ACTEURS
Jacques Sauret, le "Monsieur Internet" du service public
Directeur de l'Agence pour le Développement de l'Administration Electronique, Jacques Sauret collabore aux différents projets de l'Etat autour des nouvelles technologies, après avoir participé au lancement de la carte Sesam Vitale.  (12/08/2004)
HIGH TECH

 Ces français d'influence
Directeur de l'ADAE, l'agence pour le développement de l'administration électronique, Jacques Sauret s'est retrouvé par hasard au sein de la fonction publique. De formation initiale vétérinaire - il a même enseigné à l'école nationale de vétérinaire de Maison-Alfort - il passe et réussit en 1993 le concours à l'ENA, suivant l'exemple d'un de ses amis. "Plus que la rémunération, je m'intéressais à l'utilité générale, je voulais être utile à la collectivité" précise-t-il.

C'est ainsi qu'il entre d'abord à la division de l'informatique et des nouvelles technologies de la Direction Générale de la Sécurité Sociale."J'y ai notamment mis en place le dispositif de la carte Sesam Vitale dont j'ai rédigé les textes fondateurs". A partir de mars 2000 et jusqu'en 2003 il rejoint et dirige le groupement d'intérêt public MDS (Modernisation des Déclarations Sociales) et en mai 2003 il est nommé à la direction de l'ADAE.

Cette agence créée en févier 2003 par Jean-Pierre Raffarin à la suite de l'ATICA voulue par Lionel Jospin, se veut un pôle de "consultation, de concertation et d'impulsion" comme l'expliquait Jacques Sauret en septembre 2003 (lire l'article du 11 septembre 2003). "On évoque souvent la notion de pilote, qui me semble inappropriée. Nous n'avons pas l'ambition de nous substituer aux services des ministères et des administrations. La problématique est d'éviter de lancer des projets et des dépenses qui doublonneraient. Pourquoi ne pas mutualiser les efforts en se mettant d'accord sur un certain nombre de référentiels de nature technique, organisationnelle et méthodologique ?"

L'ADAE a quatre principaux objectifs : améliorer les services publics à destination de l'usager en réalisant des gains de productivité et en rationalisant les coûts, favoriser, coordonner et suivre le développement de l'administration électronique et des systèmes d'information au sein de l'administration, proposer au Premier Ministre des standards visant à créer de l'interopérabilité au sein des administrations et rendre un avis sur les actions à mener et enfin assurer la représentation au niveau international.

"L'ADAE fonctionne un peu comme une start-up administrative"

"L'ADAE fonctionne un peu comme une start-up administrative" explique son directeur. "Notre fonctionnement ressemble à une pyramide inversée, ce sont les chefs de projets qui vont piloter et gérer les différentes missions en cours. Mon rôle est plus en soutien, je les aide par exemple dans la gestion des problèmes qu'ils peuvent rencontrer qu'ils soient juridiques, financiers ou autres, je m'occupe du benchmark et leur apporte le recul nécessaire sur les sujets. Nous discutons aussi ensemble des orientations des projets."

Pour mener à bien sa mission, Jacques Sauret est en relation régulière avec des acteurs du gouvernement ou du secteur technologique. "J'ai des réunions quotidiennes avec le cabinet Renaud Dutreil - Woerth, j'ai également un point mensuel d'une heure ou deux avec le cabinet du Premier Ministre et avec le secrétariat général du gouvernement. C'est l'occasion d'aborder plusieurs points comme l'actualité sur les projets ou leur pilotage. Au sein de l'ADAE, nous avons aussi des discussions régulières avec des industriels, le conseil général des technologies de l'information, le Syntec, le Cigref, le Medef, les associations d'usagers, la CNIL, les banques ou les syndicats… Nous souhaitons qu'il y ait une concertation dès le départ sur les projets et obtenir un consensus maximal auprès des différents acteurs."

L'ADAE a une quarantaine de projets en cours que ce soit le changement unique d'adresse, le travail sur le système d'information des ressources humaines de l'Etat, ou la dématérialisation des marchés publics...

"L'Open Source peut aider des sociétés à reprendre pied dans le monde de l'édition"

Pour Jacques Sauret, l'Open Source et la voix sur IP sont les principales priorités. "Notre objectif est de minimiser le coût du parc PC de l'Etat. Nous attendons actuellement une proposition de Microsoft. Selon cette proposition, nous verrons si la migration de notre parc vers l'Open Source sera partielle ou totale. Il est encore difficile de savoir quelles seront la vitesse et l'ampleur de ce projet mais on se prépare déjà à la migration vers le logiciel libre. Des évaluations de différents outils du marché de l'Open Source on déjà été testées dans plusieurs ministères. Il s'agit surtout d'éviter les dépendances et d'engager une véritable concurrence. Pour ce qui est de la voix sur IP, l'objectif est de faire passer toutes les communications fixes intra états sur IP. On ne souhaite pas refaire l'infrastructure téléphonique, on va vérifier l'état des PABX, ceux capables d'assurer un service IP. Pour nos projets, la phrase essentielle à retenir c'est 'on essaie de ne pas refaire ce qui a été fait et de faire ensemble ce qui n'existe pas'."

Jacques Sauret est partisan de l'Open Source : il considère que ce mode de distribution peut permettre aux éditeurs nationaux ou européens de se développer plus facilement. "La France n'a pas d'éditeurs importants nationalement mais elle a de bonnes SSII. Mon opinion personnelle, qui n'engage donc que moi, est que la philosophie Open Source peut être une opportunité pour des sociétés nationales ou européennes, elle peut les aider à reprendre pied dans le monde de l'édition. L'Open Source pourrait permettre la mise en place de standards via l'ensemble des ressources mises en commun, sans passer par les brevets. Ainsi, alors qu'aujourd'hui un éditeur est obligé de partir de zéro, s'il y a par exemple des briques applicatives minimales développées en Open Source, chacun pourrait les réutiliser. Mais il est sur que cela aurait des conséquences sur le modèle économique de Microsoft."

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Lucide, Jacques Sauret reconnaît que "l'ADAE participe à donner une visibilité, le secteur public peut avoir un effet d'impulsion et donc une influence non négligeable. Mais c'est le gouvernement qui va décider. Selon ses besoins nous allons faire des préconisations, lui apporter des informations, l'instruire sur le sujet et parfois essayer de le convaincre quand nous pensons que certaines solutions sont les meilleures. La décision reste de nature politique et elle va se traduire par des moyens financiers et organisationnels comme cela a été le cas récemment avec les objectifs de rationalisation des coûts de l'administration."

Le précédent portrait : Daniel Dardailler :: La semaine prochaine : Bernard Liautaud

 
 
Laëtitia BARDOUL, JDN Solutions
 
 
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