L'Intel Developer Forum (IDF) qui s'est tenu cette année à San
Francisco du 1er au 3 mars était également l'occasion pour les
participants d'afficher leurs nouveautés. Le secteur du stockage
y a été notamment à l'affiche par l'intermédiaire de Seagate
mais aussi de Promise Technology. Le premier démontrant le fonctionnement
d'une nouvelle norme de stockage externe sur disque, l'eSATA,
tandis que le second présentait de nouveaux contrôleurs SATA
RAID.
L'eSATA a été conçu uniquement pour la communication externe.
Dérivé du SATA 2 à 3Gbits/s, l'eSATA se présente comme une alternative
aux systèmes de stockage sur disque USB ou FireWire. Il autorise
ainsi un taux de transfert de 111,3 Mo/s, là où les systèmes
USB et FireWire plafonnent à 40 Mo/s. Un câble rond blindé de
deux mètres a été spécifiquement mis au point afin de renforcer
la connectique standard des disques SATA.
Mais
contrairement aux liaisons USB autoalimentées, les disques durs
eSATA imposent l'usage d'une alimentation externe propre. L'eSATA
et ses dérivées sont annoncés pour la fin de l'année 2005. Chez
Promise Technology, la nouveauté présentée à l'IDF ciblait également
les PME. La société y a fait la démonstration d'un système de
stockage externe et de contrôleurs de disques capables de supporter
huit lecteurs SATA 2 à 3 Gbits/s en RAID 6.
Le RAID 6 apporte aux sociétés les performances du RAID 5 auquel
vient s'ajouter une protection contre une défaillance simultanée
de deux disques durs grâce aux bits de parité. Le moteur RAID
développé par la société Promise, sera intégré à cette occasion
dans les prochaines puces d'accélérations entrées-sorties d'Intel
(lire l'article
du 23/02/2005) ainsi que dans la technologie Xscale du fondeur.
Ces annonces confirment la position du SATA comme une alternative
sérieuse à l'interface SCSI.
Le
SATA confirme son succès comme alternative au SCSI |
Autre événement du stockage attendu pour 2005 mais cette
fois-ci du coté des grands comptes, la généralisation des
équipements Fiber Channel 4 Gbits.
Lancés en novembre 2004
par Brocade, les premiers équipements arrivent aujourd'hui
sur le marché par le biais d'accords avec des industriels
comme SGI, EMC, Agilent, IBM, Samsung ou Toshiba. Les baies
de stockage et les premières bandes 4 Gbits sont également
planifiées pour le courant de l'année.
"Il y a deux ans et demi, j'aurais déclaré que la prochaine
étape du Fiber Channel serait le 10 Gigabits. Mais il s'est
avéré que ces débits étaient au dessus des besoins des clients
et posait des problèmes de compatibilités avec le Fiber Channel
1 et 2 Gigabits", affirme Bruno Guiet, architecte SAN chez
Brocade. Construit sur la structure de l'Ethernet 10 Gigabits,
le Fiber Channel oblige en effet les entreprises à s'équiper
de ponts supplémentaires pour réutiliser leurs connexions
1 ou 2 Gigabits.
Le 4 Gigabits Fiber Channel au contraire s'intègre sans rustine
dans l'infrastructure existante pour un coût équivalent aux
solutions 2 Gigabits. "Cette stagnation du prix a été rendue
possible en minimisant les composants nécessaires. Auparavant,
un équipement 32 ports 2 Gigabits comptait 8 puces principales
et 32 puces supplémentaires par ports. Désormais une seule
puce gère l'ensemble", ajoute Bruno Guiet.
"Il
est rare que des entreprises utilisent l'intégralité
de leurs liens 2 Gbits." - Brocade |
Avec un prix inférieur aux solutions 10 Gigabits,
le 4 Gbits se présente même comme une alternative possible
par l'intermédiaire de la méthode de trunking
(ou aggrégation de liens). Il s'agit de réunir
plusieurs liens 4 Gbits pour n'en faire qu'un seul dont le
débit sera la somme des précédents.
Mais de tels débits
ne concernent que peu de sociétés. "Déjà le
8 Gigabits implique une grosse remise en cause de la chaîne
I/O. Aujourd'hui, entre un serveur et un switch il est rare
que des entreprises utilisent l'intégralité
de la bande passante à 2 Gigabits. En revanche les
liens entre commutateurs atteignent ce niveau de débits. Ce
qui crée le plus de trafic, c'est les bandes de sauvegarde",
explique Bruno Guiet.
Plutôt que de migrer l'ensemble de l'infrastructure, le 4
Gigabits Fiber Channel propose aux directions informatiques
de soulager l'engorgement du cur de leur réseau de stockage.
Des débits dont profiteront les applications de virtualisation
serveurs comme Xen ou VMWare.
"La virtualisation nécessite
l'hébergement de plusieurs OS sur un serveur, ce qui veut
dire que le lien entre le serveur et le switch devra être
aussi plus robuste", note l'architecte de Brocade. Pour le
constructeur, la prochaine génération de produits Fiber Channel,
le 8 Gigabits, est planifiée pour 2007.
|