TRIBUNE 
PAR JEAN-LOUIS BENARD
Portails d'entreprise : 5 tendances pour 2004
Si les entreprises ont peu à peu intégré les concepts amenés par le portail, leurs exigences toujours plus élevées ont obligé les acteurs à aller au-delà de ce qu'on annonçait l'année dernière comme les portails de "3ème génération".  (01/06/2004)
 
Président-fondateur, Brainsonic
 
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Brainsonic
On croyait le marché du portail stabilisé après la vague de fusions-acquisitions qui a secoué le secteur…Il n'en est rien. Si les entreprises ont peu à peu intégré les concepts amenés par le portail (point d'entrée unique, vue unifiée sur les informations et les applications, etc.), leurs exigences toujours plus élevées en termes de retour sur investissement et de gains tangibles de productivité ont obligé les différents acteurs du marché à aller au-delà de ce qu'on annonçait l'année dernière comme les portails de "3ème génération"…

Les entreprises ont intégré le fait que si les fonctionnalités proposées par le portail n'entraient pas dans le cadre de processus métier, le taux d'utilisation et surtout les gains de productivité tant souhaités ne seraient pas au rendez vous. Ainsi, le portail d'entreprise doit non seulement couvrir des besoins d'entreprise "self-service" (demandes de congés, notes de frais, etc.) mais surtout être un support naturel des processus de l'entreprise : fluidification des flux d'information structurée et non-structurée, accès facilité aux tableaux de bord, intégration des applications dans les processus, démocratisation du travail collaboratif. Ce virage métier pris par le portail n'est pas neutre. Il est à l'origine de plusieurs grandes tendances qui devraient se généraliser au cours des prochains mois….

1 - Prise en compte des outils quotidiens de l'utilisateur et de ses modes de travail
Parier sur le portail comme support des processus tout en ne proposant qu'une interface de type "navigateur web" est illusoire. Les collaborateurs de l'entreprise passent l'essentiel de leur temps sur des outils bureautiques…ou à faire du copier-coller entre outils bureautiques et applications métier. Une partie grandissante de ce travail est réalisée en mode déconnecté (compte-rendus rédigés dans les transports, etc.). La prise en compte de cette problématique déconnectée, mais surtout du fait que les outils bureautiques doivent au même titre que le navigateur web être une interface de dialogue avec le portail devient donc fondamentale. Microsoft, avec Office 2003, et IBM, avec ses solutions WorkPlace et sa très forte expérience du mode déconnecté (savoir-faire Lotus Notes) sont aujourd'hui bien positionnés pour répondre à ce besoin. L'un capitalise sur l'expérience utilisateur Office, l'autre introduit à l'opposé une solution conciliant le "zéro-déploiement" et les avantages du client riche.

2 - Passage du portail monolithique à un couple orchestrateur / framework
Pour épouser les processus métier de l'entreprise, le portail doit être capable de solliciter un ensemble de composantes (collaboratives, gestion de contenu, intégration d'applications, etc.) selon des orchestrations associées à chacun des processus. Ainsi, le portail d'entreprise doit s'appuyer sur un pivot, l'orchestrateur de processus, qui va faire appel à différentes briques connectables issues d'un framework. On passe d'une approche monolithique (des applications immuables mises à disposition au sein d'un réceptacle) à une approche très souple : le portail va implémenter des processus métier selon des scénarios qui auront leurs besoins applicatifs propres. L'orchestrateur est couplé à des fonctionnalités BAM (Business Activity Monitoring) qui permettent d'accéder à des indicateurs et des tableaux de bord sur l'activité métier. Les éditeurs passent donc d'une approche applicative par blocs à une approche framework applicatif ou "middleware" (IBM évoque par exemple la notion de "middleware collaboratif").

3 - L'approche framework introduit de nouvelles notions comme " l'application content "
Cette approche framework permet de faire appel à des "services" fournis par l'infrastructure de portail dans des contextes très variés. Ainsi les fonctionnalités de gestion de contenu (création de contenu, circuit d'approbation, séparation contenu/contenant, publication) pourront être sollicitées…par des applications. Exemple : les caractéristiques d'une fiche produit issue d'un référentiel métier pourront être enrichies en faisant appel à des services de gestion de contenu : c'est "l'application content". De même, les services de messagerie instantanée pourront être injectées dans les applications, pour, par exemple, vérifier la disponibilité on-line d'un acteur du processus et initier un dialogue synchrone.

4 - Les architectures orientées services (SOA) au secours du portail "framework"
L'approche "framework" où différents services applicatifs peuvent être sollicités dans des contextes différents, selon des processus orchestrés, milite naturellement pour des architectures techniques orientées services. Ces dernières permettent d'offrir un ensemble de services, à couplage faible, en s'affranchissant des problèmes liés à l'implémentation et à la localisation physique des services concernés. Une solution technique idéale pour adresser les besoins du portail. Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que les ténors du domaine, à commencer par IBM et Microsoft, aient fait des SOAs l'un de leurs chevaux de bataille.

5 - Portail stratégique versus portail tactique
Cette approche stratégique du portail, qui privilégie la mise en place d'un socle - qu'il soit appelé framework ou middleware - de services applicatifs demande à l'entreprise des investissements sensibles. Au-delà des investissements logiciels, elle exige un véritable travail d'analyse pour identifier les processus prioritaires à supporter par le portail, les "services" essentiels et leur périmètre fonctionnel, etc. Encore une fois le travail d'alignement des choix techniques avec les exigences et les priorités business est essentiel. Si le ROI est plus facilement quantifiable, il n'en reste pas moins que la tâche reste complexe. Cette complexité profite à un certain nombre de solutions de portail que nous appellerons "tactiques". Sans prétendre embrasser la vision globale que nous venons d'évoquer, elles adressent (comme les EAI tactiques) un champs plus restreint (portail orienté collaboratif, portail orienté contenu par exemple). A cet exercice, un certain nombre de solutions open source arrivent à tirer leur épingle du jeu.


Jean-Louis Bénard
Jean-Louis Bénard est diplômé de l'Ecole Centrale Paris, fondateur de la SSII F.R.A. puis directeur technique de Business Interactif, et a créé en 2003 la société Brainsonic. Il est également enseignant à l'Ecole Centrale, auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages, notamment "Portails d'Entreprise" aux éditions Hermes.
 

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