ACTEURS 
Sommaire Acteurs
Eric Mahé (Sun Microsystems) : "Il existe une certaine forme d'impérialisme de la GPL"
Le responsable des nouvelles technologies de Sun commente les récentes déclarations de son Président, Jonathan Schwartz, au sujet de la GPL, et prone la diversité des licences utilisées dans les projets Open Source.  (11/05/2005)
  En savoir plus
Dossier Logiciels libres / Open source
JDN Solutions. Comment Sun se positionne-t-il aujourd'hui vis-à-vis de la licence GPL ?
Eric Mahé. Cette licence est à la source de l'ensemble des autres licences Open Source qui existent aujourd'hui. Il s'agit donc d'une bonne initiative de Monsieur Richard Stallman (lire l'interview du 27/05/2003).

Rappelons également que Sun a activement participé au phénomène de l'Open Source avec Apache, Open Office, Gnome, etc. Quel que soit le mode de licence choisi, Sun a été un très grand contributeur, avec quelque 10 millions de lignes de codes données.

Et donc, compte tenu de la montée en charge de ce mode de distribution, nous nous sommes dit que l'idée de mettre une partie de notre technologie en Open Source et de créer une communauté était bonne, avec la transparence et la lisibilité que cela apporte, sur la propriété intellectuelle, la sécurité, etc. Cela ne nous pose aucun problème.

Le premier projet à démarrer selon ce mode de fonctionnement a été Open Office, en novembre 2000, suite au rachat par Sun de Star Division, en septembre 1999. Nous en sommes au 5e anniversaire de ce projet - en licence LGPL - avec le succès qu'on lui connaît.

Quel est le sens des déclarations de votre président, Jonathan Schwartz, au sujet de la GPL ?
Dans l'inconscient populaire du libre, tout ce qui n'est pas GPL n'est pas Open Source"
Le message de Jonathan Schwartz est de demander pourquoi faire de la GPL la seule licence de référence, la seule qui soit digne de ce nom dans l'Open Source ?

Car dans l'inconscient populaire du libre, tout ce qui n'est pas GPL n'est pas Open Source. Il existe une certaine forme d'impérialisme de la GPL.

Le site Opensource.org, qui certifie les licences via le label OSI - Open Source Initiative -, dit quelles licences sont acceptables, c'est-à-dire conformes avec l'esprit de l'Open Source. Il en existe aujourd'hui pas moins de 150, autres que la GPL. En France, on a d'ailleurs vu l'initiative du CEA, du CNRS et de l'INRIA donner naissance à la licence CECILL (lire l'interview du 08/07/2004). Et il y a un certain nombre d'autres initiatives similaires qui visent à compléter la GPL.

Dans ce cadre là, nous estimons qu'un certain nombre de projets qui ne trouvent pas les éléments nécessaires pour fonctionner selon le mode qui leur permet d'atteindre leurs objectifs peuvent adopter une autre licence que la GPL. C'est le cas par exemple d'Open Solaris, qui est sous licence CDDL (lire l'article du 24/01/2005), cette licence étant une évolution de la licence Mozilla.

Quelles sont les principales caractéristiques de la CDDL ?
La CDDL autorise chacune des parties à conserver les modifications qu'elle ferait autour du code. Elle permet à Sun de pouvoir, de manière collective, rassembler les modifications effectuées et d'en faire une version officielle. Donc d'avoir un processus de gouvernance. C'est un système d'exploitation, avec un périmètre défini par un board élu.

Doit-on se plier à l'esprit de départ de la GPL ? Je pense que chacun doit pouvoir trouver ce qu'il recherche"
Je ne connais pas de projet Open Source avec gouvernance sous forme de board qui tourne sous GPL. Quand on est dans une démarche de communauté avec une optique de gouvernance - c'est-à-dire avec un board élu, un board qui fait référence - la licence CDDL est adaptée. Alors que la GPL, elle, est autogérée.

Comme je viens de le dire, la CDDL permet à chacune des parties de conserver les modifications faites autour du code. Comme beaucoup de licences validées par le site Opensource.org, la CDDL n'oblige donc pas à reverser le code, comme le prévoit la GPL. Qui a la vérité sur ce point ? Doit-on se plier à l'esprit de départ ? Je pense que chacun doit pouvoir trouver ce qu'il recherche.

Prenez Firefox, par exemple. Qui, selon vous, décide de la version 1.0.3 ? Mozilla est une fondation, où IBM et SUN notamment participent et fournissent des fonds, et c'est un comité technique qui décide de la mise à disposition de telle ou telle version. Ce mode de fonctionnement est très largement diffusé.

  En savoir plus
Dossier Logiciels libres / Open source
Prenez également les projets Apache, Eclipse ou encore Netbeans : ils existent tous avec des modes de fonctionnement très diversifiés. C'est pour cela que nous estimons qu'il est nécessaire que la communauté Open Source se donne les moyens d'évoluer. Cela passe notamment par les licences.
 
 
Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters