Tirée par la croissance de l'Offshore programming, la Chine figure parmi les plus gros potentiels NTIC des années à venir. Malgré la censure qui continue de museler le Web. (Mercredi 13 août 2003)
Conséquence
de la croissance exponentielle de l'offshore programming,
la Chine connaîtra d'ici 2005 la plus forte croissance
économique du secteur des nouvelles technologies.
Déjà au deuxième rang mondial par
le nombre de ses internautes (68 millions), la puissance
économique continue de s'orienter vers les technologies
de pointe grâce à des acteurs capables de
concurrencer sans rougir de grands spécialistes
occidentaux. Et face à la récession économique
qui touche depuis deux ans l'Occident, nombre d'entreprises
n'hésitent plus à délocaliser leurs
développements logiciels ou à conclure des
partenariats avec les entreprises chinoises pour réduire
leurs coûts.
Le
marché des logiciels en hausse de 25,8%
D'après
une étude du cabinet Economist Intelligence Unit
(EIU), l'économie chinoise est promise à
une croissance de 7% en 2003, malgré les conséquences
du SRAS. Les ventes de logiciels sont en pleine explosion,
les prévisions d'IDC (Information Data Consulting)
annonçant une hausse de 25,8% pour la même
année. Cette croissance exceptionnelle serait,
selon le cabinet, due à la bonne santé de
l'économie locale ainsi qu'à la progression
de la demande des entreprises du secteur. Elle devrait
se maintenir jusqu'en 2007.
La
pratique de l'offshore
a en outre considérablement contribué à
l'explosion du marché informatique chinois. Actuellement
au 9ème rang mondial pour le développement
logiciel, la Chine gagne du terrain. La région
Chine / Inde devrait ainsi pouvoir supplanter les Etats-Unis
en nombre de développeurs informatiques d'ici 2005.
A cette période, IDC estime ainsi que 60% des développements
logiciels des grandes entreprises devraient être
confiés à cette zone, le mouvement de
délocalisation étant motivé par des
réductions de coût de 30% en moyenne.
Des acteurs
de poids La Chine appuie
sa croissance sur des acteurs solides, tels que le groupe
Legend, premier constructeur informatique du pays et détenteur
de 20% des parts de marché devant HP et Dell. Le
constructeur chinois a en outre publié pour ce
trimestre (clos le 30 juin) des résultats positifs.
Avec un chiffre d'affaires de 685 millions de dollars,
Legend afffiche en effet une croissance de 11,4% d'une
année sur l'autre.
L'impact de l'épidémie de pneumopathie atypique
(SRAS) qui a touché l'Asie a curieusement été
bénéfique au marché des ordinateurs,
selon la société. Principal moyen d'accès
aux informations via Internet, les ventes des PC
produits par Legend ont ainsi augmenté de 24,5%
cette année.
Du côté d'Internet, après des résultats
désastreux en 2001 et 2002, la Chine assiste à
la consolidation du marché des fournisseurs de
services Internet. Un partenariat entre AOL et Legend
a notamment été conclu dans ce secteur.
Les deux entreprises viendront concurrencer les trois
autres entreprises qui se partagent le marché :
Sina, NetEase et Sohu.com. Ces trois portails Internet
sont parvenus au seuil de profitabilité au mois
de juin 2003, en dépit des prévisions relativement
pessimistes des analystes. Leur succès s'est essentiellement
basé sur les services d'envoi de SMS via
Internet dont raffolent les Chinois.
Une maturité à consolider néanmoins
Plein de promesses, le marché chinois des nouvelles
technologies a cependant quelques progrès à
faire. La censure de l'accès à Internet
est en effet toujours de mise, les utilisateurs risquant
de lourdes amendes en cas d'infraction aux lois édictées
par le pouvoir en place.
Il
est ainsi formellement interdit de publier sur le Web
des informations pouvant "affecter l'unité
nationale, divulguer des secrets d'états ou encourager
des comportements racistes". Internet est comme on
le voit un univers qui continue d'être soumis à
la propagande politique du régime national. La
fermeture fin 2002 de milliers de cyber-cafés à
travers le pays est là pour nous le rappeler.