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Le projet de carte d'identité électronique mis à mal |
Le Forum des Droits sur Internet appelle le gouvernement à revoir son projet, tandis que six associations de défense de la vie privée ont lancé une pétition pour enterrer la proposition du gouvernement.
(23/06/2005) |
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Les réflexions citoyennes sur le projet de carte d'identité
électronique du gouvernement ont abouti ces derniers jours à
une véritable levée de boucliers. Six associations ont lancé
une pétition mardi 21 juin, pour un retrait total du projet
dans lesquels sont présents la ligue des droits de l'homme (LDH),
le syndicat de la magistrature (SM) et le syndicats des avocats
de France (SAF).
La carte nationale d'identité électronique (CNIE) est un
projet né en France en 2003. Elle fait suite au passeport
électronique fortement réclamée par les Etats-Unis
qui souhaite le rendre obligatoire dans les aéroports. Après
les attentats du 11 septembre, l'identification biométrique
est mise en avant pour lutter face au terrorisme, renforcer
la lutte contre la fraude d'identité et la lutte contre l'immigration
illégale. La date butoir pour s'y conformer a été
fixée au 26 octobre 2006, toutefois ce délai a été
déjà par deux fois repoussé.
En
France, le gouvernement souhaite mettre en place ce système
à partir de 2007. Mais selon le Forum des Droits sur Internet
(FDI), le "ministère doit revoir le projet afin de répondre
à celles-ci [de fortes réticences sur certains points], s'il
souhaite poursuivre son déploiement dans un climat de consensus".
Pourtant, d'après l'enquête Ipsos réalisé par le FDI, 74%
des 950 français sondés y sont favorables.
Mais avant tout lancement, le FDI appelle à une clarification
du discours de l'Etat. D'abord sur la clarification des besoins,
car selon Isabelle Falque-Pierrotin, présidente du Forum :
"les arguments avancés par le ministère de l'intérieur (
)
n'ont pas convaincu". Il est ainsi reproché au projet de ne
pas chiffrer précisément le coût actuel de la fraude d'identité.
"La
préoccupation numéro 1, c'est la vie privée" |
Autre élément qui effraie, le rapprochement entre le paiement
sur Internet et la carte nationale d'identité électronique,
où l'hypothèse d'un flicage a été évoquée.
"La préoccupation
numéro 1, c'est la préoccupation relative à la vie privée",
résume Isabelle Falque-Pierrotin. Le ministère de l'Intérieur
a déclaré qu'aucune donnée relative à la vie privée ne figurerait
sur la CNIE et que seuls les policiers, gendarmes et douaniers
auront accès au fichier d'empreintes digitales.
L'usage de données biométriques (iris, empreinte digitale,
)
et de certificats électroniques n'est pas jugé suffisamment
fiable et sécurisé par les Français et la question du coût
de la mise en place d'une CNIE a été évoquée.
Face à cela,
le FDI recommande de séparer le projet de passeport électronique
de la carte d'identité électronique, de chiffre la fraude
à l'identité et de mettre la CNIE sous le contrôle de la Commission
Nationale Informatique et Libertés (CNIL).
Selon le projet actuel, la lecture de la carte se fera sans
contact avec un lecteur, par l'intermédiaire d'une puce à
radiofréquence comme dans le cas de la carte Navigo utilisée
par la RATP et la SNCF. La CNIE sera composée des empreintes
digitales des deux index de la personne, d'une photo numérisée
et d'une signature électronique. |
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