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Microsoft fait désormais payer son système de fichiers
Dans une démarche d'ouverture de ses protocoles et standards, le géant du logiciel a annoncé que le système FAT, utilisé par nombre d'OS et appareils numériques, sera désormais facturé 0,25 dollar par unité. (Mardi 9 décembre 2003)
     
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L'ouverture des standards de Microsoft ne date pas d'aujourd'hui (programme Shared Source, etc.) mais la politique de licences de ces standards a pris une nouvelle tournure avec l'annonce - la semaine dernière - par le géant de Redmond qu'une licence d'exploitation de 0,25 dollar serait désormais facturée pour tout appareil ou système utilisant le protocole FAT.

Le système FAT (VFAT, FAT 16, 32) - inventé en 1976 - est une table d'allocation de fichiers qui mémorise l'emplacement de ces derniers sur un disque dur, une mémoire flash ou une disquette, en raison du morcellement qu'ils subissent lors de leur stockage sur ces supports. Aujourd'hui très répandu, FAT est utilisé par de nombreux systèmes d'exploitation et par nombre d'appareils numériques (camescopes, scanners, imprimantes...).

Recherche et développement : budget record
Dans son communiqué, Microsoft explique que ses efforts en recherche et développement ont aujourd'hui abouti à la constitution d'un portefeuille de divers éléments de propriété intellectuelle riches et variés. Le spécialiste des logiciels rappelle que son budget R&D annuel avoisine les 7 milliards de dollars, l'un des plus importants dans le secteur technologique à la fois en valeur absolue et relative (en pourcentage du chiffre d'affaires). Les termes du programme de licence du système de fichiers FAT ont été, selon Microsoft, élaborés sur des bases raisonnables et non discriminantes.

Mais ce que ne dit pas forcément la firme est que cette politique d'ouverture est aussi et surtout l'une des résultantes des accords signés entre, d'une part, le département de la justice (DOJ) et plusieurs Etats américains et, d'autre part, Microsoft. Dix huit Etats américains et le DOJ sont en effet en procès contre Microsoft depuis 1998 pour abus de position dominante.

En novembre 2001, un premier accord avait été signé par neuf de ces Etats mais neuf autres l'avaient refusé. Début novembre 2002, la juge Colleen Kollar-Kotelly - en charge du dossier - avait entériné cet accord - malgré la contestation des neuf Etats "récalcitrants" - accord qui portait sur l'ouverture de certains protocoles et API (interfaces de programmation) de Microsoft.

Une série d'annonces vers l'ouverture
En août dernier, Microsoft avait annoncé l'élargissement de sa politique de licences et, un mois plus tard, l'éditeur affichait son intention de soumettre les codecs de Windows Media Series 9 à la société d'ingénierie audiovisuelle américaine SMPTE (Society of Motion Picture Television Engineers), afin qu'ils deviennent un standard mondial, s'ouvrant par là même le marché des set-top boxes et des matériels vidéo professionnels notamment.

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A la mi-novembre, la politique d'ouverture (et de licence) s'appliquait cette fois aux schémas XML de Word et Excel pour Office 2003. Des composants incontournables pour tout éditeur souhaitant intégrer plus avant les documents Office dans sa propre solution et améliorer son interopérabilité avec eux, selon Microsoft. Mais la technologie reste sous contrôle de l'éditeur, contrairement à d'autres standards qui sont le plus souvent gérés par des organismes paritaires.

La question est désormais de savoir si cette politique globale d'ouverture, en contrepartie de licences, ne va pas avoir les effets inverses aux résultats escomptés. Les tarifs resteront-ils toujours sur des bases "raisonnables et non discriminantes", les éditeurs de logiciels et fabricants de matériel ne rentreront-ils pas dans une spirale de dépendance vis-à-vis des changements imposés par Microsoft ?

[Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions]
 
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