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 Chronique
Le vent du changement
par Alain Lefebvre
Consultant
 
          
 
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Habituellement, les passages d'une année à l'autre sont propices aux bilans et aux rétrospectives. C’est ainsi qu’on passe en revue ce qui s’est passé lors de l’année écoulée et qu’on en tire des conclusions, plus ou moins sages...

Mais, comme on le sait, les gens ont trop tendance à surestimer les changements qui peuvent se produire en l’espace d’un an ou deux et à sous-estimer ces mêmes changements quand ils se produisent durant une décennie.

Comme je l’ai déjà souvent écrit, nous passons de l’ère des éditeurs à celle de l’Internet (le troisième tournant) en ce qui concerne notre pratique de l’informatique au sens large. Et justement, nous avons pu constater, lors de cette année 2003, quelques changements spectaculaires qui sont tous des confirmations de cette tendance.

Bien sûr, ces changements ne se sont pas produits précisément en 2003 : ils étaient tous en gestation depuis quelques temps déjà. 2003 est seulement le moment où ils sont apparus comme évident aux yeux de tous.

Alors, dans cette perspective, quels sont les 10 événements marquants de cette année qui appartient déjà au passé ?

1- la sécurité passe au premier plan
C’est vraiment cette année que la question de la sécurité informatique est passée au premier plan avec la multiplication des menaces et des attaques : virus, déni de service, défaçage de sites Web, usurpation d’identité, etc. Ce qui est nouveau, ce n’est pas la nature des dangers, c’est plutôt leur omniprésence et leur portée : tout le monde est concerné, les entreprises comme les particuliers !

C’est au niveau personnel que j’ai pu faire, moi aussi, ma prise de conscience du problème que je minimisais jusqu’alors (je l’avoue) : en 2003, à part l’infection par virus, j’ai vraiment tout eu et cela a changé mon comportement.

2- l’email est menacé par le spam
Alors que l’usage de la messagerie électronique se généralise enfin via le simple email SMTP, voilà qu’elle connaît sa première grande épreuve... Le volume de messages non-sollicités (spam) que chacun de nous reçoit atteint un tel niveau qu’il peut, à brève échéance, remettre en cause l’utilité même de ce service ! En effet, il n’est pas rare que les filtres anti-spam, qu’on met forcément en place pour endiguer ce fléau, éliminent aussi des messages utiles. Du coup, la fenêtre d’opportunités s’ouvre pour un remplaçant fiable à l’email tel que nous le connaissons aujourd’hui...

3- l’émergence concrète de la téléphonie IP
Et si le remplaçant de l’email c’était le téléphone, tout simplement ? Pas le téléphone classique des telcos ni le mobile, nouvel hochet dérisoire des adolescents, mais bien un téléphone revu et modernisé grâce à l’Internet et aux différents protocoles proposant VoIP (la voix au-dessus d’IP).

Oui, 2003 est, entre autres, l’année de l’émergence concrète de la téléphonie IP avec enfin des chiffres significatifs de pénétration du marché américain (pour commencer). C’est bien le signe que les aspects techniques sont désormais (relativement) bien maîtrisés puisqu’on en est à parler business !

Le succès précoce de Skype est un signe supplémentaire montrant que la téléphonie IP concerne tout le monde, y compris et surtout le grand public. Mais, l’intérêt du téléphone à travers le Net ne se limite pas seulement à son coût réduit, c’est aussi dans le potentiel de modernisation du simple “coup de fil” qu’il présente le plus d’intérêt : couplé avec la liste des contacts (fonction indispensable héritée des messageries instantanées) et avec un mode répondeur évolué, le téléphone retrouvera tout son intérêt (rappelons que, avec le téléphone “classique” avec fil ou sans, seul un appel sur six aboutit...).

4- retour des ASP
Après un faux départ en 1998/99, la notion d’applications Web louées va enfin décoller. Et, pour prouver que nous sommes vraiment entrés dans un scénario de type “seconde vague”, nous avons même l’indispensable “success story” qui confirme la règle.
En effet, Salesforce.com est l’incontestable succès de l’année toutes catégories confondues dans le domaine de l’informatique d’entreprise. C’est un signe fort.
Que le domaine du CRM (passablement sinistré après l’explosion de la bulle) et des ASP soit ainsi relancé par une start-up n’est pas un hasard : les changements de contexte viennent forcément des nouveaux entrants, jamais des acteurs établis.
Ne pas en déduire pour autant que nous entrons de plain-pied dans l’ère du “computing on demand”, ce sera plutôt celle des “applications on demand” et ce sera déjà pas mal. La location d’applications à travers l’Internet tient enfin ses lettres de noblesses, profitez-en !

