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Sommaire Sécurité |
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Microsoft , ennemi public des acteurs de la sécurité |
Les dernières annonces sécurité chez Microsoft n'ont pas laissé de marbre les éditeurs spécialisés. L'agacement et l'hostilité s'affichent à l'image de la plainte anti-trust déposée par le premier d'entre eux auprès de l'UE.
(10/10/2005) |
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Dossier
Virus |
La tension est forte entre les éditeurs d'antivirus et Microsoft
au lendemain des différentes annonces en sécurité informatique
de l'éditeur (lire l'article
du 06/10/2005). Principalement orientés entreprise, les
nouveaux produits présentés jeudi démontrent une approche complète
des menaces (rootkits, logiciels espions, virus, ver de messagerie
et spams), qui a de quoi effrayer les spécialistes du secteur.
"Tout ce qu'entreprend Microsoft a forcément un impact étant
donné sa taille et son poids marketing. Pour ce qui touche au
marché de l'entreprise, les clients rencontrent des exigences
multiplates-formes que Microsoft aura du mal à lever. Il y a
aussi le niveau de services proposés sur lesquels ils seront
attendus. Le métier de la sécurité exige d'avoir des interlocuteurs
disponibles 24h/7j, quelque chose que ne fera pas directement
Microsoft", déclare Michel Lanaspèze, directeur marketing France
pour Sophos.
Si
les éditeurs se montraient relativement circonspect il y a 1
an, aujourd'hui ils affichent une certaine hostilité face à
une concurrence affichée. Symantec, bien qu'engagé à collaborer
avec Microsoft à travers son programme SecureIT Alliance, vient
ainsi de déposer une plainte informelle devant la commission
européenne pour déterminer si oui ou non l'entrée de Microsoft
sur le marché de la sécurité tombait sous le coup des abus de
monopoles.
"L'Union Européenne nous a contacté pour une demande d'informations
à ce sujet et nous y avons répondu par l'affirmative", déclarait
une porte-parole de Symantec. Si la guerre n'est pas franchement
déclarée, ce préambule remet en perspective les précédents propos
de l'éditeur d'antivirus. "Ils peuvent utiliser leur monopole
sur Windows sans fair-play, et le monde les observe pour cela.
Et nous les observons également", affirmait en avril dernier
John Thompson, le PDG du groupe.
"Nous
aurions préféré qu'ils n'entrent
pas sur ce marché" - Panda |
Avec l'offensive de Microsoft et le duel possible entre Symantec,
les langues se délient. "De toute évidence, nous aurions préféré
qu'ils n'entrent pas sur ce marché. Chacun connaît le parcours
de Microsoft en termes de pratiques marketing et leur position
dominante", note pour sa part l'éditeur Panda Software dans
un communiqué officiel.
"Microsoft doit faire face à un conflit d'intérêts : d'un coté,
il doit éliminer les failles de sécurité affectant son système
d'exploitation et de l'autre il vend des outils de sécurité
protégeant contre les menaces exploitant ses mêmes failles.
Nous ne pensons pas qu'entrer en compétition avec ses partenaires
sécurité soit le meilleur moyen pour Microsoft de fournir une
meilleure protection à ses utilisateurs. La façon idéale
de le faire aurait été de co-opérer complètement avec ses partenaires,
mais de toute évidence comme concurrent cette co-opération ne
pourra aller très loin", renchérit Panda.
Le scepticisme est aussi fort quand à la transparence et l'équité
dont fait preuve Microsoft pour se lancer sur ce marché. "Avec
le recul, on voit bien que Microsoft a tué le marché du firewall
personnel grand public avec le SP2. Ca a gelé toute autre initiative
de produit, c'est d'ailleurs amusant de voir qu'il a été appelé
SP2", lâche Stéphane Le Hir, directeur général France chez Kaspersky
Labs.
Même l'initiative de la SecureIT Alliance et la commercialisation
de OneCare se présentent comme une épée de damoclès dirigée
vers l'ensemble de l'industrie. "Il est clair que Microsoft
veut rendre tous les grands éditeurs dépendant de son marketing.
Il veut ainsi faire taire les velléités", souligne Stéphane
Le Hir. Dans cette alliance de la sécurité, les éditeurs d'antivirus
ont tout à perdre et Microsoft tout à gagner.
"Microsoft
cherche à s'approprier notre savoir-faire"
- Kaspersky |
"Il faut des années pour acquérir les bonnes compétences. Ce
n'est pas tout de développer un produit, il faut des services
autour. Avec sa SecureIT Alliance et précédemment avec l'initiative
Virus Alliance, Microsoft cherche à s'approprier notre savoir-faire",
tranche Stéphane Le Hir. Pour Panda, l'échange d'informations
de sécurité aurait très bien pu s'effectuer grâce à un travail
commun autour du produit Windows, plutôt que sur des souches
virales.
Alors pourquoi des éditeurs comme McAfee, Trend Micro et Symantec
répondent présent à l'initiative SecureIT Alliance du géant
du logiciel ? "Pour nous éditeurs, Microsoft est un partenaire
très important car c'est la plate-forme sur laquelle nous travaillons.
Nous avons tout à gagner à un meilleur dialogue technique mais
coté commercial, les relations peuvent être moins saines car
tout le monde connaît l'historique de Microsoft à vouloir écraser
le marché. Et ce n'est pas toujours le meilleur produit qui
gagne", ajoute Michel Lanaspèze.
Plus exaspérant encore pour les spécialistes de la sécurité,
la progression de Microsoft sur le marché de la sécurité affiche
une certaine hypocrisie. "Ils marchent sur des ufs pour éviter
d'être chahuté. Ils veulent y aller mais ils savent qu'il y
aura une levée de bouclier et la force de frappe de Trend Micro,
McAfee ou Symantec n'est pas la même que celle de Netscape.
On voit bien pourtant qu'ils auraient pu aisément racheter plus
gros que des acteurs comme Sybari ou GeCAD", explique Stéphane
Le Hir.
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Dossier
Virus |
Avec OneCare, Microsoft attaque cependant la sécurité grand
public d'un point de vue purement services, sans version boite.
Mais le prix et les conditions de vente laissent encore une
fois perplexe et Microsoft sera attendu au tournant. La sortie
en janvier dernier du Removal Tool de Microsoft (lire l'article
du 10/01/2005), un outil de nettoyage gratuit pour les postes
clients, sonnait déjà comme un premier coup de semonce dans
l'industrie. |
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