BILAN 2004 
Les SSII retrouvent confiance et ambitions
Dans un contexte de stabilisation de la guerre des prix et d'apurement progressif de leurs comptes, les SSII ont vécu 2004 avec un certain optimisme, malgré des contrats encore trop hésitants et partiels à leur goût.   (22/12/2004)
Bilan 2004 Sommaire
Au travers de la vingtaine d'interviews de SSII que nous avons réalisées en 2004 se dégage une tendance de fond : les SSII vont mieux ! Ayant assaini pour la plupart leurs finances, elles annoncent fièrement leurs ambitions, tant en termes de chiffres d'affaires prévisionnels que de rachats potentiels.

"Notre ambition est d'atteindre le milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2007", déclare ainsi Jean-Claude Boutin, directeur général de Sopra Group qui, cette année, a absorbé Valoris. Selon lui, 2 ou 3 acquisitions supplémentaires suffiront à atteindre l'objectif fixé. Bernard Nivollet, président d'Unisys France, lui emboîte le pas : "nous voulons doubler notre chiffre d'affaires en 3 ans. [...] En nous appuyant tout d'abord sur de la croissance organique autour des axes services et BPO, notamment dans le domaine des paiements. Et sur un axe potentiellement de croissance externe, qui s'articulera sur des stratégies visant à renforcer nos points forts", précise-t-il.

A situation financière saine, volonté de croissance externe plus forte
Stanislas de Bentzmann, coprésident du directoire de Devoteam, affiche des ambitions du même ordre : "nous avons retrouvé une situation financière plutôt saine, avec une trésorerie de quelque 20 millions d'euros. Partant de là, nous nous lançons à nouveau dans une stratégie de croissance externe. Des discussions sont actuellement en cours avec certaines sociétés". Jean-François Gautier, président du directoire d'Aedian, suit la même voie : "notre politique de développement sectoriel passe par la croissance externe".

L'arrêt de la guerre des prix a sans doute contribué à redonner du baume au coeur aux sociétés de service, même si aucune franche remontée n'est pour le moment à signaler, sauf peut-être sur certains profils devenus particulièrement rares. "La pression sur les prix, déjà forte en 2003, se maintient, mais nous rencontrons les premières limites à ce niveau, les clients se rendant bien compte qu'il est impossible de faire baisser indéfiniment les prix sans que cela n'impacte la qualité du travail effectué", note Christian Poyau, P-DG de Micropole Univers, qui prévoit par ailleurs que la concentration du secteur est loin d'être terminée : "dans les quelques années à venir, ne resteront que les petits acteurs et les grandes sociétés de services".

Bertrand Ducurtil, directeur général de Neurones, confirme cette tendance tarifaire : "les prix mettront plusieurs années à remonter, il ne faut donc s'attendre à des améliorations de marge que très progressivement et s'adapter en conséquence". De même pour Dominique Lapère, directeur général en charge des services chez Ares : "il y a stabilisation des prix. Après avoir fortement négocié les prix, les directions des achats ont pris un gros pouvoir, nous restons donc sur des tarifs bas".

Banque, assurance, administration et secteur public en tête des secteurs les plus porteurs
Alors, puisque la santé des SSII va un peu mieux, quels sont les secteurs d'activités qui leur permettent de retrouver une certaine forme d'optimisme ? Sans conteste, les secteurs de la banque et de l'assurance arrivent parmi les plus dynamiques, suivis de près par l'administration et le secteur public. "Ce sont des secteurs comme la banque ou l'assurance qui confirment la reprise de la demande", affirme Bernard Razaghi, président de Net2S. Le contexte politique et les évolutions réglementaires voient en effet l'adoption de nouvelles normes (loi NRE, Bâle II, IFRS...) qui tirent la demande du secteur vers le haut.

Pour quels types de prestations et de projets ? Des projets d'externalisation tout d'abord : "de plus en plus, nous voyons apparaître des réflexions ou des modélisations sur tout ou partie des services des entreprises françaises, sans toutefois que de grands contrats d'externalisation globale aient eu lieu cette année", assure Thierry Siouffi, P-DG France et Luxembourg de LogicaCMG.

Philippe Roncati
, directeur général adjoint de CS Communication & Systèmes, ajoute : "les décideurs informatiques ont tiré les enseignements de l'externalisation complète des systèmes d'informations. [...] Dès lors, les entreprises recherchent beaucoup plus des opérateurs de services capables de prendre en charge une partie de leur maîtrise d'œuvre, sans pour autant externaliser leur infrastructure informatique".

Autre secteur actif : la mise en place de nouvelles politiques de sécurité
Même réalisme chez Arche Group Omnetica : "les domaines porteurs touchent la sécurité des systèmes d'information ainsi que l'optimisation et l'administration des réseaux. Comme le sans fil se généralise, nous menons de plus en plus des réflexions autour de la sécurité de ce type de réseaux. Mais comme la croissance du sans fil reste stable, nous n'avons pas connu d'explosion de ce type de projets", précise Paul Molinier, P-DG du groupe.

Pascal Imbert, président de Solucom, voit de son côté les contrats en rénovation de réseaux télécoms mondiaux se multiplier, du fait des opérations de fusion-acquisition opérées ces dernières années (Elf, Arcelor...). "Un autre domaine assez actif est celui de la mise en place de nouvelles politiques de sécurité", ajoute-t-il.

Les projets de BI ne sont pas en reste, loin de là, les outils analytiques ayant joué à plein - lors de ces trois dernières années difficiles - leur rôle pour atteindre les objectifs de rationalisation des coûts fixés par les directions générales. "Malgré tout, on est encore loin d'un marché entièrement équipé. Les grands comptes ayant connu des fusions présentent notamment des besoins importants. Ces groupes doivent en effet remettre à plat leur environnement de BI pour disposer d'indicateurs en provenance de l'ensemble de leurs entités", relativise Eric Cohen, P-DG de Keyrus.

L'offshore : encore balbutiant. Plutôt le nearshore
Pour faire baisser coûte que coûte les prix des projets, certaines SSII ont pris le pari non pas de l'offshore - encore balbutiant en France - mais du nearshore. "Le nearshore correspond bien à la problématique de clients qui ont des équipes multinationales. [...] Cela permet une diminution des coûts de 35 à 50% par rapport aux pays d'Europe du nord", annonce Vincent Billiet, directeur du développement de Teamlog.

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Le mot de la fin - teinté d'une note d'optimisme - revient à Eric Auvray, directeur général d'IBM Global Services et IBM France : "les entreprises sont passées d'une période - de 2000 à 2003 - de réduction des coûts et de remise à plat des fondamentaux à une recherche d'outils de croissance, pour dynamiser leur activité et être là où l'action se passe !".
Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions
 
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