Dans une étude réalisée auprès de 42 opérateurs
téléphoniques dans le monde (téléphonie fixe, mobile
et câblo-opérateurs), le cabinet Deloitte estime que près
de 275 000 emplois vont être déplacés vers les pays dits offshore
dans l'industrie de la communication d'ici 2008 (lire notre
article du 29/03/2004). A titre de comparaison, le cabinet estime que
deux millions d'emplois offshore vont être créés sur la même
période dans le secteur des services financiers.
Mais
Deloitte rappelle que cinq scénarios peuvent être suivis pour atteindre
les bénéfices d'une activité offshore. La première
option est l'externalisation (outsourcing) proprement dite (appel . La deuxième
la création ou le rachat d'une entreprise dont le capital est maîtrisé
à 100%. Un partenariat (joint-venture) avec une entreprise locale peut
également être conclu (troisième possibilité).
L'avant-dernier scénario est l'offshore indirect qui signifie que l'entreprise
passe par un intermédiaire pour tirer profit de l'offshore. Pour des raisons
réglementaires, d'image ou en raison de pressions de l'opinion publique,
cette option est majoritairement choisie par les opérateurs interrogés
dans le cadre de cette étude. Enfin, les montages hybrides (turnkey
operations) consistent à déléguer dans un premier temps
les opérations à un prestataire pour, dans un second temps, récupérer
le contrôle de l'activité offshore et en tirer les bénéfices
à long terme.
Sept points
d'analyse
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Critère
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Commentaire
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" CT "
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Bénéfices à
court terme tirés de l'opération
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" LT "
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Bénéfices
à long terme tirés de l'opération
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" Rapidité "
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Rapidité d'obtention des
résultats
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" Flex. "
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Flexibilité
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" Contrôle "
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Niveau de contrôle sur les
opérations, sur le recrutement et le management
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" Local "
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Niveau des connaissances locales
requises
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" Sensible "
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Sensibilité à l'opinion
publique et/ou aux interdictions réglementaires
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Les cinq scénarios
de l'offshore
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Critère
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CT
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LT
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Rapidité
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Flex.
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Contrôle
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Local
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Sensible
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Outsourcing proprement dit
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*****
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**
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****
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****
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**
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*
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***
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Joint venture
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**
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***
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***
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*
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***
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***
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****
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Filiale à 100%
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*****
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*
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*
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*****
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*****
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*****
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Opération en deux
temps (hybride)
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**
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*****
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***
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****
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**
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*****
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Offshore indirect
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****
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*****
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*****
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*
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Source : Deloitte TMT, 2003
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Dans cette étude, Deloitte analyse également les principaux vecteurs
favorisant le déplacement de ces emplois. Les progrès des moyens
de communication facilitent tout d'abord une meilleure coordination des projets
sur de longues distances mais c'est avant tout les retours d'expériences
des pionniers de l'offshore qui incitent les entreprises à s'y lancer.
Le meilleur niveau de formation des populations "offshore", l'adoption
de plus en plus généralisée de l'anglais et les habitudes
prises dans le recrutement de ces personnels sont d'autres facteurs favorables.
L'étude met également en exergue les freins et risques potentiels
liés à cette décision qui, à 47%, revient au P-DG
de l'entreprise (suivi de près par le DSI : 35%). Les entreprises interrogées
identifient la perte de contrôle (42%) et la complexité opérationnelle
(24%) comme leurs principales craintes. Suivent ensuite les difficultés
liées à la langue (17%), les différences culturelles (11%)
mais aussi la résistance des clients, sans oublier les pressions émanant
de "syndicats, anti-mondialistes ou de certains hommes politiques".
L'Inde :
destination numéro un pour l'offshore |
Concernant le choix du pays, Deloitte dresse une série de critères
à prendre en considération : prix des salaires, inflation des salaires,
expérience de l'offshore, pratique de l'anglais, niveau de formation, infrastructure
technique, existence de flux commerciaux existants, taille des bassins d'emploi,
proximité avec un pays aux salaires élevés, stabilité
politique, maturité des lois en vigueur, contrôle financier, climat...
L'Inde est identifiée comme destination offshore favorite, en raison de
sa déjà grande expérience en la matière. Le Bangladesh,
Cuba, La Corée, la Malaisie, le Népal, le Sénégal,
Taiwan, la Thaïlande et le Vietnam sont, quant à eux, qualifiés
de pays "néophytes". Entre les deux se trouvent les "challengers"
: Canada, Chine, Israël, Mexique, Russie, Espagne, Afrique du Sud, Hongrie...
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