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Les réseaux sociaux - Pivots de l'Internet 2.0
En avant première, JDN Solutions publie un extrait du livre d'Alain Lefebvre à paraître le 15 octobre prochain chez M2 Editions. Son thème : l'émergence des sites de social networking.   (30/09/2004)

Les réseaux sociaux - Pivots de l'Internet 2.0
Alain Lefebvre
M2 Editions

LinkedIn, Tribe.net, Friendster, OpenBC, Viaduc, 6nergies… Ces sites d'un nouveau genre attirent des milliers de professionnels autour de la pratique du "social networking". Ce livre en présente l'intérêt, la pratique. Il est signé Alain Lefebvre, chroniqueur et consultant, fondateur de 6nergies, dont c'est le 5e livre.
"Même si les services pionniers sont bien plus anciens (6degrees.com remonte à 1998), c'est bien Friendster.com qui a lancé le mouvement des services dédiés aux réseaux sociaux (en 2002). Friendster a défrayé la chronique en 2003 en rassemblant très vite une masse spectaculaire d'inscrits (près de cinq millions).

Il est intéressant de noter que, parmi les premiers investisseurs privés de Friendster on trouve Marc Pincus (le fondateur de Tribe.net) et Reid Hoffman (le fondateur de LinkedIn). Ceci prouve bien que les débuts du logiciel social proviennent d'un petit groupe de gens qui se connaissaient entre eux.

L'histoire de la création de Friendster repose sur une légende, tout comme celle d'Ebay. Dans le cas d'Ebay, la légende veut que Pierre Omidyar ait créé ce service pour aider sa femme à collectionner les distributeurs de bonbons Pez. Pour ce qui est de Friendster, le même type de légende prétend que c'est parce sa petite amie venait de le quitter que Jonathan Abrams s'est lancé dans la réalisation de Friendster.

En fait, Jonathan Abrams connaissait les sites de rencontres comme Match.com, lancé en 1995 (qui a atteint véritablement son "point d'inflexion" en 2002 au moment où Meetic était lancé à son tour) mais voulait réaliser quelque chose qui soit à mi-chemin entre le site de "dating" et le site communautaire de discussion en ligne comme il y en a tant. Il a donc mis le focus sur la notion de "rencontrer des nouveaux amis grâce à ses amis actuels" et c'est donc lui qui a popularisé la notion d'exploitation directe de son réseau de connaissances.

Jonathan Abrams a aussi eu la bonne idée de soigner la facilité d'utilisation du site afin que, pour reprendre ses propres termes "une jeune femme de 25 ans travaillant chez Starbucks dans l'Idaho soit capable de s'en servir".

À partir d'octobre 2003, Friendster a pu lever de l'argent auprès des " venture capitalists " et le mouvement était lancé : une nouvelle frénésie est apparue et de nombreux imitateurs ont suivi le mouvement.

Friendster explose en vol !
Mais, en 2004, Friendster a "explosé en vol" pour ainsi dire... Que s'est-il passé ?

Alors que Friendster avait tout en main pour devenir un service majeur, son évolution fonctionnelle s'est complètement figée pendant l'année 2004. Pendant toute cette année, l'équipe technique du service a lutté pour consolider l'infrastructure du site afin de "tenir la charge". Pour finir, de guerre lasse, Friendster a abandonné Java pour passer sur l'architecture LAMP plus à même de supporter le volume des transactions provoquées par les inscrits. Cette année de complet sur-place a été fatale à la dynamique du service. Le relatif déclin de Friendster peut aussi s'expliquer par la formule du service qui proposait un minimum de contraintes pour faciliter les prises de contacts entre inscrits et qui, du coup, générait pas mal de Spam.

On peut dire que c'est la facilité d'usage qui a assuré le succès de Friendster mais c'est la capacité à monter en charge qui lui a coupé les ailes…

Orkut est un autre service emblématique de cette première période. Lancé en 2004, Orkut a tout de suite bénéficié d'un grand succès de curiosité car tout le monde considérait que c'était le service de réseau social de Google. En vérité, ce n'est pas tout à fait cela...

Orkut est le projet de Orkut Belokut (Orkut, c'est donc son prénom), un ingénieur employé de Google . Belokut n'avait pas choisi ce projet au hasard ni même parce que le sujet était à la mode suite au succès de Friendster. Lors de ses études à Stanford, il avait co-rédigé un article sur l'analyse des relations entre les membres du club Nexus, une communauté en ligne.

Orkut est hébergé sur les serveurs de Google mais il ne bénéficie pas de toute l'infrastructure du moteur de recherche. En conséquence, les temps de réponses de Orkut.com sont loin d'être ceux de Google et la fiabilité du service est également très perfectible (il n'est pas rare qu'une opération n'aboutisse pas et soit remplacée par un message "d'excuse" du service). Passé un succès de curiosité certain, Orkut n'apparaît plus aujourd'hui comme un des principaux services du paysage du logiciel social grand public .

La preuve semble faite que "se faire des amis sur le Net" n'est pas une proposition de valeur suffisante pour durer et rentabiliser. Si les généralistes pionniers sont quelques peu rentrés dans le rang, qui a pris la place de leader ?
Les services qui ont une valeur d'usage claire comme Meetic ou qui sont positionnés sur un créneau bien en rapport avec les attentes du grand public et principalement ses tranches jeunes. C'est ainsi qu'il faut expliquer la montée en puissance de MySpace.

MySpace, le nouvel MTV
MySpace a connu un premier lancement et un premier échec en 2001 (c'était alors un service de stockage de fichiers sur l'Internet). Le site repart en 2003 avec une nouvelle formule imaginée par Tom Anderson.

MySpace.com a rapidement détrôné et supplanté Friendster durant la période mi-2004/mi-2005 en proposant une thématique chère au cœur des 16/35 ans : la musique. Sur MySpace, les groupes peuvent publier leurs dates de tournées, poster des échantillons de leurs albums et correspondre directement avec leurs fans par la messagerie. Dans le cas de MySpace, les fonctions liées à la notion de réseau social deviennent simplement un complément à la vocation et au fonctionnement du site centré sur un public jeune.

Le succès de MySpace a été tel qu'il fait désormais figure de phénomène de société. Aux USA, les analystes comparent le phénomène MySpace à celui de MTV il y a dix ans. Comparaison n'est pas raison mais, pour les jeunes groupes musicaux, il est désormais aussi important d'être mis en avant par le service Web que d'être remarqué par la célèbre chaîne de télévision musicale.

Dans le milieu Internet la popularité de MySpace en a surpris plus d'un. Si la plupart des gens de plus de 30 ans n'ont jamais entendu parler de ce service, il connaît une croissance de 400% par mois depuis le début 2005 et il a enregistré plus de pages vues que Google en avril 2005 selon ComScore MediaMetrix (une société spécialisée dans l'analyse de trafic Internet). D'après Nielsen/NetRatings, les utilisateurs de MySpace passent au moins une heure et 43 minutes sur le site chaque mois, à comparer aux scores de facebook.com (34 minutes) et de Friendster (25 minutes).

L'importance prise par MySpace vis-à-vis du marché des jeunes Américains est telle que certains professionnels délaissent désormais Ebay pour vendre leurs T-shirts ou y consacrent l'essentiel de leur budget promotion (à l'instar de Keith Wilson, gérant de la boîte de nuit "Club Moscow" à Los Angeles)."

Les réseaux sociaux - Pivots de l'Internet 2.0, M2 Editions, par Alain Lefebvre, dessins de Fix, 200 pages, 20 euros.

Rédaction, JDN Solutions
 
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