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Eolas, Caller-ID, Japon : les brevets au centre des préoccupations de Microsoft
Même si Microsoft vient de remporter une précieuse bataille dans l'affaire Eolas, les questions de brevets et de propriété intellectuelle continuent d'être omniprésentes dans la vie de l'éditeur.  (09/03/2004)
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Dossier Innovation & Propriété intellectuelle
La décision d'invalider un brevet deposé par la société Eolas vient d'être prise par l'organisme d'Etat américain d'enregistrement des brevets (US Patent and Trademark Office). Cela libère Microsoft d'un poids financier non négligeable, une condamnation de 521 millions de dollars ayant été décidée à son encontre en août dernier par la justice américaine dans l'affaire qui l'oppose à l'Université de Californie et à Eolas à propos de ce brevet (lire notre article).

Dans le même temps, la firme de Redmond se voit critiquée pour l'absence de transparence concernant les brevets qui entourent la technologie Caller-ID, destinée à sécuriser les échanges par courrier électronique et par là même contrer le spam.

Autre source de préoccupation pour l'éditeur, au Japon cette fois-ci où une enquête est menée par la commission antitrust nippone qui passe au crible les conditions d'attribution de licences Windows XP à certains assembleurs (en OEM ). Au coeur de cette enquête, entre autres, une clause stipulant que les assembleurs s'interdisent "d'engager des poursuites contre Microsoft s'ils découvent que ce dernier viole leurs droits de propriété intellectuelle".

Affaire Eolas : une première bataille gagnée
L'invalidation du brevet détenu par l'université de Californie - et licencié exclusivement à Eolas - est un fait plutôt rare. Depuis 1998, cette procédure n'a été réalisée avec succès que 151 fois, sur un total de quatre millions de brevets délivrés. Autant dire qu'il s'agit véritablement d'un événement exceptionnel, tout comme l'aurait été la condamnation de Microsoft par le Tribunal de Chicago à payer 521 millions de dollars et ses conséquences, à savoir la modification en profondeur de son navigateur Internet Explorer.

Le brevet détenu par Eolas concerne des mécanismes d'appel, au sein de documents interactifs, d'objets embarqués, comme par exemple des applets Java, des contrôles ActiveX ou des composants appartenant à des lecteurs multimédia ou Flash. Toute les pages HTML dans le monde auraient également dû être retouchées pour se conformer à cette nouvelle donne.

Dans cette invalidation, le W3C a joué un rôle central. Face à l'ampleur du problème soulevé par l'affaire Eolas, l'organisme de régulation avait saisi en octobre dernier l'US Patent and Trademark Office, lui demandant d'étudier de très près la pertinence du brevet appartenant à Eolas. Quelques mois auparavant, le W3C avait même modifié ses règles internes de fonctionnement pour se prémunir des brevets s'appliquant aux éléments composant l'architecture d'Internet (lire notre article).

Toujours est-il qu'Eolas dispose de deux mois pour faire appel de cette décision et que ses dirigeants se déclarent confiants quant à l'issue du procés, considérant cette décision de l'US Patent and Trademark Office comme une étape, obligatoire, mais contournable.

Caller ID : la tourmente dès le début ?
Une semaine seulement après avoir lancé à grands renforts de publicité sa technologie Caller-ID (lire notre article), Microsoft se voit d'entrée de jeu critiqué sur les brevets qu'il détient sur la technologie, mais surtout sur la manière dont il compte la diffuser. Ce sont en effet les licences accompagnant le produit qui sont sous les feux des projecteurs. Selon Eben Moglen, professeur de droit à la Faculté de droit de Columbia (New York) et avocat conseil de la Free Software Foundation (en lutte continuelle, il est vrai, avec Microsoft), les spécifications techniques publiées par Microsoft seraient notamment incompatibles avec la licence Open Source GPL.

Autre spécialiste à émettre des réserves sur la capacité de cette technologie à se répandre sans entrave auprès du plus grand nombre, John Levine, membre du groupe de recherche anti-spam de l'IETF (Internet Engineering Task Force), qui déclare que Microsoft n'a pas précisé sur quelle technologie ses brevets s'appliquaient. "La façon dont la licence est écrite ne permet pas de lire les intentions de [Microsoft]. Ils peuvent très bien la stopper à n'importe quel moment ou subitement dire qu'elle est liée à Windows", a t-il précisé à nos confrères de ComputerWorld.

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Dernier volet de l'actualité "brevets" de Microsoft : le Japon, où une clause des contrats signés avec les assembleurs locaux fait réagir les autorités nippones. Dans ces contrats - relatifs à l'attribution de licences Windows XP - figure en effet une clause interdisant auxdits assembleurs d'engager des poursuites contre Microsoft s'ils découvent que ce dernier viole leurs droits de propriété intellectuelle... ce qui est bien entendu jugé comme une pratique anti-concurrentielle et abusive par la Japan Fair Trade Commission (JFTC) qui a d'ailleurs effectué un "raid' dans les locaux de la filiale de Microsoft - située à Tokyo - il y a dix jours en y envoyant quelques uns de ses inspecteurs...
 
 
Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions
 
 
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