice selon Isabelle Cuadros qui parle au contraire de "vol de fonctionnalités", des fonctionnalités d'ailleurs présentes dans les versions 3.0 et NT du logiciel sous pavillon Microsoft. "Ce sont peut-être des pratiques courantes pour les grandes sociétés, mais cela représente pour nous de très nombreuses années d'effort, financement par l'ANVAR à la clé".

Mais la position de Microsoft, toujours par la voix de son avocate, est ferme : "la contrefaçon s'apprécie au regard des codes sources, pas au regard des fonctionnalités. Les fonctionnalités - somme toute classiques et non brevetées - ne représentaient pas un avantage majeur pour Softimage. C'est une affaire finalement très émotionnelle...", conclut Maître Isabelle Renard, minimisant la portée de cette affaire.

Le verdict aura donc lieu en octobre prochain et s'il se confirme être en défaveur de Microsoft, cela pourrait créer un précédent d'importance dans l'industrie informatique qui voit actuellement s'opposer, rappelons-le, brevetabilité des logiciels et droits d'auteurs.

 
 
[Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions]
 
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters