Après
trois mauvaises années et malgré le niveau
de saturation qu'a atteint le marché des mobiles,
les équipementiers en télécommunications
semblent tirer leur épingle du jeu. Les premiers
résultats affichés en ce début d'année
annoncent une reprise des investissements et des signatures
de contrats d'envergure.
Dans le secteur des services télécoms
le cabinet d'études IDC prévoit pour 2004
une hausse de 4,4% des investissements par rapport à
2003. Mieux, il envisage une croissance de 4,7% de l'activité
par an jusqu'en 2007, ce qui amènera le chiffre
d'affaires total du secteur à plus de 1 000 milliards
de dollars.
Prévision
d'une reprise annoncée ?
IDC
relativise cependant un tel chiffre en précisant
que le rythme de croissance va surtout dépendre
des offres proposées par les équipementiers
; ce sont en particulier les services autour de l'IP,
comme l'accès Internet haut débit et les
réseaux privés virtuels, qui vont stimuler
le marché.
Le marché de la voix a aussi un bel avenir devant
lui. Il va générer à lui seul les
deux tiers du chiffre d'affaires total des services
télécoms dans les trois ans qui viennent.
Autre
prévision, pour 2004, le marché des services
de transmission de données devraient croître
de 16% par rapport à 2003, progressant ensuite
de 15% par an. A 375 milliards de dollars, il représentera
ainsi plus d'un tiers du marché total, tiré
essentiellement par la demande des Etats-Unis et de
la zone Asie-Pacifique.
Du côté de la transmission de données
sans fil, la demande va évoluer de 30% par an
pour atteindre en 2007, 150 milliards de dollars de
chiffre d'affaires.
Enfin
dans le domaine des équipements télécoms,
les ventes vont évoluer de 6%, de 2003 à
2004, pour enregistrer plus de 52 milliards de dollars
de chiffre
et ensuite progresser de 8,9% jusqu'en
2007.
Une
reprise sujette aux investissements des opérateurs
Si les prévisions d'IDC s'appuyent sur le marché
actuel, sur les attentes des clients et sur l'évolution
des technologies, les résultats financiers des
équipementiers télécoms sont aussi
des indicateurs d'une reprise en gestation.
En
juin
2003, Nokia, Siemens, Cisco, Motorola, Alcatel,
Ericsson, Lucent, Nec, Nortel et Fujitsu étaient
les dix premiers équipementiers du monde classés
en terme de chiffre d'affaires. Un
survol des résultats de ces sociétés
suffit ainsi à prendre la température
du marché.
Alcatel se situe néanmoins à part. Le
groupe, malgré un redressement qui a vu son déficit
passer de 4 745 millions d'euros en 2002 à 1
944 million d'euros en 2003, connaît encore aujourd'hui
des difficultés à remonter la pente et
à faire face à la concurrence.
Le
finlandais Nokia a quant à lui annoncé
une très faible progression de son chiffre d'affaires
sur le quatrième trimestre 2003 (à 8,8
milliards d'euros) et mise sur une croissance de 10%
par an pour le marché de la téléphonie
mobile.
Outre-mer,
l'américain Cisco se targue en revanche d'avoir
dépassé les prévisions sur le dernier
trimestre, avec une croissance de 15% de son chiffre
d'affaires.
Quant
à Motorola, Lucent et Nortel, ils affichent tous
les trois des bénéfices qui ont plus que
doublé en un an, si l'on compare les quatrièmes
trimestres 2002 et 2003.
Les
équipementiers mondiaux semblent ainsi capter
la volonté des opérateurs en télécommunication
à reprendre progressivement les investissements...
après une série de mesures radicales de
réduction de coûts.
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