Même s'il ne verra le jour qu'en 2008, le système de radionavigation européen recherche son futur exploitant. Ce dernier devra avoir les reins solides et de bonnes idées pour rentabiliser son investissement. (Mardi
21 octobre 2003)
Ce n'est qu'une étape intermédiaire
dans la longue marche qui doit voir apparaître en
2008 le premier système européen de positionnement
par satellite, Galileo (à ne pas confondre avec
la centrale de réservation), mais c'est une étape
d'importance.
Le 17 octobre dernier a en effet été lancé l'appel d'offres
destiné à recruter le futur concessionnaire du système de
radionavigation qui rentrera en concurrence frontale avec le GPS américain.
Un acteur qui devra avoir les reins solides puisqu'environ 1,4 milliard d'euros
sont nécessaires pour boucler le budget total du projet qui s'élève
à 3,2 milliards. Et qui doit également avoir de la suite dans les
idées pour rentabiliser son investissement.
Une
sélection rigoureuse La sélection devrait aboutir d'ici
le début du second semestre 2004, après plusieurs rounds
de négociations que l'Union européenne et l'Agence spatiale européenne
(ESA) - regroupées sous une structure juridique commune - mèneront
avec chacun des différents consortiums industriels et financiers en lice.
Les critères de choix porteront sur l'assise financière du candidat
mais aussi sur le modèle économique qu'il compte déployer
pour rentabiliser son investissement.
En effet, le consortium retenu devra être en mesure de décliner une
offre civile pertinente sous forme de services de base gratuits mais aussi de
formules payantes, tout en assurant la promotion du système au plan mondial.
Il touchera néanmoins des royalties grâce aux droits liés
aux puces électroniques Galileo embarquées dans le système.
Les Européens en
lice Déjà, au niveau européen,
certains industriels se sont regroupés, sous le nom de Galileo Industries.
En font partie des entreprises du secteur spatial comme Alcatel Space, Alenia
Spazio, GSS et deux filiales du groupe EADS (nommées Astrium). Le Groupe
Thales a quant à lui rejoint le consortium en juillet dernier.
Le dispositif Galileo sera constitué
de 30 satellites, positionnés à 23 000 mètres d'altitude.
Les quatre premiers d'entre eux devraient être mis sur orbite fin 2005,
avec une couverture totale prévue pour fin 2008.
Pour les utilisateurs finaux, trois bandes de fréquences
sont prévues : 1164-1215 MHz pour les services gratuits et commerciaux
liés à la "sécurité de la vie", 1260/1300
MHz pour les services commerciaux et gouvernementaux liés aux services
d'urgence à caractère public, 1559/ 1591 MHz pour les communications
gratuites et commerciales liées à la "sécurité
de la vie" et aux situations d'urgence. Les Américains se sont récemment
déclarés favorables à l'interopérabilité entre
le GPS et Galileo.