Cachelogic commercialise des logiciels de suivi du
trafic IP. La société a réalisée une étude relative aux logiciels
d'échange d'informations (peer-to-peer) sur Internet.
Afin de recueillir les informations voulues, l'entreprise a
mis en place son propre outil de mesure sur six hubs Internet
en Europe, Asie et en Amérique, de janvier à
juin 2004.
Le premier constat est que le dernier kilomètre de ligne raccordant
l'internaute au Web est occupé - en moyenne - à 80% par des transactions
issues de logiciels P2P. Le plus populaire de ces logiciels
est devenu au fil des mois BitTorrent qui remplace progressivement
le "célèbre" Kazaa dans le cur des internautes. BitTorrent gère en effet plus efficacement les fichiers que Kazaa, augmentant ainsi les sources
disponibles et donc la vitesse de téléchargement.
En
juin 2004, sur le hub américain, 66% du trafic concernait
des requêtes peer-to-peer, 11% des requêtes HTTP et 22% des
requêtes diverses incluant les échanges FTP et les courriers électroniques.
En 30 jours, cela représente 3,5 millions d'accès par des
adresses IP uniques, avec des transferts équivalents entre le
téléchargement (download) et l'envoi de données (upload).
Pourtant, les connexions ADSL ont un débit dit asymétrique,
ce qui signifie que le débit descendant est plus important
que le débit montant.
Du coup, l'infrastructure des fournisseurs d'accès Internet
est mise à rude épreuve en bout de ligne. Cet état de fait
trouve sa cause dans l'architecture distribuée des logiciels
d'échanges, souligne Cachelogic. En étudiant l'un d'entre eux, Gnutella, il
s'est aperçu de nombreux dysfonctionnements. Par exemple,
70% des utilisateurs n'ont pas de fichiers à partager. Lors
d'une recherche d'hôtes pour télécharger un fichier, le logiciel
de peer-to-peer scanne donc plus des deux tiers du réseau inutilement.
Si l'on ajoute les fréquentes déconnexions des utilisateurs, le logiciel
finit par passer plus de temps à chercher qu'à télécharger.
Dans ces circonstances, le volume total du trafic prend des
proportions hors normes. En un jour, Gnutella génère à lui
seul 11 Terrabits de flux soit 11 000 Gigabits par jour. En
comparaison, un site marchand comme Fnac.com, l'un des plus
gros sites marchands français ne dépasse pas les 100 Gigabits
par mois.
Le peer-to-peer est véritablement le casse tête du moment
aussi bien pour l'industrie du disque, les associations de
consommateurs ou le gouvernement. Au milieu de ces conflits
d'intérêts, les fournisseurs d'accès doivent gérer ce réseau
aux proportions gigantesques et donc coûteux, tout en laissant
le maximum de liberté à leurs clients.
Les prochaines directives signées avec les associations du
disque, de l'industrie et du cinéma devrait éclaircir ce point.
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