Où en est aujourd'hui le mesh networking en France
? Ces réseaux Wi-Fi aux capacités d'extension
auto-adaptatives se sont-ils développés ? Des
avancées significatives ont-elles été réalisées
? Existe-t-il des déploiements concrets sur le territoire
?
Force est de constater que la réponse à cette
dernière question est, pour l'heure, plutôt négative,
même si quelques frémissements se font sentir du
côté de la DATAR (Délégation à l'aménagement du
territoire et à l'action régionale) qui pousse certaines expérimentations,
notamment du côté du département de la Manche
ou de la région picarde.
Contrairement à un réseau WiFi qui nécessite
une reconnexion à chaque fois que l'utilisateur sort
de la portée du hotspot, le mesh networking
assure le relai entre deux bornes de manière transparente
pour l'utilisateur.
"Les
trois applications possibles du mesh networking sont
les réseaux de capteurs, la communication domestique
et les applications à l'échelle d'une ville.
Pour ces dernières, cela signifie qu'un maire - ou
un nouvel entrant du marché des télécoms
- peut déployer des réseaux Wi-Fi maillés
sans difficulté. Nous fournissons les points d'accès,
ce sont des boîtiers tout en un adaptés à
des déploiements extérieurs", explique
Ron Sege, P-DG de la société Tropos Networks,
spécialisée dans les réseaux Mesh.
L'envol de la technologie et de ses déploiements est
surtout visible outre-Atlantique. Sur les 150 clients que
possède Tropos Networks dans le monde, la majorité
d'entre eux se trouve aux Etats-Unis. Et les déclinaisons
sont très variées : de la police municipale
aux pompiers, en passant par les sociétés de
distribution d'eau ou d'électricité, l'inspection
des bâtiments publics ou bien encore les services d'urgence.
La municipalité de San Mateo (Californie) a ainsi choisi
de se doter d'un tel réseau Wi-Fi maillé pour
ses agents de police. Environ 35 routeurs MetroMesh de Tropos
Networks ont été installés sur les lampadaires
de la ville, permettant aux forces de l'ordre - qu'elles soient
en voiture (via leur ordinateur portable), à
pied ou en vélo (via leur PDA) de disposer d'une
connexion allant de 1 à 5 Mbits/s partout dans la ville.
Gestion assistée du trafic routier et accès
à certaines bases de données sont désormais
le lot quotidien des 110 agents de la ville.
"Les
réseaux Mesh commencent à gêner les opérateurs télécoms
traditionnels"
(Ron Sege) |
"Les réseaux Mesh commencent à gêner
les opérateurs télécoms traditionnels car
des offres d'accès à Internet peuvent également
être créées pour les habitants des villes
concernées. Ces dernières disposent en effet généralement
d'un surplus de débit. Les débits disponibles
sont alors en moyenne de 1 Mbits/s, ce qui situe les prix des
abonnements à 15 ou 16 dollars par mois", complète
Ron Sege.
Mais le mesh networking est-il la panacée à
tous les maux de la fracture numérique ? "En tant
qu'opérateur, je n'utilise pas le mesh car c'est
une technologie liée à une vision de la ville
américaine. Dans le 13e arrondissement de Paris, il
y a des tours, des zones pavillonnaires et des immeubles haussmaniens.
La topologie est donc très différente. De plus,
il n'y a pas de normalisation actuellement", note Rafi
Haladjian, fondateur d'Ozone, opérateur Wi-Fi (lire
l'interview
du 25/10/2004).
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