29/03/2011
SAS pour Serial Attached SCSI
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Nouvelle interface de stockage, le SAS vient renouveller une interface SCSI parallèle en lui transposant le modèle série de son cousin SATA. A la clé, des débits de l'ordre de 300 Mo/s non partagés. |
Qu'est ce que le SAS ?
Le SAS signifie Serial Attached SCSI (SAS). Il vient remplacer le bus SCSI
actuel et dépasse ses limites en termes de performances, en y apportant
le mode de transmission de données en série de l'interface SATA.
Jusqu'à présent, le marché des interfaces de disques était partagé entre deux
mondes : la norme ATA qui équipe majoritairement les postes de travail en
raison de son coût peu élevé, et le SCSI, très présent dans le monde serveur
car plus rapide et plus performant dans les applications multi-utilisateurs
ou la gestion RAID de disques. Ces deux interfaces, nées dans les années 80,
reposent sur un mode de transmission parallèle, c'est-à-dire un large
câble aux embranchements multiples sur lequel se connectent un ou plusieurs
matériels.
En quoi le mode parallèle est-il limité ?
Jusqu'à présent, le mode parallèle a toujours permis de suivre les besoins
croissants en matière de vitesse de transfert. Mais les vitesses actuelles
(640 Mo/s) entraînent des restrictions en matière de longueur de câble. Ces
restrictions visent à limiter les interférences et parasites transitant à
partir des différents matériels connectés sur le câble.
Le mode de transmission série, utilisé à l'origine pour relier les périphériques
lents (clavier, souris) à l'unité centrale, gagne ces dernières années en
puissance. L'USB - mais aussi le Fiber Channel - illustrent cette montée en
puissance du mode série avec des débits qui montent désormais jusqu'à 400
Mo/s.
Quel
est l'intérêt de la technologie SAS ?
Le SAS offre un taux de transfert de 3 Gbits/s, légèrement supérieur à l'Ultra
320 SCSI qui plafonne aujourd'hui à 2,56 Gbits/s. Mais, surtout, les débits
fournis par le SAS sont exclusifs. Ainsi, chaque disque dispose d'un débit
de 3 Gbits/s, contrairement au SCSI parallèle où la bande passante de 2,56
Gbits/s est répartie entre tous les périphériques du contrôleur.
Par ailleurs, le SCSI parallèle limitait les connexions à 15 disques par contrôleurs
contre 128 disques par connexion pour le SAS.
Faudra-t-il changer de matériel ?
Non, la rétro-compatibilité avec le matériel SCSI a été assurée, de même que
le SAS pourra fonctionner avec des disques SATA si les deux interfaces cohabitent
dans une même grappe de stockage.
Les connecteurs, mais aussi les câbles d'interfaces, sont communs entre les
disques SAS et SATA, ce qui permettra aux administrateurs d'utiliser leurs
câbles indifféremment pour l'une ou l'autre de ces technologies.
Qui a défini cette nouvelle norme et qui va l'adopter ?
Les grandes lignes de cette nouvelle norme ont été fixées par la SCSI Trade
Association, organisme chargé de la promotion de l'interface SCSI. Les premiers
produits compatibles SAS sont attendus pour la fin de l'année 2005 en France
mais leur généralisation ne devrait se faire qu'à partir de l'année 2007.
En effet, les constructeurs de serveurs prévoient d'introduire le SAS en standard
à partir de 2006. Dans le monde, les principaux acteurs du stockage (Hitachi,
Seagate, Adaptec, Fujitsu, LSI, Maxtor
) viennent de lancer les premiers produits
compatibles SAS.
Quel futur pour le SAS ?
A l'horizon 2006-2007, une évolution du SAS devrait amener ces débits près
des 6 Gbits/s, puis à 12 Gbits/s vers 2009-2010. Cette évolution s'accompagne
d'une migration des disques du format actuel de 3,5 pouces vers 2,5 pouces
et d'une évolution de la vitesse de rotation des bras du disque à 15 000 tours
par minute contre 10 000 tours aujourd'hui.
Ce standard devra trouver sa place entre les technologies SATA et SATA II
- qui affichent des prix très bas - et le Fiber Channel, prédominant dans
les réseaux de stockage (NAS) mais au prix élevé.
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