Cinq entreprises participaient, la semaine dernière, à une table ronde du CXP Forum consacrée au choix et à la mise en oeuvre d'un ERP : Canal Plus, la Mutuelle Medicis, la MGEN (lire son retour d'expérience), Ingérop (services en génie civil) et Hédiard (épicerie fine).
De ces 5 retours d'expérience ressortent 5 méthodologies différentes, 5 façons d'envisager le choix d'un ERP, propres aux caractéristiques internes des entreprises, à leurs expériences passées et aux compétences disponibles sur le moment. Mais un point commun : les éditeurs parfois qualifiés de "petits" tiennent souvent la dragée haute aux plus grands !
De l'aveu même d'un de ses chefs de projets - Gilles Mercier - Canal Plus a opté en 1996 pour la solution de reporting Harry Software de façon "bon enfant et peu structurée". La chaîne à péage avait en effet - dans un premier temps - fait appel à l'un des concurrents de Harry Software, Business Objects, avec lequel une maquette avait été construite pour 6 millions d'abonnés, sur un mainframe.
"La maquette a été un échec, l'écueil étant la gestion des volumes. IBM nous a contactés et nous a présenté un petit éditeur, Harry Software, qui nous a proposé une maquette en 3 semaines, simplement administrable", ajoute Gilles Mercier. Depuis 1996, d'autres composants ont été déployés, sur d'autres infocentres (notamment sur celui de Studio Canal).
| Une couverture fonctionnelle aussi proche que possible des exigences du cahier des charges |
Au sein de la Mutuelle Medicis (ex "Organic complémentaire"), les choses se sont déroulées bien différemment. Fin 2002, en raison de la loi Fillon qui oblige les organismes de sécurité sociale à basculer vers le statut de mutuelle, la direction entreprend un schéma directeur complet dans le but de respecter les délais qui s'annoncent serrés pour ce changement qui doit intervenir avant le premier janvier 2004.
"Nous avons dû respecter les règles des marchés publics pour les 5 lots pour lesquels nous souhaitions trouver un fournisseur. Pour chaque lot, 5 candidats étaient gardés en short list. Le lot comptabilité a été attribué à Cegid, en mai 2003, cette solution se rapprochant le plus des exigences du cahier des charges de par sa couverture fonctionnelle", précise Christophe Cuvelier, directeur général adjoint de la Mutuelle Medicis.
Dans une autre mutuelle - la MGEN - c'est la participation à un salon spécialisé et l'achat d'une étude fonctionnelle du CXP qui contribueront au choix de Qualiac, un des critères de choix ayant par ailleurs été de travailler avec un petit éditeur, à l'écoute de son client. Les visites chez les éditeurs et leurs clients ont également joué un grand rôle dans la sélection finale.
| Un groupe de travail de 17 personnes constitué" |
Chez Ingérop, société de services en génie civil, le choix de la solution a été accompagné par KPMG. Le logiciel comptable précédent tournait sous Cobol et ne disposait pas de base de données ; le remplacement a eu lieu en février 2003. L'expression des besoins a été rédigée par KPMG, 10 éditeurs ont été présélectionnés et un groupe de travail de 17 personnes constitué, ce dernier regroupant des comptables, des contrôleurs de gestion, des directeurs opérationnels, des responsables qualité et informatiques.
"Dans une première short list de 6 éditeurs, nous avons noté chaque solution en fonction de son prix, de sa couverture fonctionnelle, des contraintes sur le réseau et des attentes des services comptables. Pour les 2 éditeurs restant, nous leur avons demandé une maquette. Au final, c'est Agresso qui a été choisi", note Bertrand Monnier, responsable audit et qualité chez Ingérop.
Enfin, dernier retour d'expérience, celui de la société Hédiard qui a retenu, en 1999, J.D. Edwards dans le but d'informatiser tous ses services et qui est passée par deux SSII successives pour son intégration.
"L'intégration a été confiée à la SSII Focal qui a malheureusement monté l'ERP à l'envers. En 2002, à mon arrivée, quand nous avons voulu sortir le bilan, nous nous sommes fait aider par des consultants externes et nous avons découvert des horreurs comptables : 800 lots n'étaient pas comptabilisés et des milliers de lignes d'écriture n'étaient pas passées", déclare Robert Herrera, directeur comptable et informatique chez Hédiard. En avril 2003, un contrat d'infogérance pour la maintenance et la remise à plat de J.D. Edwards a été signé avec Capgemini pour repartir du bon pied. |
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