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Unix: de Multics à Linux 2.6, quarante ans d'histoire (1/2)
Linux a vu le jour en 91, mais Unix est né en 1969, à partir d'un projet lancé cinq ans plus tôt. De versions en versions, de branches en branches, retour sur une évolution complexe mais fondamentale. (Jeudi 5 février 2004)
              
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Histoire des Unices à Linux
Plus que jamais, Linux est sous les feux de la rampe : s'il en fallait une confirmation supplémentaire, 30% d'exposants supplémentaires sont venus grossir cette année les rangs du salon Solutions Linux, qui se tient actuellement à Paris (voir notre article).

Pour certains, cela peut paraître paradoxal, puisque si Linux n'est vraiment connu du grand public que depuis, disons, une petite poignée d'années au maximum, les principes qui sont au coeur du système sont les héritiers directs d'une histoire qui s'étale sur plus de quatre décennies. Cette histoire est celle des systèmes Unix.

Première partie
De Multics à BSD (1964-1978)

La date fondatrice est sans doute 1964. Cette année là, le MIT et les laboratoires Bell d'AT&T s'associent pour démarrer un projet baptisé MULTICS (MULTiplexed Information and Computing Service), combinant ordinateur et système d'exploitation, et qui doit répondre à deux besoins principaux :
- pouvoir être utilisé par plusieurs personnes à la fois : il doit donc s'agir d'un système d'exploitation "à temps partagé" (voir l'encadré) ;
- pouvoir en plus exécuter des calculs en tâche de fond.

Mais les développement traînent en longueur, et en 1969, cinq ans après le début du projet, les laboraroires Bell se retirent... Tandis que deux de leurs informaticiens, Ken Thompson et Dennis Ritchie, poursuivent sans l'appui de leur hiérarchie des travaux autour d'une sorte de MULTICS simplifié, baptisé UNICS (UNiplexed Information and Computing Services). La légende veut que le nom UNICS ait également été choisi pour sa similitude de prononciation, en anglais, avec le mot "eunuchs" (eunuque), UNICS étant une version "castrée" de MULTICS !

UNICS reprend les principes introduits par son prédécesseur (les notions de processus, d'arborescence de fichiers, d'interpréteur de lignes de commandes en tant qu'application parmi d'autres, etc.) et y ajoute une approche résolument modulaire ainsi qu'une forme simple de communication entre applications (les données en sortie de l'une peuvent être récupérées en entrée par une autre). Rapidement, après avoir été rebaptisé UNIX par Brian Kernighan, le système assorti de quelques utilitaires est développé dans une version stable (Unix Time-Sharing System Version 1) autour d'une machine DEC (Digital Equipment Corporation) appelée PDP 7. Nous sommes toujours en 1969.

Mais il manque un langage de programmation "haut niveau" à UNIX (qui dispose pour l'instant d'un assembleur, langage très "bas niveau"). Ken Thompson travaille à combler cette lacune à partir de 1970. Il pense d'abord à adapter le Fortran sur le PDP 7, puis crée finalement un langage de toutes pièces, appelée langage B, cette même année 70.
En 71, Unix connaît ses premiers succès en étant porté sur le PDP 11/20, l'un des mini-ordinateurs de la nouvelle gamme DEC, basé sur des processeurs 16 bits, et en permettant de faire tourner et d'utiliser au quotidien un formateur de texte. Bell est convaincu, et le développement peut se poursuivre pour aboutir, la même année, au Unix Time-Sharing System Version 2.

Suivra ensuite le langage C, adaptation du langage B (par Thompson & Ritchie), doté d'un compilateur efficace et d'une certaine souplesse lui permettant de gérer facilement le matériel, tout en pouvant être transposé relativement aisément sur d'autres machines. Dès 1973, le noyau du système UNIX soit entièrement réécrit en C. Nous en sommes alors à la version 4 du Unix Time-Sharing System.

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Cette même année, le code source d'Unix est (déjà !) distribué librement aux universités, ce qui explique en partie l'implantation de ce type de systèmes dans le milieu scientifique et universitaire. Et il faudra attendre 1976 pour que Unix Time-Sharing System (alors en version 6) soit commercialisé par AT&T. L'année suivante, plusieurs centaines de machines tournent sous Unix, donc beaucoup aux laboratoires Bell.

Mais à partir de 78 vont apparaître de nouveaux Unix, basés sur les sources d'Unix Time-Sharing System V6. Le premier d'entre eux étant réalisé au sein de l'université de Berkeley, tandis qu'en 1980, un certain Microsoft commercialise un Unix pour machines équipées de processeurs Intel (8086) et Motorala (68000), notamment. Il s'agit de Xenix OS.
Ce n'est que le début : les déclinaisons d'Unix peuvent désormais fleurir.

Deuxième partie

Avant Multics...
Unix (et son prédécesseur Multics) sont des systèmes d'exploitation dits "à temps partagé". En clair et pour présenter les choses de façon simple, il s'agit de permettre à plusieurs utilisateurs d'utiliser les ressources d'un même ordinateur, simultanément. Ce principe est mis en oeuvre pour la première fois en 1961, avec la démonstration faite par Fernando Corbato et Robert Fano du MIT, du système CTSS (Compatible Time Sharing System) qui sera utilisé en production (au MIT) de 63 à 73 et qui bénéficie, déjà, de la coopération des laboratoires Bell. Un autre projet, dirigé par John McCarthy, également du MIT, est initié en 61. Son nom : MAC pour Multi Access Computer). Plus tard, entre 62 et 64, John Kemeny et Tom Kurtz développement le système DTSS (Dartmouth Time Sharing System) au Darmouth College. DTSS permet à 32 personnes de se connecter simultanément sur une même machine, et sera utilisé pour donner des cours de langage BASIC aux étudiants). La suite de l'histoire démarre ensuite avec Multics à partir de 64...
[Jérôme Morlon, JDNet]
 
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