ACTEURS 
Marc Fleury, le visionnaire de l'Open Source
Le fondateur de JBoss - diplômé X et Normale Sup - incarne la nouvelle génération des acteurs de l'Open Source, ceux qui ont choisi de faire de leur passion leur métier.   (15/07/2004)
HIGH TECH

 Ces français d'influence
Diplômé de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole Normale Supérieure, Marc Fleury n'est âgé que de 36 ans. Pourtant, il possède déjà un riche parcours pavé d'expériences variées successivement acquises chez Sun, Telkel puis au sein de JBoss, la société qu'il a fondée en 2001 et qu'il dirige.

Son leitmotiv ? Tout simplement que l'on peut gagner sa vie autour d'un logiciel gratuit. "On peut voir l'Open Source comme un hobby, on peut décider d'y passer ses nuits. Je pense pour ma part qu'il est possible de générer du chiffre d'affaires autour d'un logiciel gratuit", déclare d'entrée de jeu le chef d'entreprise.

Même s'il n'écrit plus de code, il reste toujours très présent sur le plan technologique, participant activement aux spécifications techniques des produits que son entreprise met sur le marché. Il consacre par ailleurs une grande partie de son temps au recrutement et, bien entendu, au management, même si, depuis la levée de fonds de 10 millions de dollars réalisée en février dernier, il a pu se reposer sur un management expérimenté venu lui prêter main forte.

"Mon rôle est de trouver les bons éléments, de détecter le talent où il se trouve, que ce soit en Grèce, en Ukraine ou en Finlande. Cela implique de travailler avec ces personnes à distance. Tous les employés se voient par ailleurs attribuer des stock-options", précise Marc Fleury.

"Au niveau management, je me cherche encore un peu"
Tout comme Bernard Lang (lire l'interview du 08/07/2004), Marc Fleury n'est pas un adepte des relations hiérarchiques. "Au niveau management, je me cherche encore un peu. Chez nous, les hiérarchies sont assez plates. Je préfère concentrer mes efforts sur le partage d'une même vision. Même si nous ne sommes pas dans les mêmes bureaux, nous disons tous la même chose, ce qui fait dire à certains que nous sommes une secte ! Quand vous travaillez avec des gens individuellement très bons, la motivation est préférable à la supervision", explique le fondateur de JBoss.

Et Marc Fleury de reconnaître qu'il y a encore un an, il était "une vraie boule de nerfs paranoïaque". Maintenant, il délègue beaucoup, se jugeant même parfois trop "zen". Mais il est conscient que cette prise de distance fait partie intégrante de sa fonction au sein de l'entreprise.

Comment cet habitué des séjours et expériences professionnelles outre-Atlantique voit-il la France et son industrie IT ? "Il y a de nombreux logiciels créés en France, beaucoup en Open Source, grâce notamment à l'INRIA et au consortium ObjectWeb. De plus, en Europe, de vraies réflexions stratégiques sont en cours au sein des agences gouvernementales pour se diriger vers l'Open Source", note-t-il satisfait. L'actualité semble lui donner raison puisque la direction générale des impôts (DGI) vient d'accorder sa confiance à JBoss (lire l'article du 13/07/2004).

Une nouvelle génération d'acteurs Open Source
Sur les brevets logiciels, le créateur d'entreprise n'a en revanche pas d'opinion arrêtée, oscillant entre protection de l'innovation - le brevet favorisant le retour sur investissement grâce à un monopole d'exploitation - et spécificité des logiciels : "un logiciel est le plus souvent issu d'une communauté qui fait avancer l'état de l'art peu à peu, comme un arbre qui grandit. Si vous coupez des branches, il faut faire attention aux abus... et à l'ignorance de ceux qui délivrent les brevets".

Sous quelle forme Marc Fleury estime-t-il dès lors exercer son influence au sein du petit monde IT ? Tout d'abord en représentant une nouvelle génération d'acteurs Open Source qui ont choisi un modèle économique visant à gagner de l'argent autour de ce type de logiciels. En faisant parler de soi également, malgré la petite taille de la société, les médias ayant joué un rôle déterminant dans la notoriété de JBoss.

"A partir du moment où nous avons communiqué sur notre plan de compensation généreux, des gens se sont retournés contre nous. Nous avons par ailleurs plus de visibilité que notre taille ne le mérite. Nous sommes minuscules mais notre impact sur le marché a été disproportionné. BEA réagit à nous, Sun fait appel à nous pour la standardisation de ses spécifications, même Steve Ballmer parle de JBoss !", conclut Marc Fleury.

Le précédent portrait : Bernard Lang
:: La semaine prochaine : Joël De Rosnay

 

Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions
 
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