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 Tribune
RSSI et DSI encourent-ils des risques pénaux ?
par Isabelle Renard
Avocat associée, August & Debouzy
 
          
 

"Piété, propreté et ponctualité
font la force d'une bonne affaire"

Article 1 du règlement intérieur
de la Bonneterie de Chaumont, 1856

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Comme le temps passe ! A part la ponctualité, tout cela est devenu politiquement bien incorrect. De nos jours, les DSI qui sont à la tête du système d'information d'une bonne affaire se demandent s'ils peuvent ou non ouvrir les messages des salariés, et ils s'interrogent sur leur responsabilité pénale du fait d'un problème de sécurité du système d'information de leur entreprise.

La notion "d'homme raisonnable", à l'aune de laquelle les magistrats mesurent le comportement du particulier comme du professionnel, évolue avec son temps. Le problème, pour le DSI, c'est que le concept de DSI raisonabilus n'a pas encore émergé de façon très claire. Les règles de responsabilité de droit commun ne font pas toujours bon ménage avec le droit du travail, et le moins qu'on puisse dire est que les décisions des tribunaux en matière de surveillance des salariés, par exemple, manquent singulièrement de cohésion.

Les risques et conséquences juridiques associés à un défaut de sécurité du système d'information sont perçus par la plupart des professionnels de l'informatique et de la sécurité comme une jungle peu lisible, porteuse de contraintes diffuses et mal identifiées.

Nous avons souhaité, de façon très résumée, donner quelques clés de décodage à ceux qui sont inquiets au regard des risques qu'ils encourent. Dans un premier tableau, nous avons résumé la possibilité pour l'entreprise, le dirigeant, le DSI ou le "simple" salarié de voir sa responsabilité pénale ou civile engagée du fait d'un préjudice causé à un tiers au travers du système d'information de l'entreprise.

Dans un second temps, nous avons répertorié les cas les plus probables d'infractions pénales liées à l'utilisation du système d'information.

I - Les responsabilités encourues par l'entreprise, son dirigeant ou un salarié

Responsabilité civile
Responsabilité pénale
Entreprise
ar un tiers ayant subi un dommage, sur un fondement contractuel ou délictuel (si aucun contrat avec l'entreprise)
Oui, si prévue par le Code Pénal
Dirigeant Rare (faute de gestion) Oui, si la faute est commise personnellement par le dirigeant, ou par un préposé dans le cadre de son emploi
Dirigeant DSI Non, mais recours disciplinaire de l'employeur Oui :
- pour les fautes commises personnellement
- Et pour les fautes commises par un préposé si le DSI a une délégation de pouvoir valable
Salarié Non, mais recours disciplinaire de l'employeur Oui, pour les fautes commises personnellement

Ces principes généraux doivent bien entendu être replacés dans le contexte considéré , et peuvent soulever des difficultés d'application : une délégation de pouvoir n'est pas toujours valable, et il n'est parfois pas simple de déterminer si la faute commise par un employé se rattache ou non à son activité professionnelle. Ce qui est sûr est qu'il est indispensable de mettre au point et d'appliquer une charte informatique qui encadre avec précision l'utilisation des moyens informatiques de l'entreprise, selon des modalités qui permettent de l'opposer à tous les salariés (discussion collective, intégration au règlement intérieur).

II - Les principales infractions pénales en matière de système d'information
Chacune de ces infractions peut engager la responsabilité de l'entreprise, de son dirigeant, du responsable muni d'une délégation de pouvoir ou encore du salarié, selon les circonstances.

- Toutes infractions pénales commises par le salarié à partir de leur accès aux ressources informatiques de l'entreprise et au réseau (diffamation, fraude, escroquerie, etc …)
- L'atteinte à un "secret de fabrique", qui sanctionne les directeurs ou employés ayant révélé un secret ou un savoir-faire (art L152-7 du Code du travail).
- Les infractions à la législation sur les données nominatives. L'article 226-17 du Code Pénal prévoit des peines lourdes pour quiconque aura procédé ou de fait procéder à un traitement automatisé d'informations nominatives sans prendre toutes les précautions utiles pour préserver la sécurité de ces informations, et notamment empêcher qu'elles ne soient communiquées à des tiers non autorisés.
- La loi Godfrain du 5 janvier 1988, en cas d'intrusion non autorisée par un salarié de l'entreprise dans un autre système d'information à partir des moyens fournis par son employeur (Art 323-1 et suivants Nouveau Code Pénal).
-
La contrefaçon, en cas d'introduction dans l'entreprise sans autorisation d'éléments protégés par un droit de propriété intellectuelle (logiciels, logiciels libres si commercialisés en contravention de leur licence, textes et contenus, etc …).

En savoir plus

Tout métier comporte des risques, et ce d'autant plus que notre société se judiciarise beaucoup. Les nouveaux métiers comme ceux de DSI ou de RSSI n'y échappent pas ; simplement, comme les risques sont nouveaux, les repères sont encore un peu flous. Car c'est bien de "repère" qu'il s'agit, nul ne prétend que le zéro défaut existera jamais en matière d'informatique. Ce qui existe, c'est un comportement "raisonnable" et "diligent" compte tenu de l'organisation de l'entreprise et de l'état de l'art de la technique, et c'est au regard de ce modèle que les magistrats apprécieront, au cas par cas, la responsabilité éventuelle de ceux qui ont pour tâche de gérer le système d'information de l'entreprise.

Tribune publiée par Isabelle Renard le 03 mars 2004.

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