|
|
ACTEURS |
|
|
|
L'Europe informatique se fera aussi à 25 |
Avec l'intégration de dix nouveaux membres, l'Europe présente un visage disparate mais complémentaire. Focus sur les nouveaux acteurs de cet immense espace économique qui fait une large place au secteur IT.
(03/05/2004)
|
|
Parmi les prétendants au titre de membre de l'Union Européenne,
seuls deux pays devront patienter jusqu'en 2007 : la Bulgarie et la Roumanie.
Pour les dix autres, dont nous donnons les principales caractéristiques
ci-dessous, l'intégration est effective depuis le premier mai.
Présentant de fortes disparités de taille, de dynamisme, d'innovation,
de compétences, de spécificités industrielles ou de politiques
d'investissement dans les nouvelles technologies, les dix nouveaux entrants vont
agrandir une Europe informatique qui - à 15 - entretenait déjà
d'incessants échanges avec eux.
Avec des salaires moyens bien inférieurs à la moyenne de ceux des
quinze anciens membres, le phénomène de délocalisation déjà
engagé depuis de très nombreuses années se renforcera par
ailleurs très certainement.
Pologne
Cible de premier plan pour les investisseurs étrangers en Europe centrale, la
Pologne dispose d'une main d'oeuvre hautement qualifiée, notamment dans
le secteur IT. Le nombre moyen d'années d'études est en effet de 9,9 (8,75 pour
l'Union européenne). La participation de France Télécom dans le capital de l'opérateur
polonais TPSA place la France en première place des investisseurs IT dans
ce pays. Mais les voisins, et notamment l'Allemagne, sont très présents
: en septembre dernier, Deutsche Telekom a acquis pour 1,1 milliard d'euros 51%
de l'opérateur de téléphonie mobile PTC. Environ 10% de la
population est connectée à Internet (3,8 millions d'internautes)
et un million d'ordinateurs ont été vendus en 2003 sur le territoire.
Estonie
Possédant un taux de pénétration Internet de 30,7 % en
2003 - l'un des plus élevés des 10 nouveaux entrants -, l'Estonie
est parvenue après un plan pluriannuel en faveur du secteur high tech à
se mettre à niveau des pays les plus avancés de l'UE. Parfois qualifiée
de e-république, l'Estonie possède par exemple des institutions à
la pointe de la technologie, les déclarations d'impôts se faisant en ligne et
les informations destinées aux garde-frontières étant échangées
par Internet. Les écoles - suite au programme baptisé "le Bond
du Tigre" et lancé en 2000 - sont aujourd'hui toutes équipées
de connexions Internet.
Ayant très tôt libéralisé le marché des télécommunications
et soutenu l'innovation, ce petit pays multiethnique de 1,37 million d'habitants
est la figure de proue des pays Baltes.
Hongrie
Ayant entrepris depuis dix ans un train de réformes structurelles, la Hongrie
a désormais complètement effacé les traces de son appartenance
au bloc soviétique. Elle a par exemple lancé, en 1999, le programme
"Integrator" qui visait à faire collaborer les PME locales avec de
grands groupes internationaux, afin de développer compétitivité et innovation
dans le secteur IT, via des implantations d'unités de production.
Aujourd'hui, le secteur de l'industrie électronique tire la croissance du pays
vers le haut et quelques beaux fleurons de l'industrie logicielle, comme l'éditeur
Graphisoft (CAD pour les architectes) se distinguent à l'étranger.
Lettonie
L'un des plus bas taux de connexion à Internet parmi les nouveaux entrants.
La Lettonie redresse la barre depuis quelques années avec un dynamisme
retrouvé de son industrie IT et l'implantation de nombreuses sociétés
étrangères sur son territoire, attirées par la coût
peu élevé de la main d'oeuvre sur place (le salaire mensuel moyen
dépasse rarement les 300 euros).
Lituanie
Après des années difficiles, dont le point d'orgue a été
l'année 1999, la Lituanie connaît une forte croissance tirée par
les exportations. Les nouvelles technologies et le secteur IT n'y sont pas étrangers.
Le marché de la téléphonie fixe s'est ouvert à la concurrence l'an dernier, ce
qui attire les convoitises de nombreux groupes locaux ou étrangers, malgré
un équipement insuffisant.
République tchèque
Disposant d'une main-d'uvre qualifiée - héritée d'un long passé
industriel - la République tchèque a fait le pari des investissements étrangers
(soutenus par des incitations fortes distillées par l'agence tchèque
de promotion des investissements, la CzechInvest), des réformes et du développement
des nouvelles technologies. Pari réussi puisque la croissance a été
de 2,9% en 2003. La production d'équipements électroniques et informatiques
a représenté un peu moins de 12% du PIB industriel en 2002, de nombreux
acteurs comme Siemens ou Sagem (ce dernier y assemble ses téléphones
portables) ayant choisi le pays comme lieu de production.
Slovaquie
Avec 16 % de sa population active sans emploi, la Slovaquie propose aux entreprises
du monde entier des taux horaires particulièrement bas, de l'ordre de 3
euros (22 euros en moyenne dans l'Europe des 15), attirant de ce fait de nombreux
industriels, notamment automobiles. A noter que le marché des services de télécommunications
a été libéralisé dès 1998 (sauf pour les services voix), le monopole de
Slovak Telecom ayant expiré en 2002.
Slovénie
Avec un taux de pénétration Internet de 30%, la Slovénie
est un des pays les plus dynamiques parmi les nouveaux entrants. La France est
son troisième client et son quatrième fournisseur, notamment dans
le secteur de l'automobile. Très bien située, entre Autriche, Italie,
Hongrie et ex-pays yougoslaves, la Slovénie dispose d'une main-d'oeuvre
très qualifiée. Une vague de privatisation est en cours de préparation,
notamment dans les secteurs des telecoms, des transports, du gaz et de l'électricité.
La société Rexel, qui a repris Electronabava (équipement électrique
professionnel), y est implanté, entre autres sociétés françaises
(PSA, Renault, Lafarge, Société Générale...).
Chypre
Le produit intérieur brut (PIB) par habitant est le plus élevé des
nouveaux entrants. Véritable point de passage obligé du commerce,
Chypre possède des secteurs bancaire et telecom particulièrement
actifs. Le nord du pays est occupé par la Turquie. Même si la principale
industrie de l'île est le tourisme, Chypre est un porte d'entrée
pour les investissements à destination de la Russie. Sa population est
friande d'Internet (20% d'internautes). L'administration est en revanche sous
équipée informatiquement, ce qui peut représenter une opportunité
commerciale sur le territoire.
Malte
Troisième PIB des nouveaux entrants, Malte n'a pas à rougir de la
petite taille de son économie. Le tissu d'entreprises est constitué
de PME qui sont dans une large proportion orientées vers les services.
STMicroelectronics constitue la première entreprise de l'île. Un programme
de privatisations e st en cours, il concerne les télécommunications, l'énergie
et le port franc. Le secteur de l'équipement et des appareils de communication
est le plus important. |
|
|