S'il avance vite, le projet
Galileo de mise en place d'un système de positionnement
terrestre sur l'Europe a encore quelques obstacles à
franchir
qui viennent de l'autre côté
de l'Atlantique. Dernier en date : le choix de l'UE de
modulation de fréquences qui, selon les Américains,
risquerait de créer des interférences avec
le réseau GPS.
Les négociations, qui durent depuis plusieurs mois
entre les représentants européens et américains,
n'ont pas encore abouti à un accord.
La modulation : un enjeu
de performance pour l'UE
Fin mai 2003, une étape symbolique mais essentielle avait été
franchie quand les Etats-Unis, avaient accepté l'idée du principe
d'interopérabilité entre les deux systèmes concurrents. Mais
aujourd'hui, alors que le projet avance à grand pas, l'armée américaine
soulève un problème de fréquences.
L'Union
européenne a en effet choisi la modulation Binary Offset Carrier 1.5 (BOC
1.5). Cette modulation est la plus performante du moment et les militaires américains
ont du mal à accepter d'être devancés en terme de technologie
par les européens.
Craignant
que BOC 1.5 cause des interférences avec son
programme 2007 de fréquences, l'armée
des Etats-Unis demande à l'UE de baisser la fréquence
de Galiléo à BOC 1.1. Or, cela reviendrait
à diminuer la performance et la précision
du système, ce qui n'est évidemment pas
à l'avantage de Galileo.
Cependant un accord devrait être possible dans les semaines qui viennent.
Pas à pas, le
projet se construit
Depuis le début du projet, l'armée américaine surveille de
très près l'émancipation satellitaire des pays européens
que représente Galiléo, concurrent de son GPS.
La
création d'un système équivalent, mais à usage civil,
en Europe va en effet mettre fin à son monopole et à sa maîtrise
d'un dispositif qui lui permet, notamment, de guider les missiles balistiques
à travers le vieux continent. Jusque là, seul le programme militaire
russe GLONASS pouvait s'y mesurer.
Pourtant confronté
à de nombreux obstacles, le projet de mise en place de satellites de géolocalisation
avance à grands pas, et le premier satellite devrait être en orbite
en 2005.
Après être
tombés d'accord sur les retombées commerciales du projet en mai
2003 (voir l'encadré ci-dessous), les quinze pays membres de l'Agence spatiale
européenne viennent enfin de choisir le consortium qui prendra en charge
le financement et la conception de deux projets d'installations au sol.
Eutelsat, Hispasat, Logica
CMG et AENA ont ainsi conjointement décroché ce contrat de concession
de 7,5 millions d'euros (voir
brève), et qui démarrera en 2006 pour une durée de 10
à 20 ans.
Galileo
en bref
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Les services
La
radio navigation par satellite permet au possesseur
d'un petit récepteur de connaître
sa position exacte grâce aux signaux émis
par des satellites. Le réseau Galileo couvrira
le monde entier et fournira aux civils, sociétés
et Etats européens tout un ensemble de
services :
- un service ouvert, gratuit, destiné à des applications grand public,
- un service de sauvegarde de la vie humaine
- un service commercial fourni contre paiement d'une redevance
- un service public réglementé, à accès contrôlé,
pour des applications du secteur public
- un service de recherche et de secours, coopératif entre l'Europe et le
reste du monde.
Des chiffres
Galileo reposera sur une constellation de trente
satellites en orbite à une altitude de
24 000 kms.
Le projet devrait créer
plus de 100 000 emplois et les services payants devraient générer
environ 10 millards d'euros par an.
La répartition de ces gains entre les 15 pays de l'ASE a été
fixée à 17,31% chacun pour la France, l'Allemagne, l'Italie et le
Royaume-Uni ; 10,14% pour l'Espagne ; 4,79% pour la Belgique ; 3,54% pour la Suisse
; 3,07% pour les Pays-Bas et 2,33% pour la Suède, pour ne citer qu'eux.
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