C'est sans doute une nouvelle étape dans le développement des réseaux peer-to-peer appliqués au monde de la mobilité. En lien avec l'Université de Budapest (Hongrie), le département de R&D de Nokia, numéro un mondial du marché des téléphones portables, a mis en place une plate-forme pilote exploitant cette méthode de communication. Un projet dont l'objectif est d'aboutir à une offre commerciale à court terme.
Conçue pour les modèles Nokia 6600, la technologie en question exploite le protocole GPRS et active un dispositif de grappe de terminaux afin d'orchestrer les échanges de données. Elle se limite pour l'heure au support de documents texte et image. Mais l'équipe en charge du projet a d'ores et déjà indiqué que les prochaines versions devraient s'étendre à d'autres types de fichier, la vidéo notamment.
Reste que Nokia n'est pas vraiment le premier à se positionner sur ce terrain. Microsoft a déjà lancé une initiative dans ce domaine, autour de la plate-forme mobile multimédia Smartphone. En France, la société Ipracom propose depuis déjà plusieurs années un serveur de peer-to-peer mobile. Une application qui est notamment exploitée par Bouygues Télécom pour délivrer des services collaboratifs à destination de ses clients professionnels.
Sur le papier, la solution d'Ipracom (IpraCool) affiche en outre des performances fonctionnelles bien supérieures à celles de l'environnement expérimental de Nokia... Egalement optimisée pour GPRS, elle permet de manipuler des données plus variées (images, messages graphiques, e-mails, formulaires, jeux) dans des formats divers (comme Word, Excel ou Powerpoint).
Une mise à niveau de l'infrastructure nécessaire |
En attendant, le développement d'applicatifs de ce type implique idéalement une mise à niveau des systèmes et réseaux des opérateurs, aussi bien que des terminaux.
Aux côtés d'un redimensionnement en termes de capacités (débit, mémoire, etc.), il est également crucial de migrer les infrastructures IP existantes vers la version 6 du protocole du même nom (IPv6) - ce qui permettra à chaque appareil connecté d'être doté de sa propre adresse.
Des mesures qui, au total, permettront d'optimiser les communications réalisées.
Les acteurs du secteur ont donc du pain sur la planche. Pour sa part, Nokia entend également oeuvrer à l'interopérabilité des réseaux mobiles avec les services peer-to-peer traditionnels, tels que Gnutella. Un projet qui devrait passer par l'implémentation de standards communs aux opérateurs des deux mondes (fixes et mobiles). |