Les systèmes Linux s'avèrent en moyenne 40% moins chers que
leurs homologues Windows, un ratio qui grimpe à 54% lorsque
l'on compare un environnement Linux et Sun Solaris. C'est ce qu'affirme
l'étude menée par le cabinet Robert Frances
Group (RFG).
Sponsorisée par IBM, l'étude compare le coût total
de possession (TCO) sur trois ans d'un serveur d'applications
J2EE sous Linux, Windows et Solaris auprès d'une vingtaine d'entreprises
de plus de 250 salariés.
Pour chacun des systèmes, quatre grands domaines ont été
passés à la loupe, notamment les coûts d'acquisitions matériels,
les coûts de maintenance et de licences logicielles, le support
éditeur et les frais de personnel s'y rapportant, et le
support du serveur d'applications et les frais d'administrations
liés. Dans trois de ces 4 domaines, le choix de Linux s'avère
le moins coûteux sur 3 ans, distançant de manière très nette
ses concurrents.
Sur
le premier critère, purement matériel, les résultats se montrent
surprenants. Linux ne représente qu'un coût d'acquisition de
13 191 dollars en moyenne, soit deux fois moins qu'une
machine Solaris Sparc (26 816 dollars) et 10 000 dollars
de moins qu'un serveur d'application J2EE sous Windows (23 242
dollars). Selon le cabinet d'études RFG, cette différence s'explique
par une meilleure utilisation des ressources sous Linux. L'étude ne prend toutefois pas en compte sur ce point le matériel
rattaché à l'unité de calcul, c'est-à-dire les switchs, pare-feu
ou réseaux de stockage reliés au serveur.
Sur l'aspect logiciel
- auquel s'ajoute les frais de maintenance -, la comparaison entre
les 3 systèmes marque une différence encore plus nette.
Sur 3 ans, le coût moyen par unité de calcul se situe à
6 424 dollars à l'année pour Linux, soit 19 272 dollars
au total. Solaris atteint 51 102 dollars au bout de 3
ans et Windows 35 278 dollars.
La
maturité de Linux sur des serveurs Java pourrait
encore faire baisser le TCO |
Troisième critère : les frais de support liés au système d'exploitation. Il se montre encore une fois favorable à Linux, devant Solaris
et Windows. Attention cependant, la valeur du travail est évaluée
sur la base d'un salaire commun aux trois environnements, basé
sur la moyenne nationale. Pour le cabinet d'études RFG, ces
résultats montrent donc qu'un environnement Linux nécessite
moins de personnel par machine pour être entretenu qu'un système
Windows ou Solaris.
Le coût d'un administrateur Linux, Windows ou Solaris, qui varie
selon la région et les disponibilités en main d'uvre, pourrait
donc faire fortement varier le TCO mesuré ici. La plupart des
serveurs d'applications évalués comportaient entre 1 et 4 processeurs
par serveur.
Dernier domaine où, cette fois, Linux figure bon dernier :
les frais d'administration et de support liés aux serveurs
d'applications. Sur 3 ans, le coût d'un environnement Linux
revient près de 2 fois plus cher que Windows et Solaris, les frais étant évalués à 4 137 dollars par unité de calcul,
contre 2 541 et 2 470 dollars respectivement. La raison
de cette différence s'explique selon RFG par une meilleure maturité
des environnements concurrents sous langage Java, ce qui se traduit
par du temps gagné en administration. Cette donnée pourrait
donc évoluer à l'avenir.
L'institut rappelle par ailleurs que le calcul du TCO n'est
pas figé dans le temps et ne saurait s'appliquer à toutes les
entreprises. Il convient de prendre en compte les réductions
pratiquées par les éditeurs de solutions propriétaires mais
aussi les atouts non financiers des environnements Linux (réutilisation
de code, multiplicité des offres de services
) et de ses concurrents
propriétaires (facilité d'intégration, sécurité
).
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