C'est en 1999 que BNP Paribas Securities Services
décide de faire de Java le langage par défaut de l'ensemble de ses
chantiers d'applications décentralisées, touchant à la fois
à des périmètres intranet et Internet. Pour ce projet, le
spécialiste de la gestion de titres commence par déployer un environnement
Java du marché : celui de SilverStream. "Il s'agissait là
d'une suite logique à PowerBuilders, l'outil que nous exploitions précédemment",
commente Pascal Jarry, responsable architecture au sein de la société.
A partir de 2000, l'établissement envisage la possibilité
d'adopter J2EE (pour Java 2 Entreprise Edition). Conscient des apports de ce standard
de services applicatifs, notamment en termes de portabilité, il décide alors d'abandonner
la solution propriétaire de SilverStream, qu'il considère comme relativement contraignante,
au profit d'une infrastructure J2EE maison.
Plusieurs
milliers de jours-hommes économisés
La première version du framework
de la filiale de BNP Paribas voit le jour à l'occasion de la mise en oeuvre
d'un système de gestion de transactions boursières, associant services
client de passage d'ordres et fonctions de gestion (back office). "Un développement,
faisant intervenir 14 personnes, et pour lequel l'exploitation d'un tel outil
facilitait grandement les choses", indique t-on chez BNP Paribas Securities
Services.
Reprenant certains éléments issus de SilverStream, ce socle basé
sur l'infrastructure Open Source Struts
est étendu par la suite à d'autres projets. Au fil des problématiques
et des besoins exprimés, son corpus de codes Java standardisés ne
cesse de s'enrichir. Pour l'heure, il compterait déjà une dizaine
de composants graphiques et une centaine de classes Java réexploitables,
couvrant à la foi la présentation (HTML et Swing) mais également
les couches applicatives et d'accès aux données.
"Cette plate-forme nous permet de mutualiser nos développements, insiste Pascal
Jarry. Globalement, elle contribue à augmenter notre productivité d'environ 20%."
Les performances seraient malgré tout assez diverses selon les types de
composants, les modules graphiques arrivant largement en tête (avec des taux estimés
à +50%) loin devant les briques touchant à la logique métier - qui,
par définition, se révèlent beaucoup plus difficiles à
normaliser. Au total, le responsable estime les économies réalisées
en termes de jours/hommes à plusieurs milliers.
Une démarche inspirée
de l'Open Source
Autre apport évoqué : une
gestion des compétences facilitée par la mise en oeuvre d'une base applicative
commune à tout projet, y compris d'ailleurs sur le terrain des processus
de maintenance. "Nous avons également amélioré la qualité
de nos applications, enchaîne Pascal Jarry, avant d'expliquer : Le projet
de framework repose sur une démarche interne, calquée sur le modèle
de l'Open Source, selon laquelle chacun de nos (180) développeurs participe
à l'enrichissement des bibliothèques de composants." Et les
éventuels bogues repérés sont immédiatement corrigés,
avant de donner lieu aux mises à jour qui s'imposent au sein de la plate-forme.
Réunissant
l'ensemble des chefs de projets de BNP Paribas Securities Services, des réunions
sont planifiées chaque mois pour faire le point sur les évolutions à apporter
à l'infrastructure en fonction des besoins du moment. "Une cellule transversale
conditionne la réussite d'une telle entreprise", assure Pascal Jarry. A cette
structure de coordination vient s'ajouter une démarche quotidienne de partage
de connaissances - mise en oeuvre par le biais d'un intranet collaboratif (couplant
listes de diffusion, documentation technique, etc.).
BNP Paribas Securities Services a par ailleurs
décidé courant 2002 de confier l'ensemble des droits de son framework au français
Ideo Technologies. Objectif affiché : se décharger d'une partie des
tâches de maintenance de l'outil. Depuis, l'établissement est client
d'Ideo et figure parmi les principaux contributeurs de ce dernier.
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