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Scansoft croque Nuance pour 221 millions de dollars |
Rivaux mais complémentaires sur les technologies de la parole, les deux sociétés accouchent d'un nouveau groupe totalisant plus de 300 millions de dollars de chiffres d'affaires.
(11/05/2005) |
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Scansoft et Nuance, deux sociétés spécialisées dans les technologies
vocales, ont annoncé leur fusion - par échanges
d'actions - pour un montant total estimé à 221
millions de dollars. La nouvelle société, qui prendra le nom de Nuance,
revendique plus de 3 000 installations effectuées et l'automatisation
de plus de 7 milliards d'appels par an.
"Nuance était notre concurrent principal aux Etats-Unis dans
le domaine des solutions vocales basées sur les serveurs,
notamment sur le secteur des télécoms. Il vient renforcer
notre base de clients aux Etats-Unis, sur quelques marchés
en Europe et en Asie avec une forte présence en Chine", déclare
Peter Hauser, président de Scansoft Europe.
Toutes
deux positionnées sur le marché de la reconnaissance vocale,
les deux entreprises espèrent beaucoup de cette fusion qui
doit permettre de mutualiser les hommes, les clients mais
aussi les technologies. Et l'enjeu sera de taille pour le
nouveau groupe qui accouche d'un bilan financier instable.
En effet, chez Nuance le premier trimestre 2005 se traduit
par un perte nette de 4,6 millions de dollars, soit une détérioration
de la profitabilité de l'entreprise qui réalisait une perte
nette de 2,6 millions de dollars un an plus tôt. Parallèlement, son chiffre d'affaires régresse de 12,7 millions
de dollars à 11,8 millions de dollars.
La tendance s'inverse
chez Scansoft. L'éditeur totalise un chiffre d'affaires de
53,1 millions de dollars, en hausse de 24% par rapport à la
même période un an plus tôt (42,8 millions de dollars). Son
résultat net demeure négatif même s'il suit la hausse du chiffre
d'affaires, passant de - 2,8 millions de dollars à - 1 million
de dollars en douze mois.
La
fusion devrait être conclue au mois de septembre |
Scansoft génère ce trimestre un excédent de trésorerie de
près de 10 millions de dollars. La réunion des deux groupes
portera la trésorerie à 80 millions de dollars.
Les modalités de la transaction prévoient d'offrir 0,77 action
Scansoft par titre aux actionnaires de Nuance. Chaque part
sera ainsi valorisé à 4,46 dollars, valeur de clôture du titre
à la bourse vendredi 6 mai. La fusion, encore soumise à la
validation des actionnaires des deux sociétés, devrait en
principe être conclue au mois de septembre.
Selon les estimations des dirigeants, la transaction pourrait
générer des économies annuelles comprises entre 20 et 25 millions
de dollars. Le résultat fiscal 2006 du nouveau groupe devrait
dépasser les 315 millions de dollars. Paul Ricci devient le
nouveau président du conseil d'administration et P-DG. Deux
anciens dirigeants de Nuance dont Chuch Berger, ancien P-DG,
rejoignent le comité de direction de Scansoft.
"Les économies seront réalisées surtout en coupant les frais
d'infrastructure. Nuance dispose déjà de bureaux où nous avons
nos propres installations. Ensuite, la baisse des charges
passe par une réduction des frais administratifs et si possible
sur la technologie. Je pense qu'il est possible de conserver
l'ensemble des collaborateurs", ajoute Peter Hauser.
Les
gammes de produits seront à terme réunies
en une |
Dans un premier temps, les gammes de produits seront maintenues
de même que le support client. A terme, les deux technologies
doivent être réunies au sein d'une offre unique. Après la
crise de la fin des années 1990, peu nombreux sont les acteurs
des technologies de la parole encore existant aujourd'hui
(lire l'article
du 12/04/2005).
"Nous allons préparer une société musclée face à deux concurrents
possibles : Microsoft et IBM. Les deux ont réalisé des programmes
d'investissements aux Etats-Unis. Dans deux ans, nous les
verrons sûrement en Europe. Nous disposons désormais de plus
de 450 brevets sur les technologies de la parole. Lorsque
Microsoft et IBM auront besoin de développer des applications,
il leur faudra ces brevets ce qui induit un partenariat",
explique Peter Hauser.
Les secteurs les plus actifs en matière de reconnaissance
vocale au cours des cinq prochaines années, selon l'éditeur,
devraient être le médical, les banques, la téléphonie mobile,
l'automobile et l'automation (réservation de chambres d'hôtels
ou de billets d'avion par exemple). |
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