HP vient de signer un accord avec Intel prévoyant le co-développement
d'une nouvelle infrastructure pour le réseau Internet baptisée
Planet-lab.org. Elle doit permettre à terme de créer autour
du réseau IP, un ensemble de services Web aujourd'hui techniquement
impossible.
"Nous nous approchons de certaines limites architecturales",
expliquait Patrick Gelsinger, directeur technique d'Intel
lors d'une conférence donnée à l'Intel Developer Forum, la
réunion semestrielle du groupe. Et la technologie du réseau
des réseaux, mise au point durant les années 70 doit par conséquent
évoluer.
Durant
son discours, M. Gelsinger évoquait donc plusieurs fonctionnalités
propres à Planet-Lab telles la création d'une couche de sécurité,
la gestion des réseaux en grille (grid computing) ou des fonctions
d'allocation de la bande passante. L'idée sous jacente serait
d'accroître la performance et la disponibilité du système
Internet actuel et de permettre une optimisation des flux
de données notamment sur les nouveaux services Internet comme
la vidéo en ligne ou la téléphonie IP.
Afin d'atteindre cet objectif ambitieux, la nouvelle infrastructure
physique du réseau Planet-Lab s'appuie sur l'Internet2, le
réseau nouvelle génération au débit largement supérieur à
celui de l'Internet actuel. En parallèle, sa couche réseau
sera dotée de fonctions IPv6, la nouvelle norme d'adressage
sur Internet venue remplacer l'IPv4.
Lancé en 2002 à l'initiative d'Intel, le projet a séduit
près de 150 clients dont des universités, des laboratoires
de recherche et plusieurs groupes industriels. A l'origine
du projet, ce réseau était constitué de 101 nuds ou relais.
Deux ans plus tard, il en compte désormais 429 répartis sur
181 sites à travers plus de 20 pays.
Chaque
serveur du Web intègrerait alors une puce Intel |
Avec la signature d'HP, Intel se dote de son premier partenaire
industriel pour le développement de nouveaux services Web.
NEC, AT&T, France Telecom et Google contribuent déjà au projet
mais uniquement via des apports financiers. Malgré ces signatures,
la faiblesse de la demande en services Web a jusqu'ici limitée
l'adoption de cette nouvelle architecture.
Le service de télévision publique aux Etats-Unis pourrait
changer la donne puisqu'il a récemment déclaré qu'un accord
pourrait avoir lieu avec Intel et HP dans le but de développer
de futurs services pour la télévision numérique haute définition
(HDTV). Mais ce nouvel Internet ne séduit pas tout le monde
puisqu'il signifie un monopole d'Intel sur les processeurs
des serveurs de ce nouvel Internet.
M. Gelsinger a d'ailleurs indiqué : "Si le Web parvient à
(gérer) 100 milliards d'appareils connectés, notre objectif
est d'avoir une pièce d'Intel à l'intérieur de chacun d'entre
eux". Ses concurrents préfèrent déjà une évolution de l'infrastructure
Internet au projet Planet-Lab.
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