5- déclins accélérés des acteurs traditionnels
Les difficultés de Sun et, dans une moindre mesure, d’Oracle ne sont pas des accidents conjoncturels. Elles sont la traduction concrète du comportement actuel (et durable) des clients. Ceux-ci ne dépenseront plus comme avant et les acteurs qui vivaient grassement avec des tarifs trop élevés ont du souci à se faire...

6- triomphe du e-commerce (B to C)
Il faudrait être aveugle pour ne pas le réaliser : l’achat par le Web n’est plus vécu comme risqué ou difficile par les consommateurs mais comme pratique.
C’est vraiment cette année que j’ai pu mesurer la différence : alors que, précédement, j’étais le seul à commander régulièrement sur le Net dans mon entourage, brusquement, le cercle s’est élargi. Eh oui, ceux qui n’y ont pas cru peuvent désormais tourner leur veste : quand c’est bien fait, le commerce sur le Web, ça marche ! "Quand c’est bien fait"... nuance importante qui explique pourquoi les gagnants du Web sont, finalement, relativement peu nombreux : Amazon et Ebay principalement parmi les grands acteurs.
Mais c’est du côté des petits que la tendance est la plus significative. Si ce n’est déjà fait, intéressez-vous au succès de Priceminister (en France), c’est riche d’enseignements...

7- rejet des nuisances
Ceux qui pensaient que les fenêtres pop-up, notamment, étaient efficaces peuvent trouver autre chose : elles sont massivement rejetées par... tout le monde, y compris par les principaux sites qui les bannissent les uns après les autres.
C’est la preuve que les marketeurs ne peuvent plus faire et proposer n’importe quoi du moment qu’il y a des clients pour payer : le confort et l’adhésion des utilisateurs doivent aussi être pris en compte.
Petit à petit, peut-être va t-on finir par réaliser l’importance de l’usabilité dans le design des sites ?

8- consolidation de l’open source
Même s’il y a peu de projets qui connaissent la notoriété et une diffusion large, l’open source est devenue une réalité incontournable et pas seulement à propos de Linux. Mozilla et Open Office (pour citer autre chose que les incontournables PHP, Jboss ou Apache) sont désormais considérés comme des logiciels top-niveau au-delà de leur argument prix.
C’est même du côté de la suite Mozilla, et de ses projets dérivés comme Firebird, que l’innovation continue en ce qui concerne les navigateurs Web. Et heureusement car s’il fallait compter sur les acteurs dominants...

9- l’off-shore prend sa place
Et c’est l’Inde qui en profite ! Ici encore, il s’agit d’une tendance annoncée depuis longtemps et qui se concrétise réellement seulement cette année. Mais, il ne s’agirait pas de croire qu’il suffit d’avoir recours à l’off-shore pour résoudre la question du développement d’applications en entreprise. Car c’est précisément là que se situe le vrai problème : il est absurde que les entreprises développent autant d’applications en interne !

Et ce n’est pas l’off-shore qui est la solution mais plutôt les ASP. Laissez tomber le house-programming et l’intégration périlleuse de progiciels complexes, passez aux “applications on demand” : c’est moins cher, plus sûr et plus rapide !

10- reprise paresseuse
On annonce partout la reprise... mais où est-elle dans le secteur informatique ? Car pour beaucoup de professionnels de notre domaine, “reprise” rime avec “tout redevient comme avant” (comprendre “le bon temps où l’argent coulait à flots et où l’on pouvait vendre n’importe quoi”). Oubliez cela, ce temps est derrière nous et ne reviendra pas.

Et c’est tant mieux. C’est en réaction à ce type de comportement qu’un Nicholas Carr a pu écrire “IT doesn’t matter” (le vrai sens de cet article a été plutôt mal compris en fait).

 

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L’Internetisation de l’informatique est à l’oeuvre, peu à peu, toujours plus chaque jour. Le déclin des acteurs qui sont encore prisonniers de l’ancienne logique (vente de licences propriétaires plutôt que vente de services à valeur réellement ajoutée...) est inéluctable tout comme on assista à la disparition progressive des constructeurs généralistes. Mais les clients eux aussi ont un bout du chemin à faire : développez et intégrez moins, mettez votre argent sur les services “prêts à être utilisés” directement, sur le Net, à la demande...

Tribune publiée par Alain Lefebvre le 08 janvier 2004.

